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ROMANIA
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RECUEIL TRIMESTRIEL
CONSACRÉ A L*ÉTUDE ^•
DES LANGUES ET DES LITTÉRATURES ROMANES
PUBLIÉ PAR
Paul MEYER et Gaston PARIS
Pur remenbrer des ancessurs Les diz e les faiz e les murs.
W»ci.
iTfe ANNÉE — 1887
PARIS
F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR
E. BOUiU-ON ET E. VIE^'EG
■BceesKun
67, RUE DE RICHELIEU
LIBRARY OF THE LELAND SU/VFORD JR. Ui^n'ERSm.
Cl. Lf(oS<^s NOV 5 1900
LE
ROMAN DES TROIS ENNEMIS DE L'HOMME
Par SIMON
M. Loiseleur, le savant bibliothécaire d*OrIéans, trouva, il y a quelque temps, dans la reliure d'un livre de la bibliothèque confiée i ses soins, un certain nombre de feuillets de parche- min contenant des fragments d*un ancien potmc français en vers octosyllabiques. L'écriture était du ww siècle et assez lisible, sauf en quelques endroits où le parchemin était taché ou usé par le frottement. Pensant, avec raison, que ces débris pouvaient offrir quelque intérêt, M. Loiseleur les envoya à M. L. Delisle, qui voulut bien me les communiquer. J'y reconnus les morceaux d'un poème inédit et fort ignoré dont il n'existe probablement qu'un seul exemplaire complet, celui que renferme le manuscrit 5201 de la Bibliothèque de l'Arsenal.
Pour remettre dans leur ordre les feuillets retrouvés par M. Loiseleur, j'ai dû les rapprocher des passages correspon- dants du ms. de l'Arsenal. Je fus ainsi amené à lire le poème entier dont je connaissais tout juste l'existence. Il me parut qu'il n'était pas dépourvu d'intérêt. D se recommande notam- ment par une cJrcot\stancc trop rare dans notre ancienne litté- rature : c'est qu'il n'est point anonyme. Enfin, il n'a été jus- qu'il présent, à ma connaissance du moins, l'objet d'aucune étude. VHisioire îiiUraiu Ta complètement passé sous silence, comme, au reste, la plupart des ouvrages inédits dont la Biblio- thèque Nationale ne possède pas d'exemplaires. Pour ces divers motifs, j'ai cru opportun de lui consacrer une courte notice, ^faisani en même temps connaître les deux leçons, souvent
p. MEYER
assez différentes, du ms. compiet de TArsenal et des fragments d'Orléans.
Ces derniers se composent de quatorze feuillets simples, dont deux (ff. 3 et 4) sont rognés de sorte qu'au verso de Fun comme de Tautre, les premiers mots, ou du moins les premières lettres, des vers font défaut. Le formai est petit, les feuillets les moins rognés ayant 17 centimètres de hauteur sur 12 de largeur. Il y a vingt-cinq vers par page; l'écriture parait être du milieu du xui* siècle environ. Les feuillets r et 2 se suivent, de m£me 3 et 4, mais entre 2 et 3 il manque cin- quante vers, c'est-à-dire un feuillet. Les feuillets 5 b. 12 forment un cahier, séparéde cequi précède par une lacune considérable. Ensuite il y a encore une lacune; puis enfin prennent place les feuillets 13 et 14 qui se suivent et contiennent la fin du poème. Le dernier feuillet n'étant écrit qu'au recto, et tous les autres ayant cinquante vers, on voit que les fragments d'Orléans contiennent environ 67s vers, soit à peu près un cinquième de l'ouvrage, puisque le texte du ms. de l'Arsenal, qui pamît complet, a, si j'ai bien compté, ^328 vers.
Le ms. de l'Arsenal est d'ailleurs fort important. Il renferme une copie des poèmes de Robert de Blois, où M. P. Paris aurait trouvé sur les protecteurs de ce poète des rensei- gnements qui manquent dans le manuscrit de la Biblio- thèque Nationale^ dont il a fait usage'. Je donnerai plus loin, en appendice, la description du manuscrit de l'Arsenal. Présen- tement, occupons-nous de l'ouvrage sur lequel les fragments de la Bibliothèque d'Orléans ont appelénotre attention. Le poème occupe dans le manuscrit de l'Arsenal les pages 248 i 29?. Il n'y a pas de rubrique initiale, mais on en a l'équivalent dans une note marginale écrite en face des derniers \'ers du prologue (p. 249 b)f de la même main, semble-t-il, que le reste du manuscrit. Cette note est ainsi conçue : Ici comance H romani des trois auemis, ce est la chars, H mondes^ \Ji\ âfabîes. En outre, on lit à la Gn du poème : Expîicit romanum (sic) de tribus ini- mids, s[dlicet] mundo^ cartUy denionio.
Le sujet est l'un des lieux communs de la littérature pieuse du moycn-age, depuis le xii" siècle au moins. Deux vers l.iiins.
1. HisL liitir., xxnt. 7} $-49.
LE ROMAK DES TROIS ENNEMIS DE l'HOMME 3
cités par Etienne de Bourbon, où sont énumérées les diverses tentations, placent au nombre des tentateurs le diable, le monde et la chair :
Temptant îpse Deus, bonus et malus, ut phariseus, Spiritiis immutidus , raala mens , sensus , caro , muttdus * .
Mais voici qui est plus précis. Guillaume le Normand dit, en son Besant :
Chescun home a treis enemis , L'un est chescun jor en son vis Qpe jamès ne s'en partira E tuteveies H rira ; Li autres est soz sa chemise, Et li tiers, qui les dousatise. Est entor lui et nuit e jur.
(Ed. Martin, vv. 409-1;.)
Et l'auteur poursuit en expliquant que ces trois ennemis sont le diable, la chair et le monde. L'éditeur du Besant a déjà rap- proché (p. xviii) de ce passage les vers ci-après de Robert Grosseteste :
Franche pucele reine
Dehors ton chaste! sui asis De trois de m« enemis : Cest li diables et li mund Et ma char qui me semunt Trestut adès de mau fere.
Un dit des sept vices et des sept vertus, encore inédit, que V Histoire littéraire a mentionné, t. XXIII, p. 253, commence ainsi» par quelques vers latins que nous retrouverons plus loin :
Mundus , caro, démonta Diversa movent prelia Turbantque cordis sabaUtin.
1. Anecdotes historiques^ J^endes et apologues tirés du recueil d'Etienne de Bourbon, parLecoy de la Marche, p. 193.
2. Je cite les deux premières strophes (il y en a 41) d'après le ms. fr. 837, fol. 187. Ce petit poème se trouve encore dans le ms. de Turin, L. V. 32 ; voy. Schelcr, Notice de deux mss, français de Turin (1867), p. 72.
P- MEYER
CUt troi nous chaceront de con
Se li tîlz Dieu ne nous secort
Ou se bien ne nous combatom.
Li mom, la chars, li anemis
Se sont toz jors mole entremis
De nos âmes li\Ter a mort.
Encore nus ne se recroit.
Vois est dl qui en els se croit,
Qpar de noz biens nous foni grani ton.
Un troubadour de la fin du xui* siècle, Guillem de l'Olivier, d* Arles, résume ainsi la même idée :
Trcs enenitcx princtpals An tug U home que son : La cam el diable cl mon, Don cascus a lotz sos niais. Lo mon nos ten en poder E fai nos voler riquczas ; (El) diables nos fai voler Erguelh , honors e falsezas , E cam es, non o raescrezu , Gloia de tôt van poder. Vcc vos très que fan peccar Sel que micllis se sap gardar.
(Barlschi Eknkmaler d. prov. lit,, p. j8-)
A la fin du xv* siècle, ce sujet fut mis en moralité sous ce titre, qui semble emprunté à la prose latine citée plus haut : Moralité nouvelle de Mundus^ Caro^ Demonia. Sur cette moralité plusieurs fois imprimée au xvi» siècle, et réimprimée chez Didot en 1827, on peut voir V Histoire du théâtre français des frères Parfait, III, 106112, et un article assez faible du Diciionnairt des mystères du comte de Douhet (sous Ml'kdus).
Les sermons du moyen-ûgc font de fréquentes mentions des trois ennemis de l'homme ', mais je ne connais aucun traité
1. Par exemple dans un sermon d'Eude de Cheriton sur la fé(e des Innocents :
w Herodes, qui interpretatur versipclUs sive pelUceus, signifîcat dïabolum. • qui vcrsutus est, cui cum came et mundo debemus illuderc. Ciro cnim fe sujJct suavia , mundus inania, diabolus iniqua. Caro enim inimicus est
LE XOMAN DES TROIS ENNEMIS DE L*HOMM1? 5
Spécialement consacré à ce sujet. Du reste, notre poème ne paraît pas traduit, i proprement parler, du latin : il a plutôt le caractère d*une compiLition faite à l'aide d'éléments recueillis en des ouvrages très variés. Les sources de cette compilation sont en panie transcrites sur les marges de l'un et de l'autre manuscrit, sous forme de citations tirées des Écritures, des P^res de TÉglise (nommément saint Jérôme, saint Augustin, saint Grégoire, saint Bernard, etc.), des poètes de Tantiquité et du moyen -âge. P. 262 b du manuscrit de l'Arsenal, est écrit en marge un vers de Juvénal (X, 22) :
Gintabit vjcuiu coram Utrone viator.
P. 278 fl, deux vers d'Ovide {Ars am. I, 237, 239) :
Vina parant animos faciuniqtie caloribus aptos. Tune veaiuni risiu, tune paupcr coraua sumit.
P. 286 fl, un vers d'Horace :
Evolat emissum semcl irrcvocabîle verbum '.
domcsticus. ideo timendus; mundus sophisticus, îdco cavcndus; dîabolujt iniquus, ideo cxpugnandus, secundum tUud : Cui resîsttle fortei in fidt W Pétri, v, 9]. Unde ;
Mundus^ cany, demonia Diversa movml prtUa. ïttcursu lot phantasmatum Turbatur cordis sabbalmtt.
« Illudamus ergo Demoni ipsi non abediendo , carni ipsaro affligendo , a mundoipsum laienter fugicndo. n
(Flores sermonum tu evaHgdiorum dotiiinkaUttm exCeUtnlissimi magùtri Oâcnii canaVani parrhisimsû. Parix. Jodocus Badius Ascensius. 1520, fol.
On pcul encore citer ici U moralisaiion du chap. 62 des Gesia Romanortm, où une femme attaquiîe pur trois rois csl assimilée à l'ilmo assiégée par le diable, le nwndc et la chair, et celle du ch. 1 37 dans laquelle les trois syrines qui endormaient les voyageurs pour les tuer sont robjct de la même com- paraison. Voir encore U moralisaiion du chap. 371 (éd. Œstericy).
t. La citation correcte serait Et seiml tmissum wkt irrn-ocahiU itrttitrt. (Epist. I. xvni, 78). Mais le vers est cité sous la forme que lui donne notre poème par Albcrtano da Brcscia, /irs loqiutidi et tacettdi, X la fin du ch. I.
6 p. MEYER
P. 288 rt, un vers du Pseudo-Caton (livre I)
Nil ucuisse nocet : nocet esse locutum.
Je ne suis pas arrivé à identifier les deux citations suivantes :
' Causa fuit Sodomo peccati panis habundans.
(P. 268 a.)
Nam diuturna quîes viciis alimenta mînistrai. (P. 184 a.)
Mentionnons enfin deux vers rhythmiqucs qui pourraient servir d'épigraphe au poème :
Mundus, caro, dcmonia Divcrsa niovcnt prclta
(P. 249)
Cest le début d'une pièce latine qui doit avoir joui d'une cer- taine célébrité, car les mômes vers forment l'entrée en matière du Dit des sept vices et des sept vertus, mentionné plus haut, et sont cités au commencement du xiii'^ siècle par Eude de Cheriton, dans un passage reproduit ci-dessus, p. 5, en note.
Le roman des trois ennemis, je l'ai dit en commençant, n'est pas anonyme. I/auteur s'est nommé : non point par un vain désir de renommée littéraire, mais, comme d^autres écrivains pieux de son temps % pour que les lecteurs reconnaissants eussent le moyen de prononcer son nom dans leurs prières. A deux reprises (yv. 3197 et 3303) « le pauvre Simon », c'est ainsi qu'il se désigne, se met en scène, parlant de lui-même avec la plus touchante modestie. Il avait écrit son poème sur des escroes, et il a bien soin de nous dire que par ce mot il faut entendre des rognures de parchemin. Il avait jadis vécu dans le monde, mais il s'en était détaché pour entrer en religion. Dans ce nouvel état, il avait gardé le souvenir de ta vie mon- daine, pleine d'iniquité, et, bien que sentant son insufllsance, il avait voulu venir en aide aux pécheurs et s'était mis à compo- ser son livre en roman, puisant ses enseignements en des livres autorisés, et se confortant .\ la pensée que s'il avait rien dit de bon, c'était à Dieu qu'il le devait.
I. Cf. ftwMow, \1IJ . îay : XV. 296.
LE ROMAN' DES TROIS ENNEMIS DE l'HOMME 7
Le pauvre Simon est demeuré dans Tobscurilé où son cœur humble et bienveillant se plaisait. 11 y est resté si complètement que les érudits eux-m<^mcs l'ont ignoré. Il est trop tard , je le crains, pour qu'il puisse trouver place dans l'Histoire litléraire, mais j'espère bien lui obtenir une courte mention dans le sup- picmcni que M. l'abbé Chevalier imprime en ce moment pour joindre à son Répertoire des sources historiques du Moyen-A^e. Pour éviter toute confusion , je crois utile de spécifier que notre Simon est distinct des plusieurs autres écrivains qui ont porté le même nom, à savoir :
Simon, auteur, scion Fauchct, d'un roman d'Alexandre. Le manuscrit vise par Fauchct ne s'est pas retrouvé, maïs le roman même dont il cite quelques vers nous est connu par deux autres manuscrits, dans l'un desquels un certain clerc Simon est en effet présenté comme l'auteur'. Nous ne savons rien, d'ailleurs, sur ce clerc, qui peut bien n'avoir été qu'un copiste.
Simon de Freine, auteur du roman de Dame Fortune et de la f^ieàe saint Georges ^
Frère Simon de Car.marthen, qui se qualifie de « profès en Tordre seint Augstin » dans un poème religieux que nous a conservé un manuscrit de la Bodiéienne. Cest un poème singu- lier qui commence en sixains de vers de six syllabes (aabaaF) et se continue en couplets monorimes de cinq versoctosyllabiques, pour se terminer par une longue tirade de vers décasyllabiqucs en (wi. J'en ai pris copie et le publierai peut-être quelque jour.
Frère Simon, moine de Waverley, auteur d'une courte pièce en vers français, dans laquelle il prie la prieure et le couvent de Winieneye (Surrey) de l'admettre au bénéfice de leurs prières i.
S'il est aisé de voir que notre Simon n'avait rien de commun, «auf le nom , avec les poètes français ou anglais que je viens d'énumércr, il est beaucoup plus difficile de déterminer qui il était. Il résulte de ses propres paroles qu'après avoir vécu dans
V. Voy. mon histoire de \i It^cndc d'Alexindre, p. to)-6.
». Voy, BulUîiit Ji la SiXÙHf drs ancUtis textu, 1880, p. 80; Rontan'ut ,
XIII. sjj.
). J'iû publié cette pii*ce, eni8éé.dans lelabHw^if.rom. u. engi^Lileratur^
VTI.47
8 p. MEYER
le monde il était entré en religion. Mais c'est tout. Rien sur son Age, sur son origine, sur Tordre auquel il appartenait.
Quand on a. d'un poènDC un texte parfaitement sûr, il est possible d'acquérir par l'étude des rimes des notions plus ou moins précises sur le temps et le pays où vivait l'auteur. Ici les conditions se prêtent mal à cette étude. Les variantes d'un texte à l'autre sont nombreuses et souvent elles portent sur les rimes. Ordinairement le ms. d'Orléans, qui est le plus ancien des deux, est aussi le plus correct; mais parfois les dif- férences sont de telle nature que le choix est embarrassant. U y a dans le texte d'Orléans des rimes certainement inad- missibles en pur français, alors que le ms. de l'Arsenal a une leçon irréprochable quant i la forme, bien que parfois médiocrement satisfaisante quant au sens. Voici des exemples ' :
ARSENAL.
ORLëA.NS.
De lymon corne son garçon 600 Me vot former a u façon.
Er de pjUi et de fumier
Me vout 3 son semblant former.
D'estre riches et o&azez, 620 D'csire putssani et ennorez.
Avoutrc, UiTOD et meurtrier 714 Du ciel n'iercni ja parçonîcr.
ManmoDâ, c'est uns adversicr^ •J64 Qpi lait amasser les deniers.
Ul
IV
D'estre riches et essauciës , D'estre poissanit et honourés.
Auvousire, larron ne mortricr Cil ne pourroit en gloire entrer.
si est uns avcrsîcrs
chesccs amassicr.
Q.UC Lucifer fu trabuchîez , 773 Adam de paradis chacîez.
El .s'ele vuet Deu soploicr JÇ03 Et dcjcrvir plus grant loier.
Por c'est moh bone la proicre Qmc David 6$t a Deu entière. (P. 286 a).
VI
VU
Qjjc Lucifer fu ircbuchiés, Adam de paradis jetiés.
Et se bien se veut esprovcr Et dcservir plus grant loier.
Pour ce est bone la proierc Qpe David fist a Dieu le perc,
Mon sentiment est que dans quatre au moins de ces exemples,
I. Le» vers numérotés sont publiés ci-après.
les ar I, IV, \1 ex ME, cest Oriésns ^ camavc U hoant wT^fjn, fiTf^Tf 4^*^ I asusc '"•*'*"*^^"** i âne icçoci (cuioc en vue oc la lïiiie. Ponr lo astres cs9> les ^icux euic*> se Talcsu, an caotm «jBjflC as 9e&5« Je sots doQc pont i croire que T^uontr oe ^* riagojû pas À^ d*ê. Ce qoï me coaânncdias cène opiniocu c'est la risDC antn-pen^ qne ks deux cexoes o&vnt aox ^r--- -^--!S. Id le copHte Âi mimB<.rii de rAnetuI, oq soo ori^ -it
cMsbîiè de re£zTnt l'ane des deux rimes. Lz oonfusioa cti un mâxxie son d'û'et liV oo, pour parler ivcc plus de précision, la rédnctïoa d V à / est figafière en anglo-normand. Miîs, comnMï bieo A^îdcmmeat ancre poime n'a point été coœpoâé en An^lc- icrrc, il faut voôr dans ces rimes, si cUes appartiennent à la lei(t>a oripnale , comme je le croîs, une négligence d'où on ne peut tirer aucune coraclusion rigoureuse quant X la patrie o " ; *,
Dins !e cas présent, du moins, on comprend It , ar
lequel les rimes ont été changées dans le manuscrit de l'Arsenal ; mais le même manuscrit oSre, par rapport au manuscrit d'Orléans, d'autres variantes de rimes dont la cause m'échappe et où il n*est pas sûr que la bonne leçon soii toujours celle du texte d'Orléans : voy. w. 611-2, 645-6, 797-*, 2455-4. Ces divergences sont utiles à constater, parce qu'elles montrent combien il est téméraire de fixer d'après les rimes les carac- tères linguistiques d'un poème, lorsque de ce poème on n'a qu'un manuscrit. Il y a longtemps, du reste, que j'ai appris \ suspecter la solidité des arguments qu'on tire des rimes. Je montrerai un jour que la plupart des manuscrits dti roman de Troie, de BcnoU de Saintc-Morc, et notamment celui d'après lequel a été faite l'édition que nous avons de ce poème, appartiennent à une rédaction qui a subi , en ce qui concerne les rimes, des remaniements considérables.
Je n'ai remarqué dans le roman des trois ennemis aucune allusion historique pouvant fournir quelque indice sur l'époque de la composition. L'ensemble des caractères de la langue donne lieu d'attribuer ce poème à la première moitié du xnr siècle.
[. Les rimei ie\. ii sont confondues dans la dixième tiiophc de l'tfli^gie jtiive publiée par M. Darmestcter. Roimrtia, III. 467; cf. 471
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^^^H ^^ |
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^^^^H i /^ui en tO£ biens vuct avoir prouz |
2Û |
Qjie lût son sen et son samr {p. 249) M |
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^^m v^ ip- 348 ») |
De tôt son cuer, de tote sa force ^^H |
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^^^^H Si gart qu'il soil NÎtcs et prous |
A Dieu amer chacuns s'esforcc. ^^M |
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^^^^H Et héc çou qui li dcsplaise : |
Et si coraandent en la loi ^^^ |
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^^^^^1 4 Si li vendra plus a grant aise. |
24 |
Corn aint son prime corne soi. ^^H |
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^^^^H Li hons qui vuct vivre a droiture |
Amor li doit Ton a ser\ise, ^^H |
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^^^^H Poinnc li covient matre et cure ; |
Son pcchiè haïr et son vice. ^^H |
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^^^^^1 Huvrc et poiiinc It oivicnt matre |
L'on H doit bien faire et bien dire. ^^H |
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^^^^H 8 Et a son pouoir cntrenutrc |
28 De li mcsfaire et du mesdirc ^^| |
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^^^^H De panser, de dire et de iairc |
Ne doit nuns le talant voloîr, ^^H |
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^^^^^B Qu'a son crïator puise plaire. |
Mais de son mal se doit doloir ^^H |
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^^^^H A Dieu plaist vcraïc créance |
Et de toi son bien esjolr; ^^H |
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^^^^H 12 Et bone euvrc et bouc espérance; |
52 |
Etisi le porra Dex. oîr. ^^H |
|
^^^^H Ce CSC U voie premcrattine. |
Nuns hons ne doit faire a autroî ^^H |
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|
^^^^H Créance et bone cuvrc a Deu moinne; |
Qu'il ne voudroit c'on fcist lui ; ^^H |
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^^^^^1 Créance sanz bone cu%Te faut , |
Le bien que hons vuet a son eus ^^H |
|
|
^^^^H 16 Avecbonc euvre aide et v»ut; |
>6 |
Face a autrui quant sera leus. ^^H |
|
^^^^H Riens que hons face ne qu'il die |
A ccle mcysmc mesure ^^H |
|
|
^^^^H Sanz créance a Dieu ne plaist mie. |
Que mcsurroÎK avroii mesure. ^^B |
|
|
^^^^^L^^ Apres icc doit l'on savoir |
Ce requiert droiz et veritez, 1 |
|
|
40 |
Foii, espérance et cbaritcic.... 1 |
|
|
^^^^V Voici maintenant le pas.sage où commencent les fragments | |
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|
^^H d'Orlénns |
à |
|
|
^^^^^^^H |
OKLËASS. ^^Ê |
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^^^^^^^^ Â ^°''^^ conmuncmcnt porte; ^^^^^^ ^.|) ZV Dcsirrc a estrc dcsrobez : |
Q' |
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1 |
||
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^^^^^^^^L Vcrtuz trésors en apcrt, |
1 |
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^^^^^^^V Q^i les mostre as genz si les pcrt. |
J |
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^^^^^r Par faire savoir les puet perdre, |
■ |
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^^^^H ^.\H P.U taisir tenir et aherdre. |
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^^^^^^ Plus seùre chose est dou utre |
■ |
|
|
^^^^^^^L Que du reconter no rctraîrc. |
■ |
|
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^^^^^^^y De ce fîst eiisoignemant |
■ |
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^^^^^f (S 2 Uns sages, et disl bonemant : |
■ |
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^^^^^L Se aucun bien feïs ne fais |
■ |
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^^^^^^H Et ta t'en vantes, tu raeifaiz. |
■ |
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^ Quant hom plussecuidc avancicr |
■ |
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^^^^H 20 Ccrr. ; Qm'o? ott y d-f-i7 unt lacune |
aprit ce tirs ? — 21 Fns trop httg, 1 |
|
|
^^^^H — 25 a ^ntr et. — 54$ En marge |
. Grecokivs. Dcpredari desiderat qui 1 |
|
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^^^^H ihcsaurum publice portât. Sicut thésaurus |
, sic et virtus nunifcstata anilttitur. ^^J |
|
|
^^^^^^^1 |
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^^^^^^" LE ROMAS DES TROIS |
EKNE.MIS DE l'ho.MMH II ^^| |
|
^^H^^ S ^6 Par parole et par bobancier, |
Dès qu^il sf firent a bobancifr <f. 1) ^^H |
|
^^^^H Et SA vertus et svii bîcnfaix |
Un sa vettu, m son bien Jaii^ ^^^^ |
|
^^^^^V Si li est toriiez a nicsfaiz. |
Mai bailUs est, val U estait. ^^H |
|
^^V Mclûn les (iit eslever |
Meiiars le Jet eslevtr ^^H |
|
^^H $60 Qy\ lor vuct la coc lever. |
Qui U veut la cenetrver. ^^^^H |
|
^^H S'il puetil le tobuchcra, |
il le re trébuchera son vuelt , ^^^^H |
|
^^^^^^ Si con U dou cïel trabucha. |
Si coin i! trebuelfa dou ciel. ^^^H |
|
^^^^^P Moût est cnjoux cil Meliarz |
... soit troivx cil Meliars ^^^M |
|
^^V ^64 Qi-ù nos cssaut de totcs pAvz. |
Qui nous assaut Je toutes pars. ^^^M |
|
^^^^^g Neporquant.po nos porroit nuire |
Ncnpourguant il ne porroit nuire ^_^^^^Ê |
|
^^^^^P Se bien nos savions conduire. |
A (fui bie*t se savroit [con\duire. i^^^^l |
|
^^^^^ En li est dou feu atisicr, |
En lui est dan jeu alisier, ^^^^^M |
|
^^^^^ $68 Et en DDsestdudcsiisicr; |
El en nous est dou datisier ; ^^^^H |
|
^^^^B En li est du mil aprcstcr, |
En lui est dou mal a... ^^^H |
|
^^^^H Et «n nos est dou contrcster. |
En nous est dou desesp... ^^^H |
|
^^^^H Se consentir ne volon, |
Se consentir ne li ivtons, ^^^^^M |
|
^^^^" 573 Nu cremons .j. oefde colon; |
Totti ses ûsaus riens i?') ne cremons ; ^^^^^M |
|
^^H Et se U volons consentir. |
El se li volons consentir, ^^^H |
|
^^^^^L U nos fera de Dcu partir. |
poui rons repentir . -^^^^H |
|
^^^^^P 0 cMeliarz J'orgoilnostcniptel^ ^^V 576 OOuvainncgloircnosprcscnte, |
>t Se (J) orgueil nous point et (?) rious tempte ^^^^H |
|
, Ou vaine gloire nous présente . ^^^| |
|
|
^^H Si nos membre de Jhcsu Crisi |
Si bre dé Jhesu Criil ^^^| |
|
^^H Et de Ij rcsponsc qu'il tist ^^^ Au Sathanas qui ou Jcsert |
|
|
Au dea ou deseri, ^^H |
|
|
^^K^ 7S0 Le tcmpu trcstot c» upcrt. |
Venvat Ire... en apert. ^^^Ê |
|
^^^^^ft Jhe^u sjgcmani rcspondi , |
Jbesia sagemetil rrspondi, (v°) ^^^| |
|
^^^^V Et li deablcs s'en parti. |
Et li dedtles s'ein parti. ^^^H |
|
^^V Ausi soion apparoitlî^ |
Et nous soioHS aparàlHè. ^^^^H |
|
^^M '>84 Et de rcspondre comsoillif. |
Et de respondre cwseiilU. ^^^^| |
|
^^H Disons U la sainte escripture |
Disons li la sainte escreture ^^^H |
|
^^^^K Qiji enseigne tote droiture |
Qui enseigne toute droiture : ^^^^H |
|
^^^^V •• Eui, Sathanos, va l'an ancre; |
T^ ui, Sathanas, va t'en arrière; ^^^^H X Ne templerai pas Dieu mon père. ^^^^^| |
|
^^V ^88 n NetanipterjspasDeu ton perc |
|
|
^^H " iJ doii servir et ennorer |
Lui' doi set-vir et aourer ' ^^^^^| |
|
^^H V Et sor tote riens aorer ; |
Et sor tote chose Itonorer ; ^^^M |
|
^^H » Li doiz doner lœngc et qucrrc. |
Lut doi doncr loenge et qurrre ^^^M |
|
^^^L^ ^93 • Qpe il govcmc ciel et terre. |
Qui gcrvertu et ciel et terre. ^^H |
|
^^^^K ■ Se nul bien mî ne nul bien puis, |
Se nul bien sai nt nul bien puis . ^^H |
|
^^^^V ••DeDcuvicnt.demoirienn'l truis;D£i?f'<eN vùnlt de moi riens n'i truis. ^^^| |
|
|
^^M m Lui bencis, lui locrai. |
Lui bencis, ht herai. ^^^^^Ê |
|
^^H SS7 nii. corr. ses, au iinguhtr. — \ |
i )9 MclisrK désigne le diable, y ignore d'ct'i ^^^^^| |
|
^^H '■'•iigmlion. — 567 En marge dans Icsdtitxmu. : Iristigator malorum ~^^H |
|
|
^^M '•>, non Inccntor. Cf. l, Mac. iv, 1 ? ^^| |
|
|
^^m t 11 y avait d'abord howrtr^ qui a 1 |
ité exponccué. ■ |
|
^^^^^. - .^^L.-^:^ |
_^| |
|
^^^H ^^^^^^1 |
|
|
^^^^^^^ S96 * Por quel cbose m'orguilJîrat |
Pour qutil chose m'org ueiUirai ^^H |
|
^^^^^^^H u Q.ui ne fors boe et paluz |
Qui ne soi fors boe et palus ? ^^H |
|
^^^^^^^^^ n II est ma joie et mes saluz; |
// ^st ma joie et ttus salut , ^^H |
|
^^^^^^^^m u De lynion, coiHL'&on g^arçoti, |
El de palu et de fumier ^^H |
|
^^^^^^^^ 6o(i u Me vot former a sa façon. |
Me vont a soit seuiblaitt fornter . ^^H |
|
^^^^^^^^ V De mercier ne mcdol fomdrc; |
Dou tHfTxier ne nie dot feindre , ^^^Ê |
|
^^^^^^^^ «N'en doi relroircne remcindrc.N |
Ne doi recioire m remeiitdre. <» ^^^| |
|
^^^^^^^V Qji^nt on quiert loenge ou cnnor |
QutiHt tjotn quiert îocnge. . . ^^H |
|
^^^^H^ 6(14 Si le satort a desennor, |
5i H tourne a tel âesbonor. ^^H |
|
^^^^^1 Par ce panser et par ce dire |
Par ce penser ei par ce dirf ^^^| |
|
^^^^^1 Puct l'on Mcltart desconfire. |
Puet h'ts Meliart desco»Jirt, (f. 2) ^^H |
|
^^^^^1 Que tantost com hom s'umilie |
Car lanlostcom bons s'umilie ^^H |
|
^^^^^^^^ 6t>8 Le Satlunas duce et le lie. |
Le Siilfjenas dface et àesfie. ^^H |
|
^^^^^^^B Du premier vos lairons |
Dou premier laisserons atanl ^^H |
|
^^^^^^^H Mjïs encor en dirons |
Car cncor en dirons m'ont. ^^H |
|
^^^^^^^H "p^k uscgontvosdi, ce m'est vis, ^^^^^^^^ 612 i^QuitoutIaioiedeparvis(p t-. |
yr^ r dirons après dou segont ^^H 7)V_/ Qui $ious lotit la joie d'amont ^^^Ê |
|
^^^^^L^^ Cil nos lie et cil nos atache. |
Cil nous lie et nous ataclvs ^^^| |
|
^^^^^^^K Ht nos âtcrrc et nos csquaclie. |
Et 'lOHs alerre ri nous fufuaeh'. ^^H |
|
^^^^^^^F Li mondes qui nos est a l'uil. |
Zi mondes qui nous est a rwill , ^^H |
|
^^^^^1 616 A son boban, a son orguil. |
En son bohant^ r.n son orgutill , ^^H |
|
^^^^^^^B Si dit que trop est granz ennors |
Si dist que trop est grans Irononn ^^H |
|
^^^^^^^H El grant prouese, biax segnorit. |
Et giant proece et grans vûhurs ^^H |
|
^ D'estre riches |
D'estre riclxs et essaucifs . ^^H |
|
^^^^^^^^ 630 D'cstre puissanz et ennorez. |
D'estre poissant et honourh , ^^H |
|
^^^^^^^H D'avoir digneté et baillies |
D'avoir digniiex ^' IxiiUies ^^H |
|
^^^^^^^H Et sor genz avoir seignories. |
Et sor gens avoir seignouries , ^^H |
|
^^^^^^^H D'avoir chevax et vesteùres. |
D'avoir clie^ax et vesteùres ^^^Ê |
|
^^^^^^^^ 63^ Baies et bones teneùres. |
De tenir Us grans teneùres , ^^^| |
|
^^^^^L^^ D'cstre apclez as granz afaircs. |
D'estre apel/s a grans afairts , ^^H |
|
^^^^^^^^L Et d'csirc scncschax ou maires. |
/:/ d'estre senechiax ou mères , ^^^M |
|
^^^^^^^V D'alcr et au bois au plain |
D'aler et au bois et as plains , ^^H |
|
^^^^^r 638 D'avoir le pais en sa main, |
ly avoir U pais en ses mains ^ ^^H |
|
^^^^^^^^ Et belc femme et biax anfanz : |
El helt fatne et biax enfatu : ^^H |
|
^^^^^^^H C'est vdlopi Cl ennors moût granz |
:; C'est val ' urs trop grans; ^^H |
|
^^^^^F D'cstre chcvulcroux cl prout, |
D'estre eltn^aleroui et prons^ (v») ^^H |
|
^^^^^^^^ 6j2 D'avoir 1j tocngc de toz. |
D'avoir h loengt de tous y ^^| |
|
^^^^^^^H D'cstre sor to£ entrenutins. |
Efestre sor tous entremêlant. ^^| |
|
^^^^^^^H Et d'estrc larges et matanz. |
Et d'estre larges et metans. ^^M |
|
^^^^^^^H Geste vie si moinne a mort |
Cesle vif U maïnne a mort * - ^^H |
|
^^^^H 604 Sic, cf. l'autre UxU. |
1 |
|
^^^^H I . Déchirure dans le manuscrit. |
■ |
|
^^^^H 3. En marge : « Lata est via que |
ducit ad roonem, etc.; » cf. Matth. ^J |
|
^^^^ ij- |
MÊm |
|
^^^^^^" LE ROMAK DES TROIS |
lîKNEMtS DE L*HOMME Ij ^^| |
|
^^H^ 636 Celi qui ainmc tel déport; |
Celui qui aitne asl déport; ^^^Ê |
|
^^^^^L Cil qui ce desïrrc et covoîte. |
Cil qui a desierre et <ovoHe , ^^^| |
|
^^^^^r Si n'est pas en la voie droite; |
U ne tient mie voit droite ; ^^^H |
|
^^r Cil qui demore en ceste r<^le |
Cil qui detttainn* ceste règle ^^^^H |
|
^H 640 Ne puct avoir Dcu et cesc secic. |
•W piut avoir Dieu et h siècle^. ^^^^| |
|
^^^ La sainte escripture nos chose, |
La iainle escretttre nous chose, ^^^H |
|
^^B Et dist que trop est gricvc chobe |
Et dist que trop est grieve chose ^^^H |
|
^^1 D'alcr de cestes tcrriiûnn(.-5 |
D'aïer de cimes * terriennes ^^^H |
|
^^M 644 Richeces as celcsliainnes. |
Aux richesees celestientus * . ^^^| |
|
^^H T î tierz anemls vient cruoux ^^B Xj Qiii est engrès et tmnoux. |
T i tiers anemis vient après ^^^^^Ê X^ Qui est envirui engrh. ^^^^^| |
|
^^V Cist ne cesse, dst uc dos faut. |
Cil ne cesse, cil ne nous faut ; ^^^^H |
|
^^ft 648 De nuiz et de jorz nos assaut. |
De jours et ite nuit nous assaut. ^^^^M |
|
^^M De tant nos est plus haïnous(^) |
De tant twiis est plus angoissons h^^^^H |
|
^^H Coq il est plus privez de nos : |
Com il est pltts privés de nous : ^^^^^| |
|
^^M Ce est du cors la char dorooînne |
Ce est H cors^ la char bumainiu^ ^^^^^Ê |
|
^^M 653 Qpi rropnos essautetdemoinne. |
Qui trop nous astaut et demainne, ^^^^^^Ê |
|
^^ft De li servir n'est luie gos; |
De lui servir mie gas ^^^^^^| |
|
^^k Trop vuet faire ses bons a tas. |
Tropquiert a faire ses aviax ; ^^^H |
|
^^M Ce est de boivrc et de nungicr; |
C^est de boivre et de men.... ^^^M |
|
^^M 6s6 Sovant nos en fait grand dongier, |
^^M |
|
^^H Toz jorz voudrott esire saoule. |
(La suite fait défaut jusqu'au v ^^H |
|
^^H Ja n'avra jor pas a la goule. |
^H |
|
^^B Bien peOe et bien abevriie |
^^H |
|
^^^ 660 Voudroit estre et bien atomée; |
J |
|
^^B Ne de chaucîer ne de vestir |
^^^fl |
|
^^H Ne la puet l'on niic mestir : |
^^^H |
|
^^H Or sont trop lé, or sont po large ; |
^^^H |
|
^^H 664 Ceste robe semble une carge. |
^^^H |
|
^^H Ou soit ou lit ou soit hors lit |
^^^^1 |
|
^^H Tojorz vuet fa'u-e son délit ; |
^^^H |
|
^^H Aise demande et soatume |
^^^H |
|
^^B 668 Qui puis li tome en amertume. |
^^^H |
|
^^H Dormir voudroit grant matinée, |
.^^^H |
|
^^H Ce li est bon, ce li agrée. |
^^^H |
|
^^V Soit ea dormant, soit en voillant |
^H |
|
^^H byS pas : paix. — 662 // ai prohabi |
'e qtu h copiste a passé ici une couple de '^^^M |
|
^^H vtrs où il devait firt question des souliers qui, au vtrs suivant y sont trouvés trop ^^| |
|
|
^^H longs ou trop larges. |
^^M |
|
^^^k 1 . En marge : a Nemo potest Deum habcre et scculum ». ^^^| |
|
|
^^H 2, D'abord rrj/fj, exponctué et ren; |
iplacé par dwes ^^^M |
|
^^P }. En marge : a Difficile est de deliciis temporalibus ad deltcia» iransîre ^^^ |
|
|
^^1 célestes » |
J |
|
^^^^M |
P. MEYER ^^^^( |
^H |
|
^^M |
i Nos vai {tic) raoui sovant asatlbni. " Conpaignie charnel requiert Dont ja rasacîc ne iert. Sou) de veotr ce que lî plaise |
^^1 |
|
^^^^^^^ ^76 Est en angoisse et a mesaise |
^^^^^^H |
|
|
^^^^H |
Solaz vuct de jor et de nuiz, |
^^^^H |
|
^^^^^H |
Ris igas tant que c'est ennui z, |
^H |
|
^^^^^^ |
Ja trcstoz ses aviax n'avra , |
^^1 |
|
^^^1 |
1 Tant com en cest »eclc sera. Qiii muex la sert poior la truevc, Mal servir la fait, mal se pruc\'c. Malvaise est moui cestc bolassc |
1 |
|
^^^^H 684 QmÎ sa dame tant grievc et b»c : |
^H |
|
|
^^^^^ |
C'est l'arme chaitive et dolente |
^^1 |
|
^^^^^H |
Qui de tel vie s'expoantc. (/>. 2 S 8) |
^H |
|
^^^^^^f |
Ces trois eCinJCS anemts |
^^1 |
|
^ 68S Dis que sor terre fumes mis : |
^H |
|
|
^^^^^^ |
Deablc, le monde et la char |
^H |
|
^^^^^^h |
Qui ne tiennent mie a eschar |
^H |
|
^^^^^^ |
Dcrarmecstcindreetesquachicr, |
^H |
|
^^E^ 69:1 |
Si que il ta facent pechier Ou enrepout ou en apert, Ou soit a nu ou acovcn. Dcjbles qui ne s'an foint point |
1 |
|
^^^H |
Par ces ,iij. nos bote et empoîtit. De ces.iij. noscovientdesfenJre Et l'escu et le baston prendre. Celi doit l'on tenir a fort |
1 |
|
^ 700 Qmî de toz ces trois voint TesTon. |
^H |
|
|
^^^^B |
Q^i vers aus se voudra tenir |
^H |
|
^^^H |
Si aproigne a bien escrcmîr : |
^H |
|
^^^^V |
C'est savoir escrit et espondrc , |
^H |
|
^^^^ |
Si que il saiche bien respondre. Garnisse soi vers le premier. C'est li Sathanas sanz culdier, Qiiï 1) anioncste malice , |
1 |
|
^^H |
De vainne gloire ou de délice. Qpint par malice li cort sus |
1 |
|
^^^^^^^ |
Si con ïl ai oi desus Si iom H a ol dauj |
V H |
|
^r |
-— —^' ■ |
|
|
^^^^^^^ 71 1 Ut éfux mts. rapportant tfi tnarge I Cor. vi, 9, to |
1 |
|
|
^L |
j |
|
^^^^^^^^^^ LE ROMAN DES TROIS |
RNKEMIS DE l.'llOMMi: ^^^^^^^^^^| |
|
|
^^m 712 La sainte Escripiurc ti die : |
La tainU escrîturf. li dû : |
^H |
|
^^H Avoutrc , larron et murtrier |
Atnwislre, tamn ne nutfiritr^ |
^^1 |
|
^^H Du ciel n'iercnt ja par<;oaîer. |
Cil tu pourrait en gloire entrer. |
^^1 |
|
^^H Celi prandront dcable a hcKte |
Crlui prendront deable a oste |
^^1 |
|
^^H 716 Qpi vit de rapine et de loic. |
^^1 |
|
|
^^H Q^i tôt es gcoz qui l'ont servi |
^^H |
|
|
^^1 Lor loicr qu'il ont de^n-ï , |
^^^^1 |
|
|
^^M Qjii vit de proie et de rapine. |
Droiteffunt en enjcr chemine |
^^^H |
|
^^H 720 Droiiemant en enfer chemine. |
Qui vit de proie et de rapine. |
^^^^1 |
|
^^1 Quant il le toilUr gurpira |
Quant. ^. toJir lestera |
^^B |
|
^^P li dcablcs le ravira, |
De deabîr m era. |
^^H |
|
^^H Dcablcs fait de cclî proie {b) |
Drahie fet de celui proie |
^^^M |
|
^^m 724 Cbil son prime outrage et asproic. |
Qui son proiimr. . . *■/ asproie. |
^^^M |
|
^^M Li mançongier et li parjure |
^^H |
|
|
^^H Cil sontgeni dccuiDex n'a cure. |
Ce sont le ... dont Diex n'a cure. |
^^^^Ê |
|
^^H Par haine et par malvoillance |
Par iMineetpur malvoiUanae |
^^^H |
|
^^H 72X Pert hon l'anior et l'acointance |
Fert Ifom l'amour et Vacointana |
^^^H |
|
^^H De Jhesu Crist nostrc scîgnor^ |
De Jlxju Crist U sauivour^ |
^^^H |
|
^^H (^i as 5uen[s] donc assex ennor. |
Son seignour et son creatoui . |
^^^H |
|
^^H Qii'x est avers et covoitoux |
Qui est avers et couvotlous |
^^^^1 |
|
^^H 7)2 Ht de l'autrut bien envieux ; |
Et d'au tr là bien est envions; |
^^1 |
|
^^H Qui de mal faire est en agait. |
Qui de Mal fert at m agueit. |
^^^H |
|
^^H Vers son prisme dit mal et fait |
^^^^1 |
|
|
^^m Et qui se délite en mesdirc • |
^^H |
|
|
^^M 7J& Et de movoir raaivais concire , |
^^1 |
|
|
^^Ê El cil qui s'esîoïst de ma) » |
s'esjcist dou malt (v*>) |
^^1 |
|
^^B Ou râgiK Deu n'a point d'ostal. |
ne Dieu »'a point d'ostal. |
^^1 |
|
^^B Qmï vers son voisin fait boisdie |
^^H |
|
|
^^M 740 Ht malvaistié et tricherie , |
^^^1 |
|
|
^^^ Qui se poinne de l'engignier |
^H |
|
|
^^H Ou au vandre ou au bargîgnier. |
. . . . vendre ou an barcheingnier , |
^^1 |
|
^^V Qpi U fait tort et qui le giiege, |
^^M |
|
|
^^M 744 De paradis perdra le sicge. |
^^H |
|
|
^^B SainzPols le nosdît sanx dotance, |
.... le nous dit sans doutance. |
^^^^M |
|
^^H De tclc gcnt prcnt Dex vanjance. |
^^^H |
|
|
^^B Ce nos dit la sainte Hscnpturc. |
^^^^1 |
|
|
^^M 74S a V'ai arrière ! n'ai de toi cure. |
^^^^1 |
|
|
^^M La sainte Escripiurc croirai ; |
^^1 |
|
|
^^H De ton conseil riens ne ferai. » |
^^1 |
|
|
^^H Ce puet l'on remanbrer et dire |
H |
|
|
^^H 714 ja. nis. ta. — |
1 . Sic, cotT. maltosti |
H |
|
^^B 724 pnme pour proisme. |
■ |
|
|
|_ |
1. |
|
^^^H ^^^^^^^^^H |
|
|
^^^^^^^ 7$3 Hor l'ennemi vouicre(w) et dcsdirc nemi vaintre et àtsdirt. ^^| |
|
|
^^^^^^^K |
.... sant n cessera^ ^^^Ê |
|
^^^^^^^r Qmc form^int ne le umpteni. |
|
|
^^^^^H T--V cables met le monde avam ^ ^^^^H 7S^ i-^Dûiui)5crthomeouvudevai |
... bit part trait h monde avant ^^M |
|
^^^^^L^^ Qpant H presanic argent ou or |
|
|
^^^^^^^^ D'amasser deniers ou |
|
|
^^^^^^^F -Si die a Nuns ne sert j Dé |
|
|
^^^^^T 760 Ensemble ne a Mannioné.(y>. 3)9) ... .Ai^/«Afii«Tm>R^. ^^^^^| |
|
|
^^^^^^^. Va t'an et ta monoic totc |
. ..t ta pecune toute ^^^^^H |
|
^^^^^^^H En abysrae ia droite *• |
. , . .mi là droite route ! m ^^H |
|
^^^^^^^^^ Manmon^, c'est uns advcraiers |
|
|
^^^^^L^^ 764 Q^i fait amasser les deniers |
|
|
^^^^^^^L Et qui fait covoiticr baîUies, |
Si li fait anvitier hailUes , (f. .}) ^^H |
|
^^^^^^^V Dignitez et graiu scignorics , |
Dettes et gram uigiuntries^ ^^^^^k |
|
^^^^H^ Oud'esireencestmondeennorez, |
Ou d'estre en cest monde Jnunoitrts^ ^^^^H |
|
^^^^H 76S Locz, prisiez et amorez : |
LoU, firiiiés et redoulés : ^^^| |
|
^^^^^L Ce est orguoilz et vjjnnc gloire. |
Ce est orguex et vainne gloire. ^^H |
|
^^^^^^^^L Et adès H veignc en mémoire |
Adèi U inegne m mémoire ^^^| |
|
^^^^^^^F Qpe Lucifer fu irabuchiez . |
Que iMifer fu trebucftiis , ^^H |
|
^^^^^r 772 Adam de paradis chadcz . |
A'ïam de paradis jettes , ^^H |
|
^^^^^^^H Saùl son roiame em perdi |
Saùl son roiaume petdi ^^H |
|
^^^^^^^H El eslut Dcx le roi Davi. |
Et ellut Dieu U toi Davi. ^^Ê |
|
^^^^^^^^ Nabugoth de nosor H rois |
*% j abugodonosor li rois ^^H X 1 F" conme bette et fors et ftwis. ^^H |
|
^^^^H 776 Fu corne bcstc jorz et mois. |
|
|
^^^^H Par son orgoil pcrdt sa gloire |
// en perdi toute ai gloire ^^H |
|
^^^^^1 Ettotson&eneison(ifV)mcmoirc; |
lit tout son sens et sa mémoire ; ^^H |
|
^^^^H Corne bues Tcrbc aloit pcssant. |
Conme buis Iherhe aloit pessant, ^^| |
|
^^^^H 780 As palmes et es ptez querani. |
.■is pautnes et as piis querant. ^^M |
|
^^^^^ Li rois Cosdroé 01 copiïe |
T l' rois Cosdroé ot coupée ^^| Xj La teste en sa tour argentée. ^^H |
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^^^^^■^L La teste en sa tor argentée. |
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^^^^^^^r De tex genz dit U rois Da\-)d, |
De tex gens dist li rois David , ^^H |
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^^^^V 784 Si con 1*00 trueve en ses escrîz : |
Si com trovons en ses escris ^^H |
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^^^^^^1 « Je vi le félon essaucié |
V Je vi U félon essaucU , ^^H |
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^^^^^^^^ Et si le vi moût haut dradé , |
Ce dit Ut et moût haut leW , ^^M |
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^^^^^^^ft Et par delezleu trespassai. |
Et aprh, quant delà passai , ^^H |
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^^^^H 7(5 Enmirgeilya: Cest ensoignemenz est bons a rcnuinbrer quant dejblcs j |
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^^^^H temptc home de l'cnnor dou monde. |
— 759 En marge (lU méitu dans U ms. ^^M |
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^^^^H J'Orîiam') ' Ncmo potest servire Dec et Mammonc. (Matt. vi, 24.) ^^1 |
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^^^^^^ LE ROMAN DES T^W |
WnnS^XiE L*HOMME '7^^^^^l |
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^^^^ 788 Paiilcquis, tnèspas nu trovai. H |
Si le ifuis mais point n'en tnmii. n ^^^^H |
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^^^ft Orgoil, vainnc gloire çt bobant |
OrguciUy vainne gloire et btibon ^^^^H |
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^^^H Trespa&K corne flor de champ. |
. . . f d^Ht cûttme fiour dé champ, (vo) ^^^^| |
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^^^H Lî hom, ja soit ce qu'il soît sains, |
. . r ' hom, puis qu'il est bau^ et seins, ^^^^H |
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^^^^ 791 Si est ciim herbe et corne foins : |
. . est ausi corn herbe et feins ^^^^H |
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^^^^ .1. jor est frcscbc et en verdor. |
, Il jour est Jrtjche et m verdour^ ^^^^H |
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^^^ft L jutri: en puct l'oa trover l'odor |
.utreen puet on chaufer UfourT ^^^^H |
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^^^F Op'aleest tantost tnateeiâcstrie. |
^^^U |
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^r 796 Ausi 1res passe nosirc vie. |
^^^M |
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^^^H Labcstcd'omectsagrantg1oire(6) ttU saghlre et sa Uauti ^^^^| |
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^^^f Blenùst coTU 6or , ce davez croire, |
.lamit cvnme la fiour Jou pr^^ ^^^^H |
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^M Au maiÎQ freschc, au soir pasmée. |
.u nulin fresche, au sait pasmèe. ^^^^H |
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^^^^ Soo Tost trespassa la grant ponéc |
.cul pasia tosi la grant posn^^ ^^^^^| |
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^^^H Absalon et sa roiauter, |
Absaion et sa roiauU , ^^^^H |
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^^^V Sa grant gloire et sa grant beatei. |
.a ^Tunt gloire et sa grant Haute. ^^^^^M |
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^^^H MalgTb^ son pcre se tîst roi, |
. on père vivant se fist rois , ^^^^H |
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^^^H 804 Demi an i\i rois, bien ce croi; |
.tsep.-r . . *uipar .vj, mots' ^^^^H |
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^^^H Son père chasoît por ocirre. |
. / l'enelstufoit pour lui occirre, ^^^^^| |
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^^^H Mais Dex nu so&î pas, ce oi dire. |
.ais non vient souffrir nostrcSirt ^^^^^| |
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^^^V Car a .). jor d'une bataille |
.ar a un jour d'utu bataille ^^^^H |
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^t ïkiS Qjic Joab condutsoit sanz faille, |
. . Jcab maintenait sans faille, ^^^^^M |
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^^^H QmI cstoit proux et bien herdix |
estoit et preu^ et ftardis ^^^^H |
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^^^H Et seueschaz au roi David , |
seneschiax le roi DtWid , ^^^^H |
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^^^^ La gcnt David cl Absalon |
^^^1 |
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^^^^ 812 Se combatireoi, ce dit l'on. |
^^^H |
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^^^B Qpant li olz Absalon fuoit , |
. . . . / l'ost Absalon s'en fuioît ^^^^^k |
|
^^^H Absalon sor .j. mul seoît |
. , salon sor un mul seoti , ^^^^H |
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^^^H Et per .j. bois fuiant aloit. |
. . par un bois aloit fia'anl ^^^^H |
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^^^^ 788 En marge duns les Jtha texiei : \'idi impiuni, etc. [Ps. xxx\'i, JS-6J. — ^^^H |
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H 792 En mar^t : Homo sicut fenura dîes ejus; tanquam flos agri sic efflorebît ^H |
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H [Ps. cu« 15I. Dans le ms. {fOrUuns . Omnis caro fenum, cic. Hodie flos In ^H |
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H cUbanum mittctur et ardct, </ qui sntU'U h début d'une poêiU rkylktnispu imitie ^H |
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H^ if Matt. VI , 30. // exisU parmi Us poisiei attrilnt/fs à saint Bernard une pihe ^| |
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^^^H wr £r mfme thhne : |
^^^M |
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^^^^H Cam i(t eianlc ccro temam ^^^^^| |
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^^^^^ El pon fcBoa ^»t ccimm,., ^^^^^| |
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^P {Arch. damisriani^ i8tt6, p. 384; c |
(. 1 lauràiu, dans le fournal des Savants, ^^^H |
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H !88a. p. 17K-9.) — 797 Corr. la belt |
lï. — &15 per en foules Ultres. ^^^^Ê |
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^^^—^ 1 . Je suppose qu'il y avait Car. — |
2 . II y a un troti dans le ms. ^^^^| |
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^^^H |
l8 p. UTEVER
816 Si b'utx chiés que .c. mars valoit . . hiax chnvx qu'ilamoit font. Se laça entor une branche. . . . achernU a um bramh..
Li rauls li fui soz la hanche. . . ,u}s H fout deiou rancix.
' Le quatrième feuillet des fragments d'Orléans s'arrête ici. Le cinquième, qui commence un cahier complet de huit feuillets, correspond aux vers 2449 et suivants du manuscrit de l'Arsenal.
Un autre essaniple a en latin (/•. 281 b)
En U légende saint Martin
D'un qui laissa chevalerie : 2432 Moinncs devint, mua sa \ie ;
Et ausi la femme a celui
Kcdascvrt'e fu de lui.
Saint Martins, qui lor vie sot. 2.t)6 Consoillalcs, qui i pcnsot.
La dame avec nonnains tramist,
L<* chevalier d'autre part niist .
Mais dcable qui tojorz voiUv 2440 Mis! au chevalier en l'oroUlc
Que, se sa Tantne avoir pcust ,
Gariz fust, bien li estent.
A saint Martin s'en vint tôt droit, 2.^44 Si li ai dit ce qu'il voudroil :
w Sire, moût fust bon, ce me semble,
Se nos peùssons estrc ensamble
Je et ma fcnmc en corapaignic: 2448 Si mcnrion» meut sainte vie.
— NepueslestrcditsainrMartins: Ne puei estre^àUt S. Martins {{. 5):
Tu C5 moinncs et clcrs latins. » Tua mohus, et est la pis. »
Li dievalicrâ U dit après : U cixvaîifri si tiisl après :
2453 « De fanmc ne gcrrai mè^sprès ;
Je suis moinncs et vo^ l'ai ;
Ne briseroie pas ma lai ;
Nul solaz ne quier mais avoir Ï4^6 Fors de parler et de veoir. »
S. Martins dist au chevalier :
M Ne te doΣ a ce travaillicr.
Fus tu onques en a.uambl£c
« Biau ilou^ sifi', u n'ier jamès : je sut ittoines et t'oè Vaï ; 'S'en âûuUs pas , bien m'en tfndrai. Sul souhi w ijuifr plus avoir Fors dim parkr et dou veoir. a
Sains Martins dist au clxi'alier : ti Or nu ditts^ biax amis cbîer^ Fui tu onquts eu assambUe
81S-17 1*J Ifçon or'iginaU pourrait aivir ité... fuiant alot 1 Si biax chn-CK que tant amoi | Se lâchèrent... — 24)0 Ici et plus loin, Vabrhiation donne plutôt Mertin. ntaii il y a Martins ^n tontts lettres au v. 245 1- — 2455-4 Rime Hrungf que n'offre pas Pautre ms.
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^^^^^^^ LE ROMAN DES TROIS |
ENNEMIS DE l' HOMME ^^^ |
■ |
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^^M 2460 De bduille ne Je mcDà: 'f i |
X'en biitiiiUe tu m melUef |
^H |
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^^H Et dl rcspont por vérité: |
Et cil rapont par vtrili : |
^^1 |
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^^H « Eiimaintebaiailleaîesté,(^.282) En rnainU assemblés aiisU |
^^^ |
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^^H Sovant en a-ssainblifc fut , |
Et savent en bataille fut; |
^^1 |
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^^m 3464 Et cops JonAÎ cl cops rcçui. |
Cox 1 lipriai, eox i reçut. |
^^1 |
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^^^ — Or me rcspon donc, bUx amU, |
— Ore me retjwn , biax amis. |
^^1 |
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^^H Puis que tu t'en es entremis |
Par vérité a ton avis : |
^^1 |
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^^H Entre genz qui se combjtissent |
Antre gent qui st Cûotbatisunt |
^^^H |
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^^H 2468 Et tor anrmis atendissent , |
Ou lor attemii attndissent |
^^^^1 |
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^^^k Et vds tu fenme arester |
l'els onqiies faine arttster |
^^^H |
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^^H Ht Je Ktt conbatre apre&ter? |
Et dé sot cùftthhi' apresler. |
^^^H |
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^^H LJ moinnc se doîvctit combaire |
^^H |
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^^^ 3473 Vers l'ennemi qui les vuet tmtrc, |
^^H |
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^^H Cornant i scroitfcntnedonqucs ?n |
Nuiefamt vas i onqtus? » |
^^^H |
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^^^^_ Lî chevaliers rcspont aJonqucs: |
Li cbevaiitrs resfnnt aàonqties : |
^^^H |
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^^^^H 0 Fanme ne \i onc en estor. |
« ^(PffiV, Ji>/, en Dieu amour. |
^^H |
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^^^^^1476 Or me cotinîs, or m'en retor. |
Or recotxois je tmtfohtir. (v**) |
^^1 |
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^^^k Qjie la r^mnc enpceschcroit |
^^1 |
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^^H Lc5 combatanz et lor nuiroit. |
^^^ |
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^^H Molt granl folie requeroic ; |
}^estpas bon ce que je disoie, |
^H |
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^^H 24&) Ce n'est pas bon que g'esperoîc. |
Ne mes prett^ « qiu je qiurote. |
^^1 |
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^^^^H Dcables me cuîdoii cngignicr |
Salbans me cuiàoit engignier |
^^1 |
|
^^^^B UmîsI me façoil b.uquignter; |
Qui si me faisûil bargeignier. |
^^1 |
|
^^^^^ Et Dcu et vos )e en incrcie |
Grâces reni (j Dieu et a v&tis; |
^^^ |
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^^H 3484 C2pt m*J rescox de sa boidic. •• |
De la Midie siti restvus, » |
^^H |
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^^^k Lot» li ai dît apartcniane |
A prêt disi cest fnsHgnemettt x\5. Mot li'ts tout aperternent • |
^^^H |
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^^^^_^ S. Marùns cest cnsoi^eniont : |
^^^^1 |
|
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^^^^^H N Assambleniant Je chevaliers |
« Aiseinbïement lUdjevaliers |
^^^^1 |
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^^^^^24&ft D'ornes doit estrc forz et fiers. |
D'otties ihit esire fors et fitrs. |
^^^H |
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^^H La fomc(ïiV)s'an doit csloignîcr, |
Ijtfame s'en tlvît eslotgnier. |
^^^^1 |
|
^^H Ne s'i doit pas aconipaignicr. |
Ne s'i doit mie acompaignier. |
^^^^1 |
|
^^H Qpi verroît .j. ost assaniblcc |
Qui ferrait un ost asseniblù' |
^^^^H |
|
^^H 2492 De fammcs ci d'ornes jostéc. |
De James et d'urne ajoustig. |
^^1 |
|
^^^^^ Molt moins redotée en serait |
Mûut mains redotUée en setoit |
^^1 |
|
^^^^H El chacuDs moins i'eni priscroit. |
El cfjaseuns mains tat priseroit. |
^^1 |
|
^^^^^ Chevaliers au pUin ex au champ |
Cbct'aJiers an plein et au dtamp |
^^1 |
|
^^1 2496 Se doitcombatre sanzescfaamp. |
Se doit i-owhilre sans escltantp. |
^^H |
|
^^H La £innic par droite raison |
La fume par droite resott |
^^^^ |
|
^^^^^_ Se doit enclorre en sa maison ; |
Se doit enclorre en sa mesott , |
^^^H |
|
^^^^B Ne se doit deniostrer en place {b) |
.\V se doit dcmousirer en place ^ |
H |
|
^^^^^ 248s apartemant f4t tn iwl» ktins |
20
P. MEYER
q;
2^00 Se faire \-uet qui a Dieu pbce; Se faire veut qui a Ditupiacf;
Et s' de vuet Deu soploier Et se bien se veut esprottr
Et descnir plus grant loier, Et àestnnr pUts grant hier Le suen cors chaste bien act tiegne Son cors tt net et ehaste tte^e (f. 6)
2504 Et de folie se reti^ne; Et de fotie sr retiegne;
Si en avra loicr greignor Aï en avra hier greignour
A la venue son seignor. A fu venue sott sdgnoM .
Qjiel que soit PintiTêt de celte littérature, je ne veux pas abuser des citarions, et je passe h la conclusion dans laquelle Fauteur se fait connaître. Le texte d'Orléans nous fera défaut d'abord, mais pour les quatre-vingts derniers vers nous pourrons le mettre en regard du manuscrit de l'ArsenaL
uicL-st li\'n: ci hantcroit. _ Je cuit que ses profiz scroii .
Et Dex de pechié les délivre 3 184 Toz ces qui liront en cest livre.
A Deu les livre et les cornant
Toz ces qui orront cest romant.
Je tes reçoif en toz les biens î i8ë Que je faz corne cresticns,
El Dex parçoniers les en face
Et lor outroit la soe grâce.
Et por ce que Dex lor pardoni 3192 Et sa bcnciçon lour dont
Et tojorz les gart de moleste, (p. 292)
Je ïu a toz une requestc :
Qm'ïI deprient le Salveor 3196 Que merci ait dou pecheor
Et pitié du povrc Symon
Qui est de boe ci de I)'n)On.
L'arme et le cors a emboc, 3 200 De pechié uchié et toé ;
Por ce prient de H laver
Qjie péchiez nu puisse grcx-cr.
De lyraon est cil et de boe 3204 Qmï cest li\TC cscrit en escroe,
Issi corn Dex ou cuer U mist
Et qui la boche ovrir li fist.
Escroe apcte l'on sanz faille )208 De parchemin povre retaille.
Il n'avoit ne sen ne dergie
Par quoi osast tel envaie
Emprendrc par soi a nul fucr,
LE ROMAN DES TROIS ENNEMIS DE L*HOMME 2Î
;2i2 QpantDex l'en apaisai son cuer
Por ce qu'a siècle avoit esté
Ou vit la grant iniquité
Et mal plus que bien i aprist; î 2 1 6 Si l'en membra : pitié Ten prist.
Au monde fu jaidis liez ,
Et quant il s'en fii desliez
Si se traist a religion Î220 Qjai ert en cele région ;
Prist li pitiez des pecheors,
D'amander lor vie et lor mors;
Por ce si se prist a escrivre 54 14 Et fist en romanz icest livre ,
Et si le traist d'autorité
Au muez qu'il sot la venté.
Mais d'itant mott se dote e crient 5228 Et a presumption le tient,
Qpant il d'ensoignier s'entremit,
Qp'en aprandre son tens pou mist; (/>)
Mais, que qu'il seûst ou que non, Î232 II iotbone entendon,
Et por profitier a autrui
Plus qu'il ne fist coques por lui.
Mais une chose le conforte Î2î6 Et plus liement s'en déporte,
Q.ue s'il i ai dît aucun bien,
De Dcu vient, de li n'î a rien.
Issi le croit il voiremanl 3240 Et le set tôt certainnemant ;
N'en quiert que Deu gloirefier
Et beneir et mercier.
A Deu en laisse la loenge , }244 N'en quiert avoir lox netosenge.
Quant Dex donc a home escience,
Grâce ou vertu ou sapîence
Et tote bone volenté, 3248 Force ou vigor ou poesté, Force et vertu et poesU. (i. 1 3)
De Deu vient tôt par estovoir ; T\a'' soi ne puet }x>ns riem avoir
De soi ne puet Ton rien avoir ; X"^ Ne piei ne tnains sans Dieu movoir ;
Sanz li ne puet oïsiax voler. Sans lui ne puet oisiax voJer, 3252 Ne fuille d'arbre jus coler. Ne jueilîe de Varbre coller.
Issi fait cest monde et ordenne, Issi fait cest inonde et ordene,
Issi le goveme et assenne ; Issi h governe et assené ;
Issi l'outroie, issi le done Issi Votroie^ issi le dow
|
^^^H MEYER ^^^^^^^^1 |
|
|
^^^^^^^ ]2^6 Bt sucffre a chacune persone; |
El suêffre a ciuscutu persane ^^^^^M |
|
^^^^^^^H Issi laisse raignîer mal home |
Issi îeissf reigtiitr mal home ^^^^^H |
|
^^^^^^^H Con laissa maingicr la pome. |
CoM il leissa mengier la potne. ^^^^^| |
|
^^^^^^^H Tôt a ordonccniiint |
Tout a fait orâeneenieut^ ^^^^H |
|
^^^^^^^ 3160 Et tôt par jugemani : |
El tout en vera (sic) jugmtenl : ^^^H |
|
^^^^^1 Le bien por home conforter |
h: bien pour home conforter ^^^H |
|
^^^^^B Et por li plus bel dcponcr, |
Et pour lui plus biau déporter^ ^^H |
|
^^^^^m El le mal sueiïre j avenir |
El le tnal siieffre il a l'tnir ^^^| |
|
^^^^^B 3264 Por cliastier, por repentir. |
Pour cljostier, pour repentir. ' . ^^^| |
|
^^^^B II rcBst l'anesse parler |
// re^t Vanesse parler ^^^| |
|
^^^^^H A Bataam qui |
Et a son seigneur desrener. ^^H |
|
^^^^^m Mal dire l'o[s]t par le loier (p-i^l |
■ |
|
^^^^^B^^ 3268 Qiieli promiMrcnt li guerrier. |
|
|
^^^^^^^^H Les mcrvotllcs que Dex a faîtes |
Lts mervtiUts que Diex a faites ^^H |
|
^^^^^^^V Ne pourroicm cstre retraites. |
Neporroient estre retretes. ^^^H |
|
^^^^^M Et se aucuns tient a bobanz |
El se ascuns lient a bol/ans ^^^^H |
|
^^^^^H 3272 Qpe j'ai traititï et fait romanz. |
Que j*osai traitier cesl romans, ^^^^M |
|
^^^^^K Ouseaucunsm'anblasmeouchose Ou se aucuns m'en blasme et d'Oie ^^| |
|
|
^^^^^1 Q^c j'ai mespris d'aucune chose. |
Que j'ai mespris d'aucune chose . ^^H |
|
^^^^^m Beneiz soit qui rn'an reprant : |
Ikneois soit qui m'en reprent : (v») ^^^| |
|
^^^^^H 3376 Moiecorpct je m'en repent. |
Moie corpe ! je m'en repenti. ^^H |
|
^^^^^ft Dex rn'an doînt voire conoîssancc |
Diex m'en dotnl ivire conoisattce ^^^^ |
|
^^^^^H Et avoir droite rcpentancc, |
El avoir droite repentattce ; ^^^^ |
|
^^^^^m Qmc je de l'amender ni'apreste. |
De l'amender sut je to:^ prest . ^^^M |
|
^^^^^^ 5280 Et si faz prière et rcqueste |
Et si fais proiere et requesie ^^^M |
|
^^^^^H Que , se Dex a donc la grâce |
Qtiey se DifX a doné la grâce ^^H |
|
^^^^^H A aucun que le |
A autrui que il la (sic) reface ^^H |
|
^^^^H Et le romant amander voillc. |
Et le romans ametuler itille , ^^H |
|
^^^^H 3284 Jhesu Cristcn bon le recoillc; |
fhesti Cri^ en gré te recoille ; ^^H |
|
^^^^^^ Et )e le reçoit bonemant , |
El je le recuoetl bonenuni , ^^H |
|
^^^^^H Sanz envie et sanz nianrenunt. |
Sans envie et sans marrement. ^^^M |
|
^^^^^1 Plus voient der plusor que uns |
Plus ivienl clrr phtsors que uns ; ^^^| |
|
^^^^^H 3288 Aucune foiz revoit aucun-i |
Aucune foi^ rnvit aucuns ^^^M |
|
^^^^^ft Ce que Dc voient pas plusor. |
Ce que tie voient pas plusour. ^^^M |
|
^^^^B Dex descuevre bien au mcnor |
Diex révèle biett au menour, ^^H |
|
^^^^^H Cequ'al grantnevuetdcmosircr. |
■ |
|
^^^^H 3367 Le ccpiiU qui a écrit lot n'a pas |
compris. H s'agit àt Tost des Wbreux, et 1 |
|
^^^^^M la guerriers sont les Moahiiet. Voy. NuM. xxu. 1 |
|
|
^^^^^1 1. £n mur^r^ (dans le ms. d'Orléans seul). Omnia que fecisti nobis, Domine, | |
|
|
^^^^^1 in vero judido fecisti ; bonum sdlicct ad consolaiioncni , maluni ad correp- ^^| |
|
|
^^^^^L^^ tioncm et cmenJalioncm. |
- 1 |
|
^^^^^^^^^ tK HOMAK Dl£& TROIS |
KXXE.VIIS DE l'hommi: 23 ^^M |
|
^^^^^ 3293 Si con M grâce vuet ovrer; |
^H |
|
^^^^B Et id chose enseigne il ii un |
lit Itl rU>ie tuitigtu 11 l'un ^^^| |
|
^^^^H Qu'il n'en5oigne pj& 4 chacun. |
Qu'il n'ettu igné pas a aucun. ^^^M |
|
^^^^H Et se U romanz passer puet . |
Et sf li romani pf^^<'' P^'^ < ^^^| |
|
^^^^^ 52^ Que riens amandcrn'i estuet, |
Qiu rifns ammàer ni estwt , ^^^| |
|
^^K^ Dex en puisse estre merciux |
Drtx en pmsu «sire fvneix, ^^^Ê |
|
^^^^L |
.i lui m soinit la merd^t ^^^M |
|
^^^H |
El il en soit beneùrei ^^^M |
|
^^^^^H Et bcncîz et graciez |
Et hfnei^ e mcrcie^ / ^^^| |
|
^^^^™^ x^ r li prions trcstuit ici ^^B i 300 V^ Qp'il lit des pécheurs |
Or U crions trestuit merci , ^^^M |
|
Or U crions tratmt mtrci ' ^^^| |
|
|
^^^1 [merci, |
|
|
^^H^ Et nos conscst trestcu en fin , |
£/ mus conseil trestous en Jîh , ^^^^H |
|
^^^^^H Et toi nos proigric a bone fin ; |
Et si nous praigne a bone fin^ ^^^^H |
|
^^^^V Et le povre Symon rcgart |
Et le poire ShtioN regart ^^^^| |
|
^^H ;)ai Et nos a loi traie i sa pan. (&) |
Et nous et lut trait a sa part. ^^^M |
|
^^^^^B PaUr noster chacuns en dtc, |
Pater noster dxicuns tn dh; ^^H |
|
^^^^^B Qpe Dex U doint durable vie |
Que Diex U Joint duttihlc vit , ^^^H |
|
^^^^^ Et nos mate toz en bon en ; |
^^^^H |
|
^^M ) icS Chacun de nos en die atneit ! |
En après si m die amen, ^^^^H |
|
^^M |
Que Diex li doint lïtkui- et sen f ^^^H |
|
^^^^^ Q ire Dex, rois de niaisié, ^^^^^k 0 Qui tôt es en ta poesté , |
0 'Vi^ Diex, rois de nuusté ^ ^^H 0 Qui tout as en ta poésie, ^^^Ê |
|
^^^^^^ Dccui dcscent et vient toz biens, |
De ijui d/scettt et vient tous hitm ^^^H |
|
^^^ ) ) 1 2 Done. sire, a tes crestiens , |
DotUy sire, a tes crtstiens ^^^| |
|
^^^^^L A toi ces qui merci te crient |
A tous a.... tiurci tecriettt ^^^| |
|
^^^^^F Et <]ul te soploient et prient. |
Et qui U ...oient et prient, ^^H |
|
^^V Q)ie par ton saint aspiremant |
Qui par ton saint aspirenuttt ^^H |
|
^^B J516 Puissons panser si droitcnient |
Puiisotu penter ii drotUmcnt ^^^^H |
|
^^H^ Et nos pcnsex a euvre traire , |
Et noj^ penstTs tn oevrt train ^^^^H |
|
^^^^H Que bones eu\-respuisson faire, |
Que houes orvres puissons fairf^ ^^^^H |
|
^^^^^m Et par toi soient govcrnées |
Et par toi soie» t goi'a tiics ^^^^H |
|
^ }>2n Et noz euvrcset noz pansées. |
Et no^ onres et rtt^ penst^es. ^^^^ |
|
^^^^^ l"- V oui Dex qui me formas i\\u ^^^^^b 1^ [merci de mot |
T-^ eux Diex qui hk formas aie^ tn^ci ^^H |
|
^^^^^B El mes diz et mes faiz adrcscc en |
El mes dix 't m/s )aix adrtsu en htme ^^H |
|
^^^^^1 [honc roi, |
^M |
|
^^^^^1 Qu'en ton saint paradis puisse |
Qu'en Ion saint paradis puisse venir 0... ^^H |
|
^^^^^P [estre avecques toi, |
H |
|
^^^^H 3)07 Rime him JuihU; tvrr OrlMus. |
^M |
|
^^^^^Ê t. Sk, te vcr« est répété |
^^^^1 |
|
^^^^^^^ j. La marge suptïricurc du feuillet est coupde. ^^H |
D
24 I'. AltYHR
Ï524 El cschivcr d'enfer U puor et le (lot. Àtnfit. ^ ex qui es vérité , fontainnc [de douçor Qiii m'as de mort sire a !«:«
[mail acor Eu tes mains, en ta garde
[cornant mon espcrite; 3518 De poinoc me dcHvre et de
[pcchié me gitc. Amen.
ExpUcit romanutn de tribus iuimicis , sal. muiido, aimt, demonio.
En (u maim, «n ta garde ren jt
De painrie me délivre et de
pecbii.
APPENDICE
NOTICE DU MS. DE L'ARSENAL 5201
Ce ms., coté nagucres B^iks-U'ttres françaises 90, nVst pas inconnu, puisque Roquefort l'a mentionné, ù propos de Robert de Blois, dès 181 5 *, nuis il est certain qu'on n*cn a guère tiré parti jusqu'i présont, et qu'il mérite une description détaillée. C'est un beau livre eu vélin de belle qualité, composé de 199 fcuillctSj soit 398 pages (le volume est paginé par pages et non par folios), ayant 295 millimétrés de hauteur sur 198 de largeur. Chaque page contient deux colonnes à 37 lignes. L'écriture appartient au dernier tiers du xiir siècle. L'ornemen- tation se compose de belles lettres historiées et de grotesques placés dans les marges des pages où commence un nouvel ouvrage. J'ignore pour qui le ms. a été fait, mais assurément il a dû originairement faire partie de la bibliothèque d'un riche personnage, probablement de quelque seigneur lorrain, à en juger
I . De Vitat dt U poà'u française dans les xn« el X1U< sikles, p. 185.
KOTICH DU MS, DE L AKShNAL ) 20 r 2)
parle langage. Au moins puis-jc dire iqui il appartenait au com- OTcncemcni du xv* siècle. Ayant aperiju, au bas de la dernière page, quelques faibles traces d'une ancienne mention de pro- priété qui avait été grattée, j'ai réussi i faire revivre l'écriture et à lire la note qui suit : Cest livre est a GuicfMït Dauphin, set- ^gnfxir de Jaîegny et de Boine;^. Guichart Dauphin est connu : il était fils de Guichan Dauphin, seigneur de Jaligny, de la Ferté Chauderon et de Tréteaux, qui fut gouverneur de Charles VT et maître des arbalétriers'. Le ms. de TArsenal n'est pas le seul livre qui porte son ex libris. On peut lire la même note sur le ms. fr. B.N. 1297 qui contient le Livre du roi Modus^. Ce person- nage, qui fut tué en 1415 i Azincourt, possédait une assez belle bibliothèque dont le catalogue a été publié par Le Roux de Lincyi, d'après un ms. du Louvre (brûlé pendant la Com- mune), provenant de Joursanvault. Ce catalogue contient 82 articles : notre ms. n'y figure pas. Au siècle dernier il appartint au duc de La Vallièred*oû il passa chez le marquis dePaulmy, puis à l'Arsenal.
I.
KOBERT DE BLOIS.
Poéfnes divers.
Comme ces poèmes présentent un ordre très variable, selon les mss., j'essaierai de les isoler, donnant à chacun d'eux un numéro d'ordre pour faciliter les citations et les comparaisons ax'ec les autres copies-».
1. — Le poème commence ainsi :
Roi£RT lit Blois qui ot bisié (f.I.) Et de vices si corninipu
L* rimer, l'a recomanclé ; Qu'a poinncs s'an est unt tenuz.
Mais K n'est niie sanz raison : Ne sci ijuc faire ne que dire,
Qp'il voit cest sie^c si félon 4 Cjr cisi sîcgles trop Ton empire. S
I. P. Anselme, VIII, 47.
3, Delisle , Cdi'/rul tia tiunutcrits. H, 373. |. Biàtttfn du BibfiopbOe^ 1843. pp. S 18-27.
4. Void l'indication de ces copies :
Arteiul î$i6 (anc. B, L. Fr. 28}) fol. ccxcv v» i ccc %•».
Bibl. nat. fr. 857, tf 129-3^ ^ coinieni sous ce titre : « Le chaslicment des
26
P. MEYER
Mais moût eii est ses cuers dolanz Qji*il empire sî j son lans. Tost cuiJc qu'il doic fincr Quani si b voit a mal tonier, Qpar covoitise cï avarice Qiii sont li dui plus hai vice Ont les princes navrez si fort Qu'il vaillent poplus vii'qucmort- Volentiers les chesderoh S'aucuns amander s'an dcvoît.
Mais petit amande se sont, 34
Qjiar tant ont mal acoslumé Qu'a poinnes en seront esté.
12 Graiit duel ai que si mal mis sont; Se malvais consoillier le font . 29, Je pri trcstoz les sainz du monde Que malvais consoiliîers confonde.
16 Ne savez traîson greignor
Qpc forconsoillier son setgnor, î 2
Se m'ait Deu, se je pouote ,
Mais il crient nioui perdre sa poinne . Tôt sanz proîer les gariroie , (é)
Se il du chcstoier se poinne. 10 Et. que que m'an doie avenir,
Qjj'essci ont ci chc^toion , Je verrai s'on les puet garir }6
De plus sages et de moîllors, Ou lo malaide buer scjome
Qui sovant chcsticz les ont, C^i de mort a vie le tome.,..
Ce prologue , qui a 72 vers , se trouve encore dans le ms. 22}6, où le poète est appelé Herbert, et dans le ms. 24301 où il commence par 46 vers qui ne se trouvent point ailleurs*. Le ms. 3516 de TArsenai commence plus loin.
8. — A la suite de ce prologue de 72 vers, vient dans le ms.
dames n, les sections ci-aprùs numérotées $ et 15. Ce morceau est publié dans Barbjzan-Méon , Fabliaux et Contes, M, 184-219.
Bibl. nat. fr. 3236 (ancien Cangé), ms. du \x*^ siècle sur papier. Même disposition que dans Ars. 5201, nuis ne contient pas les sections.), s* Ui M*
Bibl. njt.fr. 24501 (Sorb. 1422) pp. 475-620. Ce ms., utilisé par H. Paris dans XHistoire h'ttéiut'rr, XXUl, 7îS"'l9« est incomplet de la fin. Il contient d peu près les mêmes morceaux que le ms. ^201 de l'Arsenal, mais il les présente dans un ordre tout ditTércnt.
Musée Brit., Cott. Cleop. A. 8; morceau correspondani i la section 3 , et publié dans la Romatiia, VI. 501 ; cf. l'errata. p. 6]7.
On trouvera plus loin, p. 4), un tableau de concordance entre le ms. S30i de l'Arsenal et les autres exemplaires.
' Voici ces vers :
Uk trop pukr en vtlonls El iK trop Ul*ir Q« rolic. Dunuijfn vient lït ttop Uiiir. El trop piticr et tait luir. Por <c tt doit amMuret Q,ai ruelt iirair pri* <Ic f*ritx, Qnc Miga bou A pou lie cure De toute» eho*f* uns mccurr Et fot ce Ht Koitii SI BioK : Q;ti parler vuci loii »1 conou
l>c u fWuU' k'il lie «lie
CI10M kl ion a vtlonic ,
Ne liant tiuni li mkIis m'I pti ,
Rtiii VTront li Jit lowei
£1 li ien voUniicn du
Et dn pioudomea casjoti :
Car nani liis nt fait a priakr
Dtmt ancuiu ce puet corroder;
Ctf ce \e rii n vm plarca
D'autrul dit , ce n'cït ft% auei ;
NOTICE DU MS. DE L ARSENAL )201
5201, un chapitre contenant h dédicace du recueil. II est pré- cédé de cette rubrique qui ne lui convient pas entièrement : Du bîasme dfs primes et des preîa:^. En voici les premiers vers :
Qpi porroit ce des princes croire. S'il ne voit ou oisi U voire, Qu'a inangiLT font fermer lor us ! 76 Se m'iiM Dex, je ne m'an puis Taire quant dient ci) usicr : « Or fors I raessires vuct œaiiigier) »
La leçon est la même, ou à peu près, dans 2236. Je vais transcrire la (in de ce chapitre où l'auteur fait Tèloge de ceux à qui il dèdic son oeuvre. Cette sorte de dédicace fiùt défaut dans le ms. 24301, d*après lequel P. Paris a 3n;dysé l'ou- vrage. Elle se trouve, mais bizarrement modifiée, dans le ms. 2236. Voici le texte du ms. de l'Arsenal :
A .ij. tic mes moillorï dmis, Qiu Wen sont andui de tel pris 172 C'oti doit moul bien por aus rimer, Vuil je cest livre presanter; El se cii \o proigncnt en gni Moul ivrai richcnuni ovré. Si feront il, je n'an dot mie, Qp'il scvent uni de cortoisie, Coii doit panre de son ami
L'n petit don a grant merci. t8o
Lor nons ul- vuil je pas celer, (/». j b) [Con doit bien prodomme nommer.) Li uns Hues Tyrenus de Pois, Uns chcstelains prouz et conoîs, iS.) 176 Li autres Guiitames ses âz Qpi est saiges, prouz ct^utiz, Gentis, bien parlant, qui moût ^-aut Cou ne porroit, se Dcx me saut, 188
Mali tel iir doit on bien on Dam rail ce ^ccm csjolr Ef lu Toct «nctm cbastotcr St k'il DC re ptilst corroïKicr. OMBunoïKai ioii tôt Uâuncr Cedi ici (cl MAI Kuu biiI nooKf , Et hi tel Maine *or lui trait , &*khk> bkn \'A £c xii rvHkti. CoipsUci •« , bIcA pu«t on dire, QniAc cacBUB bUaow l'jiirc; Mail Rfluu B'«n roct. {. oonwr DcbcfracMackll mch bUsncrXO 1^ km» «net dire eomBoeneni f«r ctiaatMer tocte la go».
14
1»
'N'en bUmcni oui cntlioii moi ,
C<r je ne vutl ne \t ne Jot >6
Q)iî c'onikct vuft antrnt blancT
BIca ce doit en soi arûcr
Que il » ait et ti fan loi:
Cum ne puUt lui hlumcrpar droit. |n
Ne bUmc pat conoUcracnt
Autrui coi cet Uaimcf rcprrnt.
Ce je bUtnc .|. fe»iui co IVuI
U« mon voisin et je i» vue) i i
Blamcf -i. tref ki gût ot mcn ,
Un net doit |MS tcDlr a bien.
S'a 11 bieu de bUmer raiioa
Qui voit ccai ticvle li fclon.-.. i*
182 Vers omis dans le ms. de l'Arsenal et réubli d'après le nis. 2236. — iBj-7 La leçon du ms. 2i\tt intcntioimcUemcnt modUiéc dans un ms. aatà-ieur, « très probablement corrompue dans celui-ci (fol. 4 v«), est ainà conçue :
Lj .j. usi Ticrri, U queai frant l>r iott pbai (iiV) , U aultit Jobaiu De IVn^u, cenca , ^oi moiili vair,
|
^^p |
P. MiiYER |
^Ê |
|
|
^^M Jusque a Londres trover moillor. |
Nés ^Tiet vcor, n'an ai que faire. |
^H |
|
|
^^H Tant vos dî je de sa valor |
Il ne voudroît en nulc guise |
^^1 |
|
|
^^M Q.u[c] i) hait tote miulvâi&ti^ \ |
Avoir mcspris vers sainte YgUsc. |
^^Ê |
|
|
^^^ Car dedinz tui sont tuborgîé |
192 |
Deuainmc.Deu crient, Deuaore, |
^^M |
|
^^H llonors, cortoisic et largecc. |
Au mostier vclontîcrs demore. |
^H |
|
|
^^1 Hcrdcnunz, savoirs et proucscc. |
Ne set pour perde trop doloir, |
^^1 |
|
|
^^H Bien set ses aniis coosoUlier, |
Ne por gaaing uop joie avoir. |
^^1 |
|
|
^^H Ses henemis dcsavancier, |
196 |
N'est pas de loigier esmaie^, |
^^1 |
|
^^H Car s'espée et ses escuz |
Ainz est toz jors joianz et liez. |
233 ^H |
|
|
^^1 N'est pas a bcsoing reponuz. |
N'ai de ci jusque en Inglctcrrc |
^^1 |
|
|
^^H En plusors Icus est esprovéc |
Nu) qui tant face de sa terre : |
^^1 |
|
|
^^H Sa valors et sa renonm^c. |
200 |
Moût lient bel ostcl et sovant, |
^^M |
|
^^H Qu'il n''ai che^-alicr en Brctaîgne, |
A grant honor le suen despant. |
2j6 H |
|
|
^^M Jusqu'à l'anirée d'AIlemaigne, |
Vos ne savez de la richcce |
^^1 |
|
|
^^H N'en Borgoigne n'en Normandie |
Conte, ne dire sa largesse. |
^H |
|
|
^^H Qpi manteigne che%'iteric |
204 |
Frans est de cuer, bien faîz de cors, ^^^ |
|
|
^^1 Don Guillamcs ne soit conuz |
Granz par mesure, bcax et fors, |
340 ^m |
|
|
^^1 Et de prouesce remantuz. |
Ocbonaircs por acoinlicr |
^^M |
|
|
^^1 II n'ai en VJmeu n'en Pontis |
A%'isez quant il doit jugier. |
^^M |
|
|
^^H N'en Amincis n'eu Bclvcsis |
208 |
Tcx est cil Hues, lex est sa vie. |
^^M |
|
^^P Conte de si très grant bautesce |
San2 orgoil et sanz vilouie. |
■ |
|
|
^^M Ne prince de si grant noblace. |
Dex ti acroise ses atnîs |
||
|
^^H Du bott Htéon. |
Et apasoit ses henemis! |
^^Ê |
|
|
^^^k Du bon Huon puis je bien dire |
Et que dirai je de ma dame ? |
^^M |
|
|
^^B Qjj'il n'ji moillor en lot l'empire, |
212 |
Se Dex me dcsfande de blasme. |
248 ^M |
|
^^1 Mues saiche proudome scn'ir. |
Ne sai moillor ne prés ne loing. |
■ |
|
|
^^H Muez honorer et conjotr ; |
S'an ai de mainte gens te<;moing, |
||
|
^^1 Ht tant par est cortois de cucr |
Et se li vient bien de paraige |
^^H |
|
|
^^1 Que il ne voudroît a nul fucr |
216 |
Qu'aie soit prouz, conoise et saigc |
^H |
|
^^1 Avoir dite chose ne faite |
U bons Jofrois de la Chapele, |
^^H |
|
|
^^1 QM*en vilonie fust retraite. (/. 4) |
Par cui sans douce France bcle |
^^1 |
|
|
^^1 De ce refait moût a prisicr |
Est tensà; et mantenue |
c*) ^M |
|
|
^^H Que boiseors ne niaus parlters, |
230 |
Et de grant rîchece atircûc. |
356 H |
|
^^H Orgoilloux, félons ne malvais |
L'engendrai, c'est U veniez; |
^H |
|
|
^^^ N'avront jai s'amor ne sa pais. |
Dex li accroisse ses bonicz ! |
^^1 |
|
|
^^^k U n'ont cutor lui nul repaire : |
Je nés vuil ores plus prisicr, |
■ |
|
|
^^^^H 207-10 Ces quatre vers font défaut dans 3336. — 31 1 Tierri est substitué ^ ^^| |
|||
|
^^^^^ Huon dans 22;6. ~ 239';o Cf. |
Guill |
. te Mariihaï, vv. 118-9 - Q*" ""^^ ^^' ^^H |
|
|
^^H (ditcts) n'est a JortMetr \ W nuU joU i |
a sorjùxr. — 258 Conte ne duc 33j( |
^ |
|
|
^^H 346 Le sub). présent apasoit est |
rcmpbci^ dans 32;6 par la forme plus |
ordi- ^^H |
|
|
^^H naîre apaisf. — 2^3-9 Naturellement ca vcn ont éxi changés dans 32)6 |
^^H |
||
|
^^M on lit (fol. ^ vo): |
^^H |
||
|
^^^H^ Nulle* >l<tiic> tnclUort lie Miit |
^^^H |
||
|
^^^^^^^ f^ucild parajje d'Aincfnont ; ^^^^^^L 1 ouc jtHirt ont fonec U Aour |
■ |
||
|
^^^^^^^B i>< (ounoiafc ci de valoor. |
|||
|
^^^^H r.r ic^.' |
-. t>ec) ■ |
vcil orc ptu fmtît |
J |
SOTICE DU MS. DE L ARSEKAL 5201
260 Hors uni que par rime dirai.
Con ne cuit que por losangicr Le (cissc , mes je prandnï En aux le bien qu'aprùs dirai. Ja tant con It aiegics durra Lour rcnonm<^ ne faudra, AprÉ& b mort seront cont^ Avec les bons et renonmé. Bien sai que mes noos et li lor Vcstront oblié a nul jor. Chescuns qui cest livre lira T« .ii). en bien nos nonmcra. Li bons , quant nonnicr nos orront .
i«8
Por nos armes Deu prieront. Tant est gnini: chose de honti Qii'aprti ta mon sont reconté Li lait de CCS qu'ainmcnt honor; Et de l'oir ont tel douçor.
Por ce qu'a cel[s] le voil aprandrc
Qui latin ne sevcnt entendre,
Car cil le bel dît moui amande 291
264 Qui dit si que chescuns l'eniande. (J*-S) Ht cest di2 est tant bcaus et gen^ Op'aprcndrc i porront mainte gen/ Bon essample por amander,
268 S'il i vueUeoi a droit panser; 396 Et tuit cil qui lire ror[r]oni A loz jors mais muez an vaudront : Li mavais s'an chestiera
272 Et li bons s'an amandera. 100
Tant con H bons est plus loer Et plus enforcent ses bontcz. Et s'aucuns me vuet demander
276 Cornant doi cest livre nonmcr, 304
Li bon, quant des bons parler oient, Qp'il s'an rient et s'an esjoient , £1 U malvais sont si porri Qpe de lour cti\'rcs dit l'on si. Cist dix n'est pas controxiarc , Ainz est toz estraiz d'escripture, Es C02 ou mostier S. Martin Le rrucve on escrit ou latin. Or le vuil je ou romant matrc Tôt ainsi conme dit la latre, Qpe ja du mien riens n*i ractni
Je ne vuil mie par raison
Qjje nulc chose soit sanic non;
Por ce i a le vos nonmerai 2S0 Qpjnt des dames vos parlerai. 308
Lors vendra U nonnicrs a point ;
Ainçois n'.in nonmerai je point.
Et tresniit cU qui ont racstier 284 De bien oîr et d'ensoignicr j 12
I doient volontiers entandrc.
Qu'il i porront grant sans aprendre.
La leçon contenue dans le ms. de TArsenal 3516 offre une particularité bien singulière. Elle débute par les douze premiers
368 Kîfrmt 22)6. — 275 Le ms 1336 porte (fol. 6) :
Ui bons <\m (nieront bonor El lie \'ou ont tel dolor (lû] Qu'il l'en rieiii et «'eu ajaicut l.i bon ^tiâni la boni ptrlcr oicoi.
C'est la le^on qu'offre aussi le ms. 3 s 16 de l'Arsenal dtt^ plus bas. — 280 si coTT, p^ ce qui est b Ic^on du ms. 2236. — 281 A partir d'ici jusqu'au V. 31», notre ms. se raccorde avec le ms. 24301 p. 478 M79 ^- — 28} Et io\ i^ri pcut-êtte pour n, en lorrain) n'a pas de sens. La bonne le^-o» a Tours est corucrvéc par les m^. 2236 et 24301 de la Bibl. nat., et par le ms. 3516 de FAnenal dté i la note suivante.
JO p. M£YER
vers du roman de Thèbes, à k suite desquels viennent les vers 273 et suivants du texte publié ci-dessus. En tête se trouve le litre Voiiour as dames ^ qui, selon l'intention formellement exprimée par Fauteur (vv. 302 et suiv.), ne doit prendre place qu'à la suite du prologue, je donne en note le prologue tel qu'il se présente dans le ms. 3516*.
Le morceau qu'on vient de lire est d'une grande valeur, puisqu'il nous fait connaître les deux personnages i qui Robert de Blois a dédié son œuvre : Hue Tyrel de Poix et son fils Guillaume. Ce sont deux membres d'une famille bien connue, à laquelle appartenait le GautierTyrel qui, par accident, tua le roi d'Angleterre Guillaume le Roux, prés de Brokcnhurst, dans le New Forest. Hue occupa la seigneurie de Poix de 1250 à 1260, et son fils Guillaume de 1260 i 1302'. Robert de Blois nous apprend que le premier avait épousé la fille do JofTroi de
Vo
I itimn.
Qui nfcs csi ncl doit celer, (f. »9f AîM <loil ton Kilt pot ce niottm Qjtt, i^uini il en de\ (t«clc Mié%, T<* jtKt en luit puii tAmeobnc bc 4ant lIomcTi cl iktu Platon*, Et Vifitilci n Cieerooi lort uptcDCc cdûast , ja u*cn foR iniù pirU arvti. Por c« oc vocU moB km covrir. l|jn upiencc retenir. Mottt m< dellL ■ ricoatcr I^Cc «{lie digne ai de ramcnbrcr ' Tuit nt gr*M cose de bont^ Qii'ipr^ 1j mon SMI rccontc Li bOD qui «meroni hanor ; Et lie l'oir uDt lel dotclroi Qu'i t'en rietii « »'co cijoico» IJb^ti ^lunt des boiu p«rlcr otcnti El li mtlvih Mot » poti Qjtt d« lOT ocvrei dUt os (> ' Cin dti n'en jn* coauacveûn . h'tai c» toi ettrais d'écriture. A To«n, el motticr S. Mutin, Le iraevK ou CKrit «fi ktio.
-)
l'TtI
1»77)
î>«*'
LI d'à e*t iDPui heu ci movi gcnt | S9) |
Que dicn i pornnt lotei geu
Iviarople ptvndne d'amender.
S'il I volcBi •droit penser; ijçéj
Et tôt cil <{a{ lire l'rtroni
A i« )ors nuii miel* en vianHtt -
L-t tDalrais t\o caiiien
r.i li boni t'en imeBder* ' loo'
T^mque li bwu c*t pliu lo<i,
Kl plut rafcMcc u bouièt.
H l'ilciini ise volt dttnutMler
Comeni doit cefl livre noncr, 1 104 1
Je ne viii|l| nue pjr raison
Que aate COK Mil un» nua .
Por ce )■ le TOI nomcrïi
Opant des daian vo> paHcrai i i|ol
Lors venra li nnmen * point,
N'incbob n'ea vm nomcrai j)qjhi
Et tmtoi cil qni ont tncnicr
|)< biim oîr et d'ente^nicr |>*>]
I doivent volcnDcn entendre
Qu'il i [»ront grant icni aprcndre. tjltl
Aj princhn cncMuscacherai ,
Et par ce que je lot dirai
Se poroni Hcn tnii ciMuie |^)
Datnca et do let) cbc^'«lter.
Ces quatre derniers vers manquent Jans le ms. 5201 de l'Arsenal, mais Us 5C retrouvent à U m£me place dans le ms. 2236 de la Bibl. nat. (fol. 7).
a. Voy. labbi Dclgow, Foix et srs sfigti/iirs , dans les Mémoirts (k la Su. des Antiq. de PUardie, 3» série, V (1876), p. jsô-jôé. Un acte de Hue Tyrel, ^aMi de 1333 , est analysé dans Douet d'Arcq, fmxHlaire det Sctauii, n" ij*^,
NOTICE DU MS. DE L ARSENAL $201 5I
U Chapelle*. Celui-ci fut un personnage considérable, et ce n'est pas par pure flatterie que notre poète(v. 253-6) lui attribue une action puissante dans le gouvernement de la France. Il était pannctier de France* C'est lui qui, en 1232, fut chargé de mettre le comte de Champagne en demeure de rompre le mariage qu'il allait conclure avec la fille du comte de Breugnc, sous peine de forfiiire les fiefs qu*il tenait du roi de France J. Il figure dans les comptes roj-aux en 1238-*.
Ce sont li des notions tout à fait nouvelles qui augmentent singulièrement Tintérct de l'œuvre de Robert de Blois, ^i laquelle il est possible désormais d'assigner une date approximative. Elles ont échappé nécessairement i M. P. Paris, qui s'est servi, pour l'article qu'il a consacré i Robert de Blois dans V Histoire iittéraiu^ du ms. Bibl. nat. 24301 où le passage relatif aux protecteurs du poète est entièrement dénaturé. Les noms de ceux-ci sont supprimés. Le texte, considérablement rema- nié, porte que Robert dédie son œuvre à un (non plus à daix) de ses meilleurs amis. Le nom de cet ami n'est pas donné : quelques vers propres .^ cette lc»;on annoncent qu'on le trouvera ^ la fin du poème, assertion que nous ne pouvons contrôler, les derniers feuillets du ms. étant en déficit. Les deu.x textes, toute- fois, peuvent être d'une égale authenticité, si, comme il semble probable, Robert de Blois a fait deux éditions de ses poésies *.
8. — Immédiatement après ce chapitre, qui est en réalité un second prologue, commence, dans le ms. 5201, la teneur du
I. Ce mariage, dont l'authentidtô ne semble pus coniestAble, n'est pas men- tionné par M. l'abbè Dclgovc, qui, toutefois sans indiquer aucune source, attribue i Hue Tyrel trots autres alliances.
3. Voy. le P. Anselme, Vlll, 604 de.
}. Joinville, éd. de Wailly, 581; cf. d'Arbois de Jubainvillc, Hiit. dt$ comUs de Clsxmpagti^^ IV, 2$).
4. R€£. des Histor. de France, XXl , 2)4 J et 257 C.
5. Je joins ici le texic du ms. Bibl. nat. 24301, y )oignani entre [] des rdcrcoces au ms. de r^Vrscnal.
A «■ d* ma miUm ànli, (f. ^^t a)
0^1 koi ot n)RB> (le id ft'n tiflj
Cm doil pOT lui lonui birâ rimef ,
TmtI te ï** 'l^T' prrMRKT ;
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Cm 0 Kit uni ic cnnnie,
<^o» don prendre de km) an i
.1, fma Aaa ■ frant tacK). 1 180 <
Tant VM di j« de M valow lyo'i
Jatqseï 1 L-ondrci ncB A millor, f 1II9J
Ou- ilbcii louiB luarini^.
En lui tonl tuit bicti tierKegli . ' i^l]
lloaon , concsic , Ijrycttç ,
IlAidintcBi , uroin ci proCKC. I194J
Mail acl <ru<l on flu» ^Isîct . [^19]
Com Dc cak ke pot loiengkr [xtfôj
Le TcisM, mail a )t prÎA
D'un autre pmtdoBW )• pr» ,
32 p. MEYER
poème « rhonneur des dames » ou, selon notre ms. " des femmes ». C'est le morceau qui se trouve copié i part sur un feuillet qui, maintenant^ sert de garde au ms. Cottonien CUûpatra A 8, et que j'ai publié, sans en reconnaître l'origine', dans la Roniania, VI, 501. Il ne s*est conservé de cette copie que 126 vers. Dans le ms. de l'Arsenal 3516 et dans le n** 2236 de la Bibliothèque nationale, « l'honneur des femmes » suit le prologue absolument comme dans notre ms., tandis que dans le n'' 24501 il prend place beaucoup plus loin, p. 491 et suiv., les pages 478 (où fmit le prologue) à 490 étant occupées par le roman de Bcaudous.
Voici, d'après notre ms., le début de » l'honneur des femmes » :
L'tniujr des fanmes. \À premiers ostex que eùstes 327
Tout a preraicT vos chcsti moût Et char et sanc d'ales preïstes :
Que si silain ne si cstout 516 Cornant esi ce don que vo3 dites,
Ne soiez que nuns de vo:> die N'a gas n'a certes, mal ne lait
Des dames lait ne vilonic. De ce don vos esics estrait? 5^2
Moût s'empire, moût m; honisï Qu'aies vos ont tant comparé,
U bons qui vilonie an disl. $20 Tant sotîen et uni enduré ,
Q^i es dames honor ne porte En vos si tandrcment noirir,
La soie honor doit estre morte, Soucf garder et conjoir. 3)6
Or esgardez, vibinnc gcnt, Que, se vos bien i pansasicK (i/V).
Con Dcx vos hci apcrtcmanl, ^2.\ Par droit cndincr Icsdeûssîez.
Vos qui dites de nulc dame, Tuii U olscaul soient honi
N'a tort n'a droit ne lait ne blâme. Qgi suelent concilier lor ni. 340 Furent lor ventre ou vos geùstes {/. \b) Certes, se je l'osoie dire,
Par eunpUirc U prcnjrmi [■''} Qu'en vilonic fan retraite.
De toi lu bira ke je dirai. j'^] OtguiQcruk ne fcl ne coilv^» l^lj
Tuil VM m vud «nwre Ain In >] N'ivroni ja l'amor ne u ptï*. \i3Ji\
Qu'il n'« millor m tôt r«iiiptre , En h fia tiel livre mvto
Mtict Mcbc proadonc icrvir Par Icd aom U en «pelu.
El honorer et conjoir : "Tk oc uaes cnicniirc vm «lini t^. 47I A)
Et lani iMf en conoU de cucr xT t>a oMtîrc dont traKertJ :
Que il ne voiulroii a nul fner \**f\ D'une dvne ki jadis fii
Avoir cttoK dite ne faite Au t«u le riche roi Atru
Ces quatre derniers vers sont le début du roman de Beaudous, qui paniit suivre jusqu'à la page $08, et qui n'est rien de plus qu'un cadre dans lequel prennent place divers morceaux que nous allons retrouver dans le ms. de l'Arsenal saoï.
I . Je l'ai reconnue peu Je temps après l'impresûon ; voy. Xftrata du t. VI de la Romania^ p. 657.
);8 Ars. 3516 omet /tu; Cott. Qtâeaorer îéi il.\
M|Oi Otw tvttM ^wNi i tnritni
rit* iml fttelmm M dfruéut
J40 Voy. Rpmania, XV, 318, v, 147-8.
I
NOTICE DU MS. DE I. ARSENAL 52OI
je iiucc que vos csies pire £n cui n'ai raison ne droiture.
Qpc tK soni bestes em p2turc
Gît éloge des femmes se Termine ainsi :
El je, por elcs honorer (J>. 7) Toutes, ai a[ro|pris a rimer Ccsi livre ; se li met ccst non L'oNOK ts DAiiUS ; par raison Doit U aiastns estrc nonincx ,
Qu'il est en lor honor rimez. .156 Et totescdcs qui l'orront
lire* bien sai qu'aies diront : ti Dex par sa pitié raerci ait u De l'amie celui qui Va fait I
33
M4
il 60
464
4. — Ici nos mss. sont plus que jamais en désaccord. Dans notre exemplaire, « l'honneur aiix dames », qui semblait se remiiner avec les vers qui précèdent, est suivi d'un nouveau chapitre consacré h l'éloge d'une dame en l'honneur de qui Robert affirme avoir composé son livre. Cette dame, accomplie iic tous points, n'est pas uommée, et la description enihousi;iste, parfois intime, que le poète nous fait de sa beauté, donnerait ï croire qu'il a usé d'une sage discrétion en s'abstenant de la désigner par son nom. Toutefois, il est bon de savoir que la même description, en quatre-vingts vers ou environ, se trouve plusloin.p. 45-6, appliquée i un^.' héroïne de roman, i Lyriope. Quoi qu'il en soit, Téloge qui prend place ici, à la p. 7, sert de transition entre Vllonueur aux dames et quelques chapitres qui coDticnncni une sorte de traité de civilité ft Pusage des dames.
D« uni damt que eil qui fit cm livre w rionme fas, fors qw sa
El je l'ai Ibit en l'onor d^une C^*a[in}û coin li soioz la lune Sormonte, si somionie cele Totcs les dames don novcle 46S Fi: liitt' plu-, .li de c. in/
Moût set d'eschaz, moût sel de [tjubles, [p- 8 *) Lire romanz cl conter faubles, 548 Chanter chansons, envoiscùres ; 'l'otes Ici bones aprcsures Que gentix fome {sic) doit savoir Set cic, je vos di par voir. %^z
En U soie honor qui vaut tant P.irdîrai je d'or en avant Ensiiigncmant qui mouivauront. Qu'a Deu et au siegic plairont. ^56
6. — Suite d' ♦< enseignements » qui constituent tout un tTaîté de civilité i l'usage des dames. On les retrouve, dans le mCme ordre, mais encadrés tout autrement , dans 2^}oi (pp. 550 ^560 5), ce copiés à part dans 837. Dans Ars. 3516 (fol.
34
V. MEYER
296 v"0 cette section est prècèdéed'unc rubrique ainsi conçue : Chi cofttfunce H msegitemtnt et bonor as dames. Début :
Dr amttfuxfue iPal/r ft li* venir.
Ccst li\TC petit prbcroiit ' Daiucs s'amondécs n*jn soiit. Tuii et lotes conmuncinant
.1. bcaul conmuti ensoigneniant s6q
Orrez et se vos le voici
Retenir, toz jors en sare^
A Deu et au »eg)e plus chier....
Voici les autres rubriques de cette partie : Ensoignemanl de son soin' (p. 10). — EnsoignctmiHi de sa botu})e. — Ensin^netnan;^ de son repart (p. 10 b). — De vaniance (p. 11). — De sa char mostrer. — Ensotgitttmn^ de dons refuser (p. 11 b). — Chastie- manx^ de lancier (p. 12). — Cbaslieman;^ de soirenutnl (p. 12 b),
— Efisoigncman^ de saluer et de soi deslmchier (p. 1 5 fl). — Ensot- ptcment de covrir sa paule cohr et sa mattle oudor (p. 13 /f). — Cornant Fon doit estre au mositer (p. 14). — Au lire favangile, — De la revenue du nwsiier (p. 14 h). — De chanter par raison (p. 15). — De tenir ses tnatm fuUemant. — Ensoipientant de estre au maingier (p. 15 b). — DeiYeman^ démentir (p. 16 h"). — Des dantesque ne. scvent esco}\dire quant on les pried*amors (p. 16 h). Il y a dans ce chapitre une iortïiule de salut d'amour. — Li complainte des atnan;^(p. 17 b). — Li response contre ramant(p, 18).
— Voici la Hn de cette section qui manque dans le rns. h, Z2}(*. :
S*il vos ainmc tant corn il Uisi(/. 19J Que plus se plaint dcstroitemani
Ne laira por nul CKondit Cil qui plus grant angoisse sent
Qp'il ne rcvicgnc a sa proierc. Qpc ne Caît cil qui trop k foiiil.
De totcs gcn« cm la mcniere 1 jao Carquaniplu^gieiepluscstroint.' 1304
0. — Vient ensuite V Enseignement des princes que nous retrou- \-onsdans le ms. de l'Arsenal 5)i6, fol. 295 v*"/?, dans le ms. fr. 2236, fol. 10, Cl, avec une entrée en matière un peu diffi- rcnte, dans 24301» p. 487^, mais qui manque dans le ms. 857 suivi par Méon :
t. Cf. Mion frtWtUtt*, II, i8^ , d'âprts le ras. fr. 817. ï. C'«t-A-dire uin; c'est le pacage sur rorigine et l'utilité des épingles, qui i été cité dans VHist. U'il. XIX. 834, d'après Méon. j. Cf. Méo», Fabliaux, 11. idi.v. 749,
NOnCE DU MS. DE L ARSEMAL 52OI 55
Ensoigrumant dts princes et d'autres Vers cui n'orent deffension 1316
gen-^ conmunemant. Esclavons, Turs ne Sarrazin.
Des princes vos recoaterai. Moût an fist venir a déclin.
Et por ce que je lor dirai Qjii fut H rois MarsïHons ?
Porront estre bien ensoigniez Q.ui fut Thiebauz H esclavons? 1320
Dames et ders et chc\-aliers. i}o8 Qpi fut Heamonz et Agolans,
Vos qui chevalier avez non Et de Cordres H amirans?
Et de prouece volez renon {sic) , Qpi fut H fors rois Guiteclîns {p. 1 9 />)
Gardez par faute de justise Cui li quars du mont fu enclins? 1 324
Qije vos ne perdez sainte Yglise. 1 3 1 2 Li bons rois toz ces desconfît
Se vos volez en bien durer Au branc d'acier, et se comquit
Pansez de sainte Englise amer. Lors terres : por ce qu'il ama
Seveigne vos du roi Challon Sainte Yglise Dex l'essauça.... 1328
Suit la description allégorique de l'armement du chevalier, sujet qui a été mainte fois traité au Moyen Age*. Cet « ensei- gnement » se termine ainsi (cf. 2236, fol. 15 v° et 24301 p. 491 a) :
Les estriersn'i voil pas laissier (p. 23) De Jhesu Crisi nostrc Seignor.
Qpe je n'an die mon samblant : Se nos l'amons aniez serons
Il ont senefîance grant. 1588 De lui ; se nos bien lo créons, 1596
Es estriers se doit effichier Ne nos covenrai jai douter
Si fort c'on nu puist trabuchier Qji'enemis nos puist sormontcr.
Ses adversaires au joster. Dex estaubli por tel mestier
Ce nos puet par raison mostrer 1 592 Les armes et le chevalier. 1 600
Droite créance et fine amor
7. — Suit, SOUS la rubrique autre (enseignement) de dérision^ un chapitre sur la médisance qui est placé beaucoup plus loin dans le ms, 24301 (p. 497 ^). H se trouve aussi dans fr. 2236 et dans Ars. 3516. En voici le début et la fin :
Un autre bel sans vos apraing, (p. 23 ) Ne le tenez mie a desdoing. Se vos le volez retenir Honor vos an puet avenir : 1 604
I. "Wcy. Bulletin âe la SociiU des anciens textes^ 1880, p. 59. Voir aussi la un du Chevfàier au harisel.
1505-10 manquent dans 2236 et dans Ars. 3516. . J90 5ïc, corr. que nel p.
J«
p. MEY£R
De vîLùn gas, de vilain dit Vos gardez, car trop vaut |>ctit.
Esgraiu scignors nonmcctnaiu (/. 2.\ ) Siet mesdire trop malenuni.
1666
8. — Chapitre sur l'envie qui, dans 24301 (pp. 493-7), est placé avant le précédent :
De nivir ensoignanant. ( p. 24).
Après, d'en«c vos gardez, Car c'est trop gram cnfermete/. 1 66R
Nuns tormanz, nuit: maUidic Ke grievc tatit con fait envie.
Humtlitez est b douçor (/>. 28)
De loics vcrtuz ci la flor.
Bcauicz ne force ne richace
Ne hcrdcmant, savoirs, largcscc. 1972
Ne vaillent une vert alic
S'orguil est eo lor compaignie ' .
Por ce vos dî : Cardez vos en ,
Ne pouez faire plus beaul sen . 1 976
0. — De trahison. L'auteur s'élève avec véhémence contre les serfs, et montre, par les exemples de Darius et d*AIcxandrc, combien il est dangereux de leur accorder sa confiance. II avait probablement lu les exhortations d'Aristote à Alexandre dans ^Alexandràs de Gautier de ChâtillonV Même chapitre dans Ars. 3516, fol. 299 v" hj avec cette rubrique : Cornent pritues de terre se doit mainlenir, et dans 24301 (pp. 498-500).
Por ioi garder dt trabium. (p. 2S) près, j. autre ensoignemani lVos conterai certainiicmant ,
Car plus chier tcnuz en sarez
1980
1. Cest la paraphrase des vers célèbres :
St libi £Opii, il ftifiicDlii formj^vc lictur ,
SoU Mpcf bit dcstrtii: amaui, u caraiinur.
3. V'oy. Romanin, XV, 169, 170.
1979 Vers omis. Les six premiers vers manquent dans 1256 et MpJ.
NOTICE DU MS. DE L ARSENAL 5201 37
Se vos le volez retenir ; Je le vos dirai sanz mentir : Sor totes choses vos gardez Que jai en serf ne vos fiez. 1984
Bien cuideroit estretraïs (p. 50)
Droiz gentiz bons , s'ere repris
De vilenie ne provez ;
Muez ameroit estre afolez. 3108
10. — Contre les « iosenjors ». = 24301, p. 500-501; Ce morceau est divisé en deux dans Ars. 3516; on en trouve d'abord, au fol. 296 v°by les trente premiers vers, et de plus quatre vers qui servent de transition pour passer h la section 5, puis, au fol. 299 \°dj vient la suite, précédée de quatre vers (2109-10, 2113-4 du ms. 520i)*déjà transcrits au fol. 296.
Pot soi garder dé îosangtors. (p. jo)
près vos di que Iosenjors
- N'aiez ja chiers ne traïtors. Il n'est pires vérins ovl mont ; C'est li serpanz qui tôt confont 2112
A]
Nuns ne puet panser ne savoir (p. 51 b)
Qp'a besoing proudons puct valoir ; 2208
Ne seroit pas sorachetcz
Por tôt l'or de .xv. citez.
11. — D*avarice. = 24301, pp. 501-505 b. Por soi garder d'avarice, (p. }i b)
Sor totes choses d'avarice Vos gardez : trop i ai lait vice, 2212
A riche home nonmeemant ;
Ja puis chevalier ne trovast (p. j6)
Qjie contre lui tesmoing portast , 2440
Ainz estoit en autorité
QjLianqu'il disoit par venté.
IS. — De a souffrance », au sens de patience. = 24301 pp. 505 ^.
f>. MEYEK De iogrance (p. 36).
Une chose moût vos chasii El por grant bien toz le vos dî. Qu'a Deu et au siegic sarcx Plus chiers se vos ce retenez Et vos pjnsez dou retenir : Aprenez que saicbïcz soffiir.
2U4
2548
Por ce vos ai je dit et dî (/>. j8) Qjic uuos savoirs, a la parsomc, Sanz sofTrancc ne vaut a l'orne.
1716
13. — Chapitre sur Famour, qui, dans notre ms., est pré- senté comme la conclusion de l'ouvrage. Il se retrouve, faisant suite à notre section 5 , dans le ms. 24301, pp. 560 ^-565 i ;
■J^ 0 b fi» de mou livre vuil Qyan qu'est J'amors i puet aprendre.
I Parlcrd'amorsouderrainfuîl.2730 RoBERS DE Bloisï fîsi escrire
Maintes gens parolcnt d^amors El se n'an sevent U plusors {p. 38 h) Ce qu'est ne don ce puet venir; Mais s'aucuns amans par lesir 2724
Vucijccsnoveausverseniandre,
Ce qu'il i pot panser ne dire. 2738
C'est d'timors. Or oez don aperteruant D'araofs lot le conmancemant....
Ce traité d'amour, qu'onpeut lire dans Méon, /'flWw».v, II, 218 etsuiv.,d*après Iems.fr. 837, se termine ainsi avec un chapitre où Tauteur développe cette pensée que les deux plus gmndcs cour- toisies du monde consistent à aimer et à donner :
Vers to£ autres se doit celer (p. 45) Cui amors vuet trieo entrepnuidrc
Amans a covrir son panser. H n'ai pooir de soi desfandre.
Qpi bien )e çoile muez en vaut. Or amoit qui amer voudrai,
Mais de ce gairts ne me chaut. 3 1 $2 Car de beauté vos conterai. } 1 ^6
254) Corr. D'utK. — 2548 Apren*^ d'après 24}oi ; Ars. iîoi apranles. — 3737 Ici comme au commencement, le ras. 32î6 (fol jS v^) porte Hirlvrl. ~- i^ion pourri, leçon des auues nus. — Si$i-^ manquent datis le ms. 3236; U leçon de 24301 est tout autre. — ^155 nntott au subj. prisent.
VOTIŒ DU MS. DE LARSF.NAL 52OI ^9
14. — Ensuite commence le roman de Lyriope, qui manque dans le ms. 2236» mais se trouve dans le ms. 24301 , p. 527 a 550*.
Otsi U rwiun; (if Flori el de flo*ie et de Lyrio^ i'atnie.
Or m'cMuet de beauté perler. Que Wasmcrle vuïlet louer. De Tuti et de l'autre dirai R.itioo seloDc ce que je sai.
L'orgoil voil je, sanz cspernicr, Fornunt blasmcr por chesiier ; Mais 3 lotcs les dames prî (/>. 45 b) Ençoiz, et je por bien lor di, 3168 Q^ ne se vaillent corrocier....
Dolanz pcres , chaitive racre, Con ceste mort vos iert amcre!
3t6o Le poème se termine ainsi :
Se cui que soit 0 lui cûst (p. 66 b)
Sa mort tost bestorncr peûst ,
C'uD petit de confortcmani 4903 Après ce que sa mort savrea
VaDimoutanialmegentsovjnt;(p.67) A nul jor mais joie n'avret. 4912
Nomecmani a ces qui sont Mors est ; c'est duclz ! avoc sa vie
SofprÏ!. d'aniors ; sot loz cil ont Est vosire joie dcsfenle.
De lor delour gran! tnedîcinc H«l ! orgoil , bonis soies tu ,
En ces qui sevcnt lor covinc. 4908 Tant mal sont par toi avenu I 4916
15. — Vient ensuite un nouveau poème qui, de même que le précédent, manque dans le n° 2236. I! y est traité de la création du monde, de la formation d'Adam et d'Eve, et de leur expulsion du paradis. Les derniers mots semblent indiquer que cet opuscule n'est pas tiré directement de la Genèse, mais qu'il a été versifié d'après quelque opuscule latin s*arrétant au même endroit. Le même poème se retrouve dans le ms. 24301 pp, jao *-525 b.
C'est U fortntmani du monde ft dt Adam tl d'Ei-e. ( p. 67)
Que que Mit de l'encomaacier, Bone tins fait moût a prisier; Car po vaut bons conmancemanz Se bons n'est U deâncmaïu. 4910 Certains ea suis , de riens n'eu dot , Qpe la banc ans perfaii tôt. Pot ce prî je nostre Scîgnor, Parti pidié, par sa douçor, 4924 Me dotnt, et par sa grant bont^ Ccw livre fenir a son gni. Cui mais parole ne raison Ne dirai }c. se de lui non. 4928
Tant le pris, tant Tain de cuer fin Qpe de lui vuil faire la fin.
Des .ni), tl/man^. Quant Dex ot le monde formé. Les .iiij. elemaoE ordené, 4952
Chcscuns par soi, si con il sont» Et por ce que mainte gcnt n'ont (h) Apris que soient clemant, Lor voil je dire ici bricmant : 49^6 Cccsx li ars, ce est la terre, L'aiguë et li feus : sot une serre Oc tenabrcs furent serni, San« faire fruit et san^ clartiS. 4940
40
p. MEÏER
Fin. C'est un ange qui parle À Adam et à Eve après leur expulsion du paradis :
u Réclamez Deu et nuit et jorC/. 7U *■ Q^^ mucrt o toic sa boiuiï. »
* De cucr tiolont le crcator. Qpant li anges ot ce contt, 5371
" Crccz que merci ne faui niîe, S'en vai; cil virent en apcrt
•' Qui c'unqLics Je bon cuer te Encontre lui le ciel overt.
[prie. 5368 Orandroit plus n'an conterai,
•• La mort du juste est prcciouse Car en ccst IÎvtc plus u'an ai. ^376
« Devant Dcu et moût saverouse,
16. — La série des poèmts de Robert de Blois se dot enfin par diverses compositions religieuses que je réunis sous un seul numéro, encore qu'il soit permis d'y voir des pièces isolées. Nous retrouvons cette série de morceaux au fol. 46 du ms. 2256, où elle fait suite i notre treizième section et en deux endroits du ms. 24301, aux pages 484-7 et 508-519. Les ru- briques (qui manquent dnns les deux mss. précités) donneront une idée des sujets traités. Dr la îrimté (p. 75 /^ cf. 24301 , p. 484 h). — Ùr s'acutsse U maistrcs qui et fit (p. 75 fi\ ci. 24301, p. $08). — De Vantu et du cors (p. 77; cf. 24301, p. 509 h). C'est un débat de Tâme et du corps. — Des bones armes qui revenroitt es cors l\>. 78; ci. 24301, p. 510 A). L'auteur donne en ce chapitre la traduction de l'épîtaphe d'un évéquc Jehan, qui n'est pas autrement désigné. — Du roi mis par usage en iine cité {jt. 79e; d. 24301, p. 512 b). C'est l'histoire du roi annuel de Barlaam et Josaphat; cf. la version de Gui de Cambrai, p. 80; Kotnania, I, 425; Gesta Rotnattorurn, éd. Œsicrley, n°* 74 et 224. — Des trois cfjoses qui doivent cstre en confession {p. 83 h; cf. 24301, p. 516 /'). — De repeniance (p. 84 h\ cf. 24301, p. 517 U). — De floibies naturrj (fi. 87 cf. 24301, p. 519 F), Voici les premiers et les derniers vers :
^)72 Le poème se termine un peu autrement tlans 24301 (p. $264);
l^AUi ti nnjtlcs uut et contei. C'en val , cil virent en «pcti KacoatTï lui je cW ottn Luc» iOmï il bteu uni ilauunc* Qae et fut Jctme poiiMncc.
5'cs itmeaarmt pant <lolor (/. i 17) Pot lof fitrlill, por lor crroc. Mai* Dent pudooc pitoui«iD«ni Q^t U «oit bon riycntcmeni.
|
^^^^^^^^^ NOTICE DU MS. DE l'aRSKNAL )20I |
^1 |
||
|
^^^V Dt k Irinité ( p- 75 ^) * |
Oe to£ biens ; tous li parchemins |
^H |
|
|
^^B A P*^ ^^ ^^^^ "^°" ^^^°' ^^1 -^V A Jhe&u Cnst nostrc seignc |
Qpi soit ne porroît |piis| soffîre |
^^1 |
|
|
>r ; |
A sa gT:int liautescc de&crire. |
538K ^H |
|
|
^^M Por mon roniini essavorcr |
Sucns est quanqu'esi et sus et ji |
^^H |
|
|
^^H Voil en U fin de lui perler. |
Sîfio |
En lui sont totes les vertus. |
^^M |
|
^^H CTon dit : Au dcrriin le moîUor. |
Beautez, savoir, force, richcsce, |
^^1 |
|
|
^^M Lui doit chcscuru et nuit n jor |
llonors.pidiez.douçors, l;Lrgc9Ce,^3g2 ^^^ |
||
|
^^H Du 6n cucr amer et servir, |
De lui vient tôt et de lui muet, |
^^M |
|
|
^^H Qp'il puet xox serrises merir. |
S3«.| |
Sanz lui nans biens estre ne puct. |
^^M |
|
^^H H est comrrunceinani! et fins |
■ |
||
|
^L (p- |
M |
||
|
^^^^^F Dfs fhibUi ' naturei. |
Muez ameroient estre afolez. |
||
|
Et cil péchiez est appelez |
640» ^^M |
||
|
^^H /^ r ciiundcz cornent ce soit : ^^H V^ Li uns son[t] chaut, li autre |
Péchiez ou fil, par non savoir; |
^^M |
|
|
froit |
S'ao puet on bien merci avoir. |
^^Ê |
|
|
^^H De nos; tcx est par aventure |
Mais ou saint Espcrit pechicr |
^H |
|
|
^^H Si rtoîblcs ou de tel niturc |
6592 |
Ke puct nuns bientair esligier ■ |
^H |
|
^^H Q.ci*il ne se puct pas bien tctnr |
Aumosncs, jucncs, orisons |
^^M |
|
|
^^H De luxure, ou ne puet sofTrir |
N'c vaillent pas ij. vers boioni. |
^^M |
|
|
^^H Grief penitance ne juencr. |
C'est pechier par desesparance. |
^H |
|
|
^^H Tel pediiez sot Dex pardoner. |
6Î96 |
Et dl n'ai pas droite créance |
^H |
|
^^H Lors que li pechierreii se tient |
A cui cestc créance faut. |
^^^ |
|
|
^^H Et 2 confession an vient. |
Nnle bone o\tc ne lor vaut. |
^H |
|
|
^^H Ccst péchiez ou père, par voir. |
Avoc Ca>Ti eît jai dampnez |
^H |
|
|
^^H Quant on pechîe par non pooir. |
6^0(1 |
Qui c'unques est desesparez. |
^^M |
|
^^H Un autre sont si non s^ûchani |
Or ne remaint il s'en nos non ; |
^^^ |
|
|
^^H Qu'il ne s«\'cnt coufaiteniant |
Qiiant on puct par confession |
^^Ê |
|
|
^^H Ke con grief sont li lor pecliic , |
Venir a Dieu si plaînneinant. |
^^M |
|
|
^^H OsiC-, s'il savoient lor nicschiê, |
6404 |
Bien est diaitis qui trop aiant. |
^^Ê |
|
^^H Moût \'o]ontiers s'an gardcroieni |
I, |
Or nos don Dex confession , |
^^M |
|
^^H Qpe jcmzb pcchié ne Caroicnt ; |
De nos péchiez vcrai pardon, |
m |
|
|
^^H t. Ce morceau (environ 150 |
vers) |
offre un début diS'iîrent dans 24101 : ^^| |
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^^^^1 D&iu ort Mtct , lou tôt poUuiu , |
HUiiUci. uvolr, force, ikhccc. |
^^H |
|
|
^^^H b It k^Cfii r-T-O'n CM li eniu |
Honon , partez , Jooçon , brgrMc . |
^^^^Ê |
|
|
^^^H O'' rin ne jMvnJr*. {/. «Hf ) |
Dtf lui vîear lot ci de lui nitet |
^^^^^M |
|
|
^^^H T- rtilitm. |
S&n* lui nuoi ttieni e*trc ne puct |
^^^^^M |
|
|
^^^B Sk» -.^t-li'iu -i'i'iM, Cl MU et JUI, |
Il est cinxienfenieBt* et fia* |
^^^^^M |
|
|
^^^H 8« loi *»■■ tnrci U» tvii» . |
DetiM bien» ... |
^^^M |
|
|
^^^^^H 3. Il y a /tailles. |
^H |
||
|
^^^^H 55S1 Leins. 32)6 a une leçoi |
Il peul-itre meUleurc : Con boit an lUrraîti iJu ^^H |
||
|
^^^^K^jMtif/<r. — ^386 /iitu, d'après 23^6; Ar9./9n^. - 6400 D'après 2236; . |
^m |
42 r. MEYER
Si qu'en la fin ent paradis Cirpouvdutbonconniancemanz
Puiuons cstre trestuît cssis, 642K S« bons n'est li defincmajiz.
Pour résumer ce laborieux exposé, je joins ici un tableau de concordance dont l'objet est d*indiquer à quelle place se trouve dans les mss. chacun des poèmes de Robert de Blois que renferme le ms. 5201 Je l'Arsenal*. Le lecteur reconnaîtra au premier coup d'oril que les mss. otl'rent trois classements bien distincts : i" Arsenal 5201 et B. X. 2236; 1" B. N. 24301; 3" Ars. 5516. Il paraît bicnccnain que ces classements, ou au moins deux d'entre eux, le premier et le second, ne sont pa.s dus \ la fintaisie des copistes, mais qu*ils ont pour auteur Robert de Bloïs lui-même qui nous a présenté son œuvre en deux ou même trois états très différents. Je ne me hasarde pas i décider lequel de ces états est le plus récent. Peut-être est-ce celui que nous offrent les mss. Ars, 5201 et B. N. 2236. Le début Rohtn de Biais, qui çl iaissié | Le rim^r. Va recomamié, semble indiquer une dernière mise en oeuvre. A la vérité le ms. 24301 est plus copieux que les autres. Il renferme quelques morceaux qu'on ne trouve point ailleurs. Mais peut- être Robcn les a-t-il rejerés de propos délibéré. Je n'insiste pas : la décision doit-érre réservée au futur éditeurde cette collection de poèmes, tous si curieux pour Thisioire des mœurs et de ta courtoisie au wïV' siècle^.
6428 Mf«, pour assii, — é429-;o Cf. plus Ihiut, v, 49i9>3o, les méme^ vers. Le ms. 33)6 a em'iron ijo vers Je plus :
Dieu ett cbciu qui taiii ateat (Jal. (7 v") Se il v«u]t il le Un rçcukr.
Et lut <Je cetit mdl «ti y • A denre on « Mneit'c al«r,
I.j ^nblc tii) fraini • Aitdi tiïl le detble aout.
P«r ^uo>' le* |>o<lv>Ioiiri reiroit (iW) ' l'a* iîii. fnii» vuiu liiro^- lou».
K confMfioo venir n< In toit (rû). l>e Tun ««ton* 6oiu du luù ,
Li boca qui sut le dicril chk-i l)eK»per«CK« CH «pprlti. Au frjin le lomc ^u ijuc qu'il >icl :
Le poème se termine enfin pat une invocation ^ la Vierge ;
Dooke ilamv uiaic Mirt*: . {fol dS c ) Amon , JoaUun, (ut cl fn\it%
Vioy (onfnn ci Uitkl »nte , Tu es fin de iwtre frmccc
ConMil « tout dMOMMcilUi , El conituiifcineal Je Uecc .
De cid et d< lerrv toync . Ponitlae de miwnconle
A ton* dcdiclUi médecine , De qut ni'lt liien* ne m dc^cardc....
I. Je n'ù pas introduit dins ce tableau le m^. Cottoiiien qui ne contient qu'une partie de la section 3.
3. Le nii. 23j6 n'a qu'une colonne p;ir page ; il est dtc par feuillet, recto et verso. Le ms. î4îoi est à deux colonnes; comme il est pagintï (et non Jolioti), je le cite par p-igcs, indiquant les deux colonnes par a A. Le nis. Ars. 3516 a quatre colonnes i la page ; je le cite par feuillet, recto et vertO, les lettres a h c J désignant les quatre colonnes de chaque page.
NOTICI: ne M5. DR L .^RSEXAL > 30 1
45
|
Ans. s>oi. |
B. N. 22 î6. |
B. N. 2430t. |
Ars. 3^16. |
B. N. 857. |
|
|
1, Prologue. |
Fol. i-a. |
P.475--476* |
11 |
" |
|
|
2. Dédicace. |
Fol. 2-7. |
P. 476^-478-- |
Fol. 295 T^*. (vv.i84-ÎM). |
n |
|
|
3- L'honneur des damc5. |
Fol. 7-10. |
P. 49<'-49î*' |
Fol, 2^) T*'"'. |
■ |
|
|
4. Eloge d*unc dame . |
» |
») |
1) |
II |
|
|
fi. Enseiçnemcni des djmcs. |
» |
P. i50*-s6o* |
Fol. 2Q6 %■«*- 298 Vu K |
Fol. i29''-iî3^ |
|
|
6. Hoscif^cmeni des princes. |
Fol. 10-16. |
P. 487M9Ï'- |
Fol. 205 ¥<"■- 29& r* *. |
1) |
|
|
7 De nitidisance. |
Fol. 16-17. |
P. 497*-498-- |
Fol 296 fo*'. |
" |
|
|
8- D'envie. |
FoLi7vft.3v |
P-49J''-497-- |
Fol. 296 r^J- \'0 ?_ |
'■ |
|
|
9. De trahison. |
Fol 23-J^VO. |
P.49&*-ioo». |
Fol. 299 V'o ^''. |
0 |
|
|
10. Gintrc les ■ loscnjors <* |
Fol. 26-28. |
P. 500«-50i-. |
Fol. 206 vo *- |
M |
|
|
ti- D'jvjricc. |
Fol. 28-js- |
P. S0I«-50S^ |
Fol. 3O0l«*- |
» |
|
|
13. De souiîrancc. |
Fo].}S-39va. |
P. yos*-5oS*. |
n |
•t |
|
|
13. D'amour. |
Fol.î9%'«-46. |
P. -,60^-565*. |
Fol. 298 vofr- 299 \"> *. |
Fol. iî3'-iî5* |
|
|
14. Lyhope. |
rt |
P. Si7*-no*. |
n |
« |
|
|
16- Citation du monde. |
•■ |
P. î20'->2i*. |
» |
•' |
|
|
16. Suite de poènics rcIigieuN. |
Fol. 46-67 v<». |
P. 484--487*. P. 5ob«-si9*. |
n |
■ |
I. Les derniers vers du fol. 500 sont ceux-ci :
D'«Ir« f*n f k«iii«nt MOtt , AvoBC lui tes prirte «mil. PItif ItatKmcut uK fu «r*ii Tit ^ttCR» n« àits ne roit poiMot .
So princes , unt fu» sirui jf«iu. Moût Kn que gcntlii boni Û n>i*
Cc4 vcT» se retrouvent p. }5 /' du m$. 5201 . Le fol. 301 , qui devait coii- ' Il fin de ta section 1 1 et peut-être U section 1 3, 3 été coupé.
p. ME^TR
II.
Histoire de Jésus-Christ et de la Vierge Marie.
Je groupe sous ce titre une suite de poèmes originairement distincts, qui ont ét6 ajoutés les uns aux autres de manière A embrasser la vie entière de Jésus et l'histoire de la Vierge depuis son mariage jusqu'à son assomption. Ces poèmes, ou des élé- ments empruntés aux légendes apocryphes sont combinés avec ceux que fournissent les évangiles canoniques, se rencontrent en de nombreux mss. soit isolés, soit associés diversement. Les copies qu'on possède offrent, par places, des rédactions totalement différentes. Il reste \ faire sur cet ensemble si compliqué un travail de classement qui, jusqu*ù présent, n*a pas même été commencé». Je n'ai pas l'intention de l'entreprendre à propos .du ms. de l'Arsenal 5201. Je me propose simplement de dis- tinguer les poèmes reLitifs ï Jésus et ;\ la Vierge que contient ce ms. et d'indiquer avec précision, mais sommairement, les autres textc-s qu'on possède, ou du moins que je connais, de chacun de ces ouvrages. Il est bien entendu que, pour ces derniers, mes notices sont incomplètes. Ils ne sont cités que pour les rapports qu'ils offrent avec le ms. de l'Arsenal.
1. — Histoire de J.-C. jusqu'à la résurrection de Lazare. Ce morceau offre en partie la même rédaction qu'un poème sur le même sujet dont on possède plusieurs copies', dont
1. t)n ne peut, en effet . tenir compte des publications de .MM, Reinscli {Dit PifiidihEt'angflien von Jfsu iinà Man'a'i Ktudtxit ( H.UIc, 1879) et Bonrurd (Us ttadtictioui lit h Bible au irtown-tigr, Paris. 1884), 06 abondent lescrreuri et le» confusions de tout gcfirc.
2. Grenobi^, tt]7. fol. t^v*'.
Montpellier, Bibl, de la Faculii de médecine, î50. fol, 15 v«. P.SRI5, Bibl. nat. fr. 153}, fol. 2<. Des cxi rails de cenc Ie«;on ont litc public» pjT M. Rcinscli, Dû Pscuda-Evat^tlien , p. 4) et suiv.
— — 1768, fol lOJ.
— — a8i$, fol. 199c.
Rennes, 147, dixième anicle du tm. , voy. Maltet, Dejcriptio», notice ti
NOTTCK DU MS. DE l' ARSENAL >201 45
Tune, celle dt- Montpellier, a itê rccemnicm éditée par M. Chabaneau». Toutes ces copies offrent un prologue (inc. Qui Dieu aime parftUment \ Et sa douce mère cmement ) t-ntiircment dirtcrent de celui qu'on trouve dans le nis. de TArsenal 5201 . Ordinairement le poème fait suite i la légende de saint Fanuel. Ccst le cas du ms. de Montpellier publié par M. Chabaneau. Ln légende de saint Fanucl occupe ics vers I \ 850 de l'édition, et le poème sur Jésus-Christ les vers 851 )i 2864'. Même disposition dans le ms. de Grenoble et dans les mss. de Paris 1533, 1768. 2815, tandis que, dans le ms. de Rennes, le poème vient après Vltnage du monde, ouvrage auquel iï "^ se rattache en aucune façon. I-* texte du ms. de l'Arsenal commence ainsi :
Ci cotnana a romani tU raitmtmiorion Sosirt Danif f^'irg' Marie, et de la aaisiona Wostr^ SeigtkM JIkiii Crisl.
<P.«7*).
Or escouiez, por Dcu ;miour, La parole nostre Sctgiiour: Ëi icil qui bien l'entendra La bcncîçon Deu a\TiL 4
Sdgnor, îl £ut bon arcstcr La ou on ot de Dcu perler. Q}ic sa paroU est posture 0*t Vinnc que tôt adés dure, H
Qpc, se H chars ai ses deliz . Don n'est a Tanne nuns profiz.
Or vos dirai selon l'escrit De Deu lopcrc Jhcs;i Crlst.u
Et si orrez per veritù
Corunant Dcx prist carnaliic
En la Virge saiiiti: Mjric
Por nos j,n;ter de niaulc vÎl-. 16
La Virge esioit a icest tans
OuTempIe, n'a voit que. xiij. an& -,(^, 88)
Sor son gcnoU liut son sautier,
Dcu comançai a depricr, 20
Li ciel partit; Uciel ovrii,
Sainz CJabriel en descendit.
Oii Temple grani clarté geta
El ccst salut li aporta ; 14
Se li dist : H Dcu te saut, Marte,
« De la Deu grâce raempHe ,
<• IZ tu soies bien aùr»ie,
« Sor totes fomes honorée, 28
gxtraitsdes mss. de la BiblioOiiquc pubU<fuc à< Rettrus (Rennes, 1837, in-80), p. lu,
n est 1 noter aussi que 1c Mariage Uotre'Damc, copte au commencement du ms. de ta Bibl. nat. fr- 409, a emprunté des morceaux considérables X notre poème. C'est ce dont on pourra se convaincre, pour peu qu'on rapproche les morceaux du Maritjgf publiés par M. Reinsch, pp. 8$ . H4 , H^ de l'opuscule précité, avec les extraits de la vie de J.-C. (ms. iSS$)i '*'*'• PP- 46 el 47.
I, Kefut des langues romanes, j» XIV. 178 et suiv.
a, En rcalité. dans ce ms. il se poursuit bien plus loin voir d-aprës p. 'fS* niais, en certains mss. le poème s'arréle à cet endroit et est suivi d'un poème originairement distinct, sur b passion.
|
^^^H ^^^^1 |
|
|
^^^^^H K tît U liens fruz soit bcaoïz >t |
Que ti saiiu anges li geta ^^M |
|
^^^^H « Hnseniblc toi est Jhcsu Cnz. a |
Qui lo salut li aporu ^^M |
|
^^^^^^ La ^^rge ot moût grant paor |
Que onques mats fait ne H lu ; ^^| |
|
^^^^H QMtint de vit la giant luor 5 2 ^^^H Notre ms. rejoint les autre |
^^^1 |
|
s textes à partir du v. 19, qui ^^Ê |
|
|
^^^H correspond au v. 875 de Téd |
ition de M. Cliabaneau (ms. de ^H |
|
^^^^H Montpellier). L'accord se poursuit, sauf de nombreuses variantes, ^^| |
|
|
^^^^1 jusqu'à la naissance de Jésus. |
Dés tors (v. 1397 de Tédicion) ^H |
|
^^^^L^ les deux textes divergent : |
^H |
|
^^^^^^^h |
MONTPELUER. ^^M |
|
^^^^^^^^ /^ r vos dirai voir unz faillance , ^^^^H ^-^.VIl. mois après cclc tiaiss;ince |
Afrès vos dirai ian\ faiïlanct^ ^^H |
|
. VI. jors aprh ctU naisaincf ^^H |
|
|
^^^^B Que sainz Jehanz li bcrs nasquit , |
Que S. Jihan le her ttasquit, ^^H |
|
^^^^H Si con l'escripture le dit, 344 |
Si corn trtnvmcs m exrit^ [ 1 596] ^^H |
|
^^^^H Vint Jhcsu Criz 4 naissemaot. |
En jentsaUm un rot avoit ^^H |
|
^^^^H Apr^ ne dcmora graniiutit |
Qui' la contrée maintenoit. ^^H |
|
^^^^H Que .). rois qu'adonc estoit sire |
Il dit qu'il vfut sa cort tctiir, ^^H |
|
^^^^^m Ai mandé 0 lui son empire. i^H |
Por demander et par oir \ f 400] ^^^| |
|
^^^^H To2 les Juif (sic) de cclc loi |
Im lois qu'en îor pais avotenf , ^^^| |
|
^^^^H Fait li rois venir devant soi. |
£/ comment Us cite^ Irnoient, ^^^M |
|
^^^^H Partot ai fait son banc (sic) crier |
Iljist venir tôle sagent ^^H |
|
^^^^1 Qpe nuns n'i o[s]t jai dcmorcr. ]$2 |
Eh la cili de Bellegm. [ [404] ^^H |
|
^^^^H Joseph i va ; n'aurde mie . |
Partout ala la renomme, ^^^M |
|
^^^^H Ensamblc 0 lui sainte Marie ; |
Joseph a dit a s*espoush : ^^H |
|
^^^^H Hn Belcam an sont venu... |
•r Li rois a Jet tttaader sa giHt ^^H |
|
M Que tuit voisent au parlement. . . ^^H |
|
|
^^^H De temps k autre cependant les deux textes ont quelques ^^ |
|
|
^^^H vers en commun. L'ouvrage s |
arrête ft Tentrée de Jé^us dans ^^| |
|
^^^H Jérusalem. Voici tes derniers vers : ^^M |
|
|
^^^^H A tant Dex en la vile entra, ^^^^H -^^ Eu Jherusalcm s'an aU; |
De la loi et de l'cscripture, ^^H |
|
Mais ti félon n'an orcnt cure, 1393 |
|
|
^^^^H En l'ostel SymoQ lo leprous |
Et dient li .j. en requoi : |
|
^^^^H Fu abargicz, non pas toz sous : i }84 |
« Cist lions destruira nostre loi. |
|
^^^^H 0 iui sui apostre cstoicnt |
n Se il vit auqucs longuemant, |
|
^^^^H Et li autre qui Deu servoient |
<• Tolc convertira la gcnt. 1396 |
|
^^^^H S'i fut Ladres, sa suer Marte, (;r. 106/') |
« Or nos covicnt a porpanser |
|
^^^^H Mnut i ot baie compaignic. 1388 |
u Con lo porrons a mort livrer. » |
|
^^^^H Et nostre Sire ou tample ala |
Ensi lî mal Jucf Jisoient., 1309 |
|
^^^^1 Esjuef (jtV) sovani sarmona |
Q^ieJhcsuCrisifonnantcrciiioicnt. |
|
^^^^H 1)83 M<&me vers dans Montpellier |
(v. 2859). — 1388 Même vers dans |
|
^^^^H^^ Montpellier (v. iHhi). |
. .: uJ |
\OTICE DU VIS. DR L ARSENAL 5201 47
Apràs omx U granc dolor Et cornant en croix lo pandaraii
lue il firctit au Creator. A grant tort tt a grant mcschicf
Et cornant il lo traîs&arcni Et tôt ce fut por nos pcchicf.
8. — La Passion. Ce poème se rencontre encore dans les nïss. ci-après indiqui-s, qui offrent des différences très consi- dérables.
Cambridge, Tr. coll., O, 2, 14, fol. 15.
Grkxoblb, 1137, foL 73.
Lyon, Bibl. municip., n*" 645 », fol. i.
Paris, Arsenal 3527 (anc. B. L. fr. 325), fol. 182.
— — 5204 (anc. B. L. fr. 288). fol. 17 v^h.
— Bibl. nat. fr. 1526, fol. 84^3.
— Bibl. nat. fr. 1822, fol. 185. Cttte leçon se termine ainsi :
Or s'en vont le chemin errant Et Danicldeu nioU réclamant.
Qjj'il ait de lor pectiit^s merci Issi coni il est surrexi. A»uh.
Dans le ms. 24301 , où le récit de la passion occupe les pages 265 h 298, ces vers se trouvent k la p. 293 b.
pAKls, Bibl. nat. fr. 20040, fol. 105. Ce ms. et le suivant, bien que n'étant pas copiés l'un sur l'autre ni d'après lo même original, car ils différent souvent, oifrcni une particularité notable: c'est que notre poémc y est précédé du prologue qu'on trouve eu tête t^cs Quinine signes dzns plusieurs mss. : Oés trestuit comimmemetii \ Doril tiostre sire nous repnnt^. Puis, à la suite du poème de la passion, vient le ttxi^ àtStQuinxc signes commtni^sinijComrnt beau-
I. n est superflu de faire remarquer que ces quatre derniers vers sont I'œuvtc d'un copiste qui ne sav^t guère le français.
3. Cest le n^ du catalogue Delandine, qui a été repris r<l-cemment ; ce m*, poruit naguère le n" ^84 ; voy. ce que j'en dis. Rotnania, IX, 162.
5 . Ce nis. contiem b compibtîon en sept livres de Gcoffroi de Paris intî- niU« «■ Bible des .vij. estaz du monde, m La Passion fait p.irlic du second KvTe- Par une erreur de reliure le cahier vif (ff. 94 A 101) a lîlt^ placé entre les «dliers aJi) et xiiii. Par suite U faut passer du fol. 4) au fol. 94, du foK lot au foL 46 et du fol, 9; au fol. 103.
4. J'ai indiqua les mss. qui ont ce prologue dans U Rotnania, VI. 34-).
4B p. MEYiLR
coup d*exempl3ires de cet opuscule ', au vers Se ne vous cuidasse
anuter.
Paris, Bibl. nac. fr. , 24501, p. 265. Vienne, Bibl. imp. et roy. 3430, fol. 112.
Ce poème de la passionest à première vuedistinctdu récitqui, dans le ms. de Montpellier public par M. Chabaneau, occupe les vers 2865 à 3867. Toutefois, ce dernier texte a un certain nombre de vers en commun avec le nôtre et pourrait bien en être une sorte de remaniement.
Ci anmtnccnt Us passions* (p. lo6 b) Du roi Jhfju çui oriisom Fiit son perf por ses amis
Ocz moi trestutt doucemani ; Gardez que n'i ait p.irk*tncnl. La passion Dcu cninitdcz Comaot il fu por nos pcnc/. 4
Ne la puet oir cruaturc Qji'U n'ait dolor, tant par fut duTu . Por tant qu'il ait cnundemanT Au roi du cielomnipotant. 8
La lettre voire vos oiics Qpe reconlc U avangîles, {p. 107 ) Mois ne seules que monu. Se bien vos plait, vos orrcx }4 i J El ïc vos dirai moui bricmant . Se U cscripture n'an mant. La fesie es Jucf {sic) a briez mot , Nos dit li livres mol a mot > Qyc Pasques cstoit apclOc .
Sor totc riens cstoit gardée.
El li prince de cetc loi
>rorcnt cure du oovcal roi ; 20
Et li provoirc et tuii li maistrc
Consoi) quiereni qui) poront (aire,
Cornant porroient Jhcsu prandre,
Kl par boisdie en la croiz pandrc. 24
Chiés l'avcsque sont essambicx
Qpi Caj-phas est apelez.
llluc ont lo conseil tenu.
L-i parole fu de Jhesu , 28
Confaîtemant lo trairont
Por les turbcs qu'i crîemcnl moût ;
Et disoient priveemant :
« Laissons aler tote U gcnt 33
« Qui sont venu a ccste Teste ,
« Tost i avroil moût grant moleste.
« Est bien ainsi ? que vos en samblc? ••
Il le creaniem tuit ensamble. î6
SIS jors ainzçois que Pasques luii Est Deu de Brctaigne venuz«
1. Voy. /?arfiiim(i, /. (, et VIII, pj.
3. 1! dc\-ait y avoir dans Torigirul ci comance li passiofis. Le rubricateur cherche d faire des vers.
10 Quf cùnia li evangeliitts m&. 20040, — 15 U faut corriger a/>ri«Mû/ , qui est la leçon la plus ordinaire ; tt/rrcbot dans le ms. de Grenoble. — 29-50 U faut:.... Irairoicnl \ P. f. I, qm il cmnoienl. — 38 5iV poiu- B<taign< , Bethante.
DU m.
Li ou U de pititî plonu Qjjuii Ldzaron rrsu&citai , A l'ostcl Syroon lo Icprous. Saichici qu'il ne fu mie sous . Des dcsiples i oi csscz; Jud^ n'i fu pu obticz. Illuc Itrtmt moût grant maingier. NUrtre fu a raparoiltier, Laxaron et sa suer Marie ; (b) Molt i ot bêle compdignic, Q^ni a la ccnc sont cssis. JuJjs i fut, li henemis ; Ht Damedcx trestoz nu piez ; A Marie am prit grant pidiez. Car niout les avoit dcscrevei; Mais ce façoii liumtlitez; Ainsi nos voloit U mostrcr Con nos davoas a lui aler. En Jlierusalem, ce dist l'cscrij:, Ot ;idonc une pcchcriz ,
DËlTÂRSHNÂLpbr
La Magdcloignc avoit [aj non; 40 Molt cstoit de baie faifon »
Mais molt avoit funiiaiit pechiâ Vers Djniedeu et corrociii; Or s'est la baie porpatisce Cornant a Deu soit racordt^e, ConOiitemant avrai taissance De ses pcvliicz dont ai pcssancc , Car en son cuer li est avis, Fiz est au roi de Paradis Qui descendit du ciel por nos Ht por iiosire vcras sccors.
Oei de la bieneûr^e Cornant elc s'trst porpansOe. BUe achetai .). oigncmant, Une livre toi empressant; Moût estoitet riches et bons; S^ Porpansai soi qu'a gciioîllons Lcspiez au Savorcn oingdroit,
44
48
W
49
60
6.,
68
72
76
Savoir vuL't se merci avroit
Le ms. de rArsetïnI indique la lîn du poème au crucifiement, û un passage dans lequel l'auteur fait usage du iraitt^ apocr>phc sur le bois de la croix'. Mais bien que le récit du crucilk-meiit qui suit commence par une grande capitale historiée, je suis persuadé que cette division est due au copiste, et que le pocrae de la Passion se poursuit jusqu'à l'Ascension. Je vais donner le passage où le copiste a marqué la division dont je conteste l'opportunité. Il se trouve que les vers que: je vais transcrire ont été publiés par M. Mussafia', d'après le ms. de Vienne,
)7-6o Ces quatre vers se rctrouvetit dans le ms. de Montpellier, id. QÛbaneau. w. 3865-8. — 6$ Mieux dins Grenoble : Sique put'sl avoir altjana,
— 70-j Cf. Montpellier, Ï879-82 .
Ot oei de b pccHcriK
Çonntc clc »cit tro bien |>«H<}tii>c .
Elc a^hvu un nigni-iacui
Oui micft v«loil c'or ttc >rg«iti.
— 74 Les autres mss. ont /. f^abn^Tft ou /. cn-gimcNl. 1. Voyez sur cette Ithgcndc Komania, XV, J26.
1. Comptes rendus de l'Académie de Vienne, classe de philosophie ei d'histoire, LXIU, iia-j. Ce sont les vers i Î07-40 du morceau ci-aprés trans- crit. Mime rcdaciion dans B.N. 1^36, fol. 1041); 1833, fol. 191 ^,' 20040, fol.
xjjb; 34)oi« P' 23a r; Ars. 3527, fol. 189^,- 5304, fol, 32 v, col. 3 .
Gmoblc, fol. 97 \^».
50 p. MEYEK
mentionné ci-dessus (p. 48) , ce qui fournira un utile élément de comparaison. Pilate livre Jésus aux Juifs :
A iccst mot lor ai livré L'on dît de fi cyprès a non ;
Jhesu lo roi de maisïé. Tranctiier lo fist danr Salenion. 1516
Se comande qu'en crotz soit mis Ses li'us ne pot e^trc trovcx,
Jhcsus li rois de paradis. 1392 Ou il fust mis ne alucz,
La porpre li ont retolue. Ne tut trop granz ou trop peiis,
Sa corone li ont vestue. Ne fut essis niout a envïs. 1 {au
w Sire, û font il , u fust ou prandrons 11 atandoit la grant honor
« Don nos la soie croit façons? 1296 De Jhesu Crit nosirc Scîgnor.
u Jni de bcle ovrc ne lert faite, Par mauialani li charpantier
u Mais celé vjez planche soii traite Le gctareni anz ou boicr. 1524
V De ccl ruisd que Lai porrîst. <t Muez vucz tu porrir, » font il . c d
« Moût ai grant uns que l'on l'î misi, a Qul- csitc ou lample Donmïi.
1300 « Fui! reprochiez aies tu non,
« Jai n'icrt mais jor ne te halson I »
1^8 Une dame vint en la vile,
1 304 Si con li cscriz lo dense;
« De tôt en tôt lo honissons « De quanque faire li puissons. « La planche traient du boier, En doues moitiés U font sier.
Puis lai font en croîs envoicr. {p. x 24 b) Par la planche n'osa passer,
Il n'i mandatent bon ovrier. Icil fuz fu illueques pn> ; Aporicz fu de paradis ; U fiz Adam l'an aporta; Li sainz anges lo li bailla Qji'i tient la flamboiant espi!e; De paradis garde l'antrtS:. Ce fu H fuz on cruît 1j ponte (iui mist a mort le premier home
Car trop crcmoît l'aiguë trobler ; 1 ; } 2 Aval s'an vai loîng du planchier;
1508 Bien s'aperçoit, tant par fut chîei". Que la char Dcu i seroit , lasse 1 Encline l'a, aval s'an passe. i]j6 Grant estoire seroit a dire
1312 Qtii de cest fust voudroii dcscrite Cornant il fut premiers uonmez Ht por l'ange proficici. 1 J40
Suit une rubrique : Quanl (corr. cornant?) li croi^fufailt\ ce le texte reprend .iu feuillet suivant, avec une grande capitale historiée' :
Or parlerons de la doLor if. 12)) Ot en la croix a moût grant tort, Qpc Jhesu Criz por nostre amor Qpant îl soffrit por nos la mort. 1 {44
I. 1^36, fol. m; A, 1822, fol. 191 a 20040, fol. iiï; 24)01, p. 28; a; Ars. 3537, fol. 189 i( ; $304. fol- 22 vo, col. I.
Le ms. de Grenoble a ici une lacune d'un feuillet, entre les ff. 98 et 99, et le texte, i partir du fol. 99, est. en g>incr.il, fort diffèrent Je celui de l'Arsenal, bien qu'il y ait de temps A autre quelques vers communs aux deux rédactions.
VOTICE DU MS. DE L ARSENAL $201
Q^Jnt li Juef ont ta croix faite « Qui desore recevra mort. 1552
Q^i'il avoî(:ni du faingct traite, « Avez vos les closaportez?
N'î ai celui porter la doîni, « — Ncni, 0 font îl, « iu fevre lin.*
Ainx dit cbcscuns : « A moi que ricni A la for^e viudrent tôt droit.
134S Quant ii fcvres venir In voit, 1356
« Que ti face tant de scrvise? n Ses nuins repo&t, ce m est avis;
Uesus locoljhesu l'ont mise. Ne ferai riens, si s'est assis... « Très bien cM droit que ctl la pon
Le poème se termine ou, si Ton veut, se terminait primitive- ment au passage que je vais transcrire, qui complète le récit, puisque la résurrection du Sauveur et son ascension y sont brièvement racontées. D'ailleurs les deux derniers vers : Qui vit et règne et récura In senthrum secuîa, sont un véritable explicit. Ajoutons enfin que quelques leçons » et par exemple celle du ras. de Trinity Collège, se terminent i cet endroit.
Or vos ai dit les granx dolors Et de la dedanz fors gctcr.
{p. 130 h) D'enfer gctai sa compaignic
Qpc Dex soffrit en croïz por nos; 17^2 Que par dcauble cstuit ravie,
Or gardez que vo» lui farois. Et les conduit avoc son père
Q^oni vos au jugettianc vanrois , En sa gloire la ou il ère.
Faites tant que ne soicjc mis A ses apostres aparut ,
Ea enfer ou les henemis. 1736 .XL. jors avoc aus fut.
Quant Dcx fu en la croix penez Mosira lor la novele loi,
Et ou sépulcre repossez Puis les baisa chascuu en foi.
Droit au ticr jar resuccita. Ensi nos puisse il sauver
Tantost en enfer s'an ala; 1760 Et en sa gloire ou lui mener.
Qui vu et règne et régnera In secuhntm sccttU. Ant/^n ' .
1764
1768
177a
1776
D'eofcr brisa la sarreùre Et rompit tote l'cncloeûrc Por les siens amis délivrer
3. — Histoire de Jésus depuis sa descente aux enfers jusquW son Ascension. Il est visible que le poème suivant, rédigé en partie d'après Tévangile de Nicodèmej est originairement distinct du précédent, puisqu'il reprend au début la matière traitée \ la fin de celui-ci. Dans les mss. il est ordinairement fondu avec le précédent, de sorte que la suture se reconnaît
1)46' La bonne leçon est faingi/r ou fangitr (voy. le dictionnaire de M. Godefroy ^ ce mot); laicr dins le nis. 24301.
t. Ce$t, avec de notable* variantes, la leçon d'Ars., 3527, fol. 191 <f.
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^^^H ^^^^^ |
MEYER ^^1 |
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^^^^1 iliffîcileinent'. Le cûinmenccmcnt du présent morceau difllcrc | |
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^^^^1 rrc^ notablement do la partie |
correspondante du ms. de Mont- 1 |
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^^^H pellicr, bien qu'il y ait <;\ et là quelques vers identiques, mais | |
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^^^H après le v. 68^ les deux textes |
tendent à se rejoindre. La môme 1 |
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^^^H rédaction a été introduite dans certaines copies de la Comeptioii | |
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^^^H de Wace. |
J |
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^^^^^1 (Tut li parole que dit a la |
Ne pue[e]nt tenir femieûres. 28 ^^H |
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^^^^H p\}Tle d'tnffr. |
Quant Dex dedanz enfer entra , ^^| |
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^^^^H ^'^ r mteniiez ïclon l'escrit ^^^^H V^ Q^e nosirc Sires Dex Jii dit |
Ses aoiis toz en délivra , ^^| |
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Eve et ses fiz et Adara, ^^| |
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^^^^H Quani en uiifer fu drou venuz : |
Se vi[n]t Noé et Habraam u ^^H |
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^^^^H Dcvatu U porte s'est restuz. (/■■ i j i) |
Et Moysem et Aaron , ^^H |
|
^^^^H Devant U porte s'est restez |
David lo roi et Saicmon . ^^H |
|
^^^^H A haute s'est escriez |
Zacarias et Yàaïe ^^^| |
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^^^^H ■ Ovrcz , » dist il , « mauvaUe gcm |
; Jczcchiel et Jcremie . î6 |
|
^^^^H « Hui en ccst jorsaroiz dolant. S |
Sainte Isabel, sainte Sarra. |
|
^^^^H u En cc&i jor iert enfers brisiez ; |
Et SCS prophètes qu'il ama. |
|
^^^^^1 n De mes amis iert dcspoillicz ; |
* La moie genz. ■> fait Jhesu Crtz, |
|
^^^^^B « De mon &iiie les ai rachetez. |
« Par vos ai esté en croix mis , 40 |
|
^^^^H <i Usez çai fors' plus estez! 12 |
• De mon sanc vos at rachetez, (ft) |
|
^^^^H « Desirez vos ai Jonguetnant. |
» Issez çai fors; plus n'i estez. |
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^^^^1 0 Isscz de l'infernaul tonnant ! •• |
•> Issez de renferni! torraant; |
|
^^^^H K danz oi voiz Jhcsii ^^^^H ±\. Saivhicz que paor ai eu , itt |
» Je vien por vos delivremant. « 44 |
|
A dauz oit la voiz Jhesu, -iV' Dex ! tant fut liez quaul l'ot veû I |
|
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^^^^H El tuit s'csbaircni |
|
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^^^^H Quant il la voiz Deu entandireni. |
Don It manbra de paradis. |
|
^^^^H Fuiant s'an vont tuit esmarri , |
De |j joie ou il fu mis; 48 ^^H |
|
^^^^H Parmi enfer tuit cschami. 20 |
Don plore Adanz moût doucentant, ^^H |
|
^^^^H Paor b maie gent. |
Merci crie humilemant. ^^H |
|
^^^^H Bien fu enfers en grant tonnant. |
« Sire, M dist il. *• bien venez vos! |
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^^^^H Et quant Dex H pcrcs ce voit |
« Moût ai esté en grant dolors; 5 a |
|
^^^^H Qpc d'enfer nule gène n'itroit, 24 |
« Moût ai esté en fort tormant , |
|
^^^^H Les huis peçoic et les verreax. |
« Sire , par mon trespassemant. |
|
^^^^^1 l^s sarraùres et les po$teax. |
« Tant ai ceaaz et nuit et jor |
|
^^^^H U poteaul ne Ic5 sarrcûres |
« Dolors et criz et plaîn ei plor, )6 |
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^^^^H 9-to Cf. Montpettier, v. jnSM- |
— i5et4S Cf. Momp., v. jh7- — |
|
^^^^^H 30 Ms. |
|
|
^^^^^1 I. Atiui dans le ms. de Grenoble , |
fol. 107 ; |
|
^^^^^^^L^^ \.nn im'ItTii «tn rh'cf jltciu |
• It lu» eclui (foi u U cnii» (i^ • l'Oiir otur Je votwc priMm |
|
^^^^^^^^^^H |
|
|
^^^^^^^^^^H ■ iln.<-i |
• l^ie voni icHci un» a^lultOM |
|
^^^^^^^^^^B I UlUII» |
• l'oui «1 qui 0 vou* MKt «rnu , |
|
^^^^^^^^^^H 1 |
• (lut loncactncti \ âtit ^& • Oarm u porte , nul* t«Mi ■ llul m .-<^t '|Or u^«s ilokut |
Dt LARSLSAL >:
n Qm! (h deddnz est avalex. a Merci t sire , se vos volei , <t De mon forfait merci te quier, 60 a Mais ce fit Eve nu molllicr t Que je creîs; si fis folie, « Par li perdis u compaignie. <>
68
72
DL MS
(i Mai et mesatse, ire et duel,
m Qjie mors fuse |ai 3 mon vue) .
«■ Sire, tuais je ne puis morir,
» Aitu m'cstuct la dolor soffrlr,
m Jaiiais, se iere la fors mis,
V Ht je rcstoic em paradis,
m Ne querroie araoncstcmaut
■ Ne passer ton conmandcmant ,
p Qiic jcmais rien ne forfcisse.
i- Meut par est en cruer («V) justise
Depuis le v. 69, notre ms. se rapproche de plus en plus du texte de Montpellier. Il reste toutefois bien des différences et ce dernier a en plus certains ùpisodes.
Le pot:me se termine ainsi :
64
Eve s estut .j. po arnerc , Triste et marie, ot Uidcchicrci De sa grant dolor se garn)antc...
Nostrt Sires ne demora, (p. i ;6) De SCS apostres s'an loma. Cil se partirent, si s'an vont, Et vont prauchicr par tôt lo mont. }8é S^2 Ttiomas an alai prachier En Vnde, la loi essaucîer. Et Sainz Pères alaî en Grèce ; Sainz Jaques fu en Galilée, jSS
Et saioz Andreyt fu en Escocc. Bartholomés en Capadoce, Saini Phelippes en Saumarie, El saini Jheans (sic) cd Arménie. 592 Ainsi alarcnt H dcciple Par lot lo luont et li mandple ; Ainsi portarent il la loi. Kc laissarcnt onqucs por roi , $96 Ne por nul conte ne por prince , T.tnt lo trovascnt noble ne riche; Onques ne doutarcnt jor mort, Qp*tl avoteot en Dcu confon. 400 Lai anon^arent nuit et jor La sainte loi nostre Seîgnor.
Adonc fut Oex premiers cognux
Por miracles et par vertuz ; 104
Don premier furent en luïor
eu qui ercnt en tencbror,
Et sainte Escripmre estorarcnt
U apostre Dcu et fondarent ; 408
SI abjtirent les ymaiges
Des ydres et des dcx salvatgcs.
Si cstorarcnl sainte Ygicsc (sic) (b)
De tôt en tôt et lo servise. 412
Donques furent fait mariaige .
Li un vers l'autre, par paraïge.
Ainsi alarent longemant
Deci que au trespessemani 416
De la sainte merc Jhesu Crisi.
La surrcccion avons dit ;
Se voici oir de sa mcrc>
Conté vos ai de Dcu lo pcre . 120
Je le vos dirai sanz mentir,
Ne de mot n'ï cuidoîs faillir.
Quant de cest mont fut irespassée,
Con de fut ou ciel montée. 424
4. — L*Assomption. Ce petit poème se rencontre en de nom- breux ms., mais en des conditions très différentes. Dans le ms.
É9 Cf. Montp., w. 3Î57 et $uiv. — 387-B Mieux, dans Montp. (vv. )6}0-i) : ... Gn'cf, S. /. ala tn CaJia. - 598. Mieux, dans Montp. (v. jfiji): Jur ru rieit. — 404. Por en toutes lettres. — 417 Suppr. De. — 41920 II fitjt intcn-cnir ces vcn; cf. Montp. 3664-5.
54 de
p. MUYtiR
ntpeilier, il fait suite, comme ici, à l'Ascension'. Dans ïc ms. fr. 1S07, il est isolé. Dans le rns. de Lyon, il fait suite au récit de la passion (ci-dessus, n'' 2). Le plus souvent il est joint à h Conception de Wace, et il figure, îi ce titre, dans les deux éditions que nous avons de ce poème'. Mais que ce morccnu ait été réellcmint composé p.ir Wace, c'est ce que j'hésite beaucoup h admenre. La question doit être réservée au futur éditeur de h Conception, \o\c\, en outre du ms. que nous étudions, la liste, certainement incomplète, des mss. où se rencontre notre poème de l'Assomption, ou, selon la rubrique du ms. 1807. du Trespassemcnt Nostre Datne.
Berne, Bibl. de l'Univ., 634».
Cambrid(;e, s. John*s ColL B 9, fol. ôo. (A la suite de la Conception.)
Carpentras, Bibl. munie, 465, fol. 15e. (A la suite de la Conception.)
Gkenoiïle, Bibl. munie, 1157, fol. 120. (A la suite du poème de la Passion.^
LoNDRi^, Musée Brit.. Add. 15606, fol. 78. (A la suite de la Conception.)
Lyon, Biblioth. munie, 645, fol. 11. (A la suite du poème de la Passion).
Montpellier, Bibl. de la Faculté de médecine, 350, fol. 56. (A la suite du poème de la Passion.)
Oxford, Univ. Coll. 100. fol. 102. (A la suite d'un morceau sur la parenté de la Vierge Marie qui commence [>ar Or dirons a lei Dieu aie, et qui est ordinairement joint à la Conception de Wace.)
Pajos, Arsenal 3516, fol. Iviij v" a. (Même disposition que dans le ms. précédent.)
— Bibl. nat. fr. 1526, fol. 138.
— — 1807, fol. 174.
— — 19166, fol. 196 c. (A la suite de la
Conception.)
— — 24429, fol. 80 c. (A la suite de la Cott-
ception.)
1. édii. Chflbaneau, w. ^668 et sulv.
2. ÉJmon ManccI et Trcbutien (Oen, 1842), p. 60, d'aprts le ms. Bibl. nat. 3)553, Èdit. Luzjrche (Tours, 1859), p. 55, d'après le ms. de Tours, n« 927.
3. Voy. le catalogue de Sinner, ttl, ^89.
\OTICE DL* MS. DE L ARSENAL 5201 55
Paris, Bibl. nat. fr. 25552, fol. 528^. (A la suite dthCott- cfpiiort.) — -~ Moreau 1716, ms.de la Clinetw, p. 178.
(A la suite de la Conception,)
Rome, Vatican, Reg. 16S2, fol. 66. (A la suite de la Con- uption.)
Tours, Bibl. munie, 917. (A la suite de la Conception.)
Ces mss. paraissent se classer en deux rédactions assez diffé- rentes. J'ai indiqué bricvement cette distinction, mettant en regard, dans le tome précédent de la Romania (p. 470), la rédac- tion dums.dc Montpellier et celle, plus longue, du ms. 1807. Je suis porté ;ï croire que celle-ci est la plus ancienne. C'est aussi celle qu'offre le plus grand nombre des mss. Le texte de TArsenal est celui de la rédaction abrégée.
C'fst de rasiotnpcion nostre Dame stuntt Marit qui a» fui portkem paradis, (p. i}6 ^)'
"P s vos l'inge nostre Scignor
A
A raervoîllose resplandor; Dcv;int li nnt ; se It dona Un nîn d'olive que porta,
près la sainte passion , Qi,-ji .^porta de paradis;
Vosire Dame [ertj en sa maison, En la maison Icani s'est rais.
la
En Nazareth ou estoit niie , Moût corrode et esplortc. 4
Por désirer du roi autisme Se dcmentoii a soi nichme :
■ Fomiant désir que je U fusse
« Ou je mon fil vcoir pcùsse, 8
■ La ou il est en paradis
« Que il promet a ses amis. *
Fin (p. 141).
U con qui fu U enterrw An tu cel jor toi droiï porter O J ciel Uiuus, ce fu droiture , Q.ii avuît tf&îê sanz luxure. 320 !lluc fu IVme ou cors mise £t ou del a gnnt joie assise.
16
Ou le r.-iin devant li s'estut; Salue la « com il dut : {p. 157.) a Daraî. 0 fait II, « ne t'csfrjer: « Je vicn a toi por conforter. ao
*' De ccst siegic trespasseras V Dui antier jor ou ciel seras. « Dc\'ant ti bierc faï porter « Cestraiu que Dexie fait doner.B 24
Bien !o poi faire li Salverre,
Xi rois du ciel et de la tem;, 324
Et qui fit bpstcs et oiseaux,
Homes et fanmcs et chevaus.
Et qui les nasse fit parler,
El la mer fandre cï deviser, jaS
21 Sk, corr. Uni an lier. — 321 Ici s'arrête le texte de Montpellier, — 3J7 5k, corr ï'esnajse (l'inesse). I. O. Montp., w. 3667 et suiv.
Les mn anges dou cict cheir, El bois foilier et reverdir. Bien puct dl qui si set ovrer E( cor* et arme rcisambler. Et toi ce devons nos bien croire. Aions Diniedex en mémoire ; Se )i querons trestutt pardon. Dite ai la surrexion,
P. MEYER
Ainsi con De% resucdut Et no«re D.ime ircspassai. Or prions U \'irgL- Marie
}]3 Oîic nos amoint a bone vie, 340
El se prions nostre Seignor Qu'a bone fin . par sa dou^or. Nos amenoit par son coniaot.
Îj6 Or dites tuit Amntl, Atnmti J44
m.
Lt$ ftfuf joies de Notre Dame.
Voir sur cette pièce, dont on connaissait déjà huit copies; voy. Remania ^ XHI, 51 1-2, et XV, 351 :
Ct sMt li pu de Sùstre Dams la bottoitt Virft Marie ^ mère Jbau Crisl (p. Mt).
Rolne de pitié Marie en cui dcîtez pure ct clerc
Et mortalitcz se marie, tu es et virgc, fille ct mère.
Vîrge enfantas lo fruit de \*ie . fîlle ton fit, merc ton père;
Moût as de nons en prophede; se n'î ai non qui n'aist misicre...
rv.
La prise de Jérusalem ou la vengeance de Jésus-Christ.
Cette copie, qui n'a pas encore été signalée, renfenne environ 1650 vers. Neuf autres mss. en ont été indiqués dans le Bulle- tin de lu Société des tsmiens textes français, année 1875, p. 53» note t, auxquels îl faut ajouEcr non seulement le ms. que nous décrivons, tuais encore le ms. du Musée Britannique, Add. 103S9. On trouvera sur la légende mise en oeuvre dans ce poème et sur les différentes rédactions qu'on en possède, quelques renseignements dans Tartide précité du Bulletin des ancims Uxies. Des extraits de deux mss. du Musée Briunnîque ■ ont été donnés dans Touvrage de M. H.-L,-D. Ward, Catalogue ^ fomMces^ pp. 176-80.
1. Le a* 16. E. vm, perdu depuis quelques ano6cs>etk cas. Add, I02$9.
NOTICE DC MS. DE L ARSENAL 5201 57
Le poème commence ainsi à la seconde tirade :
Ch'est H romani ^ '^ vanjance Q. 143 b).
Que Vaspasiens et Tytus ses fix_
Firent de la mort Jfxsu Crist * . Seignor, oez estoire de grant ancesserie ; N'est pas de fauble ne de nule folie ', Ainz est de la vanjance a fil sainte Marie Qye Juêf travaillarent , la pute gent aïe. En après .xl. anz, ne vos mentirai mie. An prist Tytus vanjance o l'espée forbîe. Et Vaspassiens o la chîere hardie
Il se termine (p. 165) par ces vers qui appartiennent visible- ment à un copiste :
Li romanz faut ici qu'est de la vangison Qmc nostre Sires prist de maint Juês félon. Vaspasiens de Rome et Tytus li baron A Rome remestrent, en la lor région. De Jhesu lo prophète lo romant dit avons ; Or li deprions tuit qui nos face pardon , Et nos mate a sa destre en Paute région Ou pais et gloire ai et habitacion.
V.
Suite de la Bible de Guyot de Provins .
Voici comment peut se justifier le titre que j'adopte. La Bible de Guyot de Provins est un poème fort connu et des plus inté- ressants, que Méon a publié (Fabliaux^ H, 307), d'après un ms. de l'église Notre-Dame de Paris qui porte actuellement , à
1. Id encore, comme p. 106 (ci-dessus, p. 48), le rubricateur a cru faire des vers.
2. Leçon remaniée et vers faux. Il y a dans le ms. fr. 20039 (^°^> l'O =
Baron, cesie chançoiu n'est mie de folie , D'Aochîer ne de Martin , ne de faussenerie.
Pour le second vers, il y a diverses variantes; voy. Ward, ouvr. cité, pp. 177 et 179.
58 p. UEYER
b BibISodièqQc nationale, le n" 25403 du fonds français '. H en existe, à ma connaissance, trois autres mss. :
GuotiDCE. Pcmbroke Coll., n" 229 du catalogue de James. Ce ms., que je n'ai pu voir^ parait égaré.
Paris^ BîH. nat. fr. 25457, 'o^- " (P*^- I-aVallièrc, n* 2707).
Ti'ux, L. V. 32, foi. 141 v"; voy. Schelcr, Notices et extraits de deux mss. français de la BibL roy. de Turin (1867), p. 85-6.
Da&s le ms. B. N. 25437 (S^^- '^ ^) ^^ *^^"s celui de Turin (W. 160), Il Bible est suivie immédiatement, et sans qu'aucun dire annonce un nouvel ouvrage, du poème incdit que nous avons ici isolé dans le ms. de rÀrscnal. De la juxtaposition des deux pocmes il serait déjà permis d'induire que le second, dépounu de titre, est simplement une suite de la Bible de Guyot. Mais voici, à Tappui de la mùmc opinion, un argument plus fort. I-c second pocme se rencontre isolé, comme ici, dans le ms. Nobicc de la Qayette, p. 115-118', et il y est suivi de cette note finale : Explicit Bibliollxca Guiotde Provins, Il est donc èubli que le poime en question était ou passait pour être une partie de la Bible de Guyot.
M
out ai aie, moût ai venu, (^. 16;) Ce sont genz noires et dcsfaites,
■ Tant m'ai ma vclontcz batu , Tant m'a pcn* « iravaillié , yitnjt de panser a grant mcrchiiî, 4 Qu'en une foresi suis antrcz Oo j'ai uns forostïcrs trovez Trop umbrages ci trop Jivcre , El si portent luît en travers 8
Lors chapirons por cs^aitier. Kuns hons ne se puct d'ax gaiiter; Toï jors agaiieni; il ne fincnt. Et ce que ne voient de%'iDcnt. 12
A unes robes contrefaites. Tuit resamblent ors en estant. Dc& merci, il an i ai tanti De drap sont vc5tu noir et lait, Si valu que tôt m'ont desfait. Lo cbapîron dcsox la boiche M'ont si cosu que il i toîche t Sam parler m'cstuct ensi eslrc .111. jors, ce me dicnt li mcstrc. Et .iij. nuiz sera san;: mot dire. Or me consat Dcx nostre Sire t
16
10
H
4 II faut lire, comme dans le ms. de \^ Clayette, Montai di p. g. — 16 La Clay. il m i va. — 20 La Clay. Slaui foiit cont que iî n'i toiuhe, — 33 La Clay. Et trots nuU^ ni'aficit s.
i. On sait que l'iïdition de M<ïon a ihé reproduite par San Marte dans ses Pûr^ival SluJien, sous ce titre : Djs Gniot i>on Provins bt's jitx hekanutt Dichturtgat, hgg. von Wolfirt u. San Marte (Halle, 1861, in-8<»).
2. Bibl. nat., Moreau 1715.
NOTTCE DU* MS. Dt L ARSKN'AL >20J Qii'H m'ont atomiî corae mort ; Qui m'esbate ma coDciance.
Ne sai s'il me {ont droit nu ion. L'ne raout bdc rcmjmbrancc
Por mon corage conforitr Est antrtie dcdanz mon cuer...
M'cïtuet en id chose panser 28
Fin (p. 172 b) :
>9
La ccruînne divinïtez 516
Nos ai ccste armeùre ovrée
Que je vos ai ci devisée.
Satchiex que cil en pris sont
Qui destrier ne ulant ont )4o
De cc% saintes armes avoir.
En bon dcsir, ea bon volotr
Norrist li biens et la bone ovre
Dont Dcx SCS eaz et son cuer o\rc,
Or ait Dcx pîdii! de nos armes 545
Et si nos dûtngt toutes ses amies;
Dîtes Jmcrtt que Dex lo lacet
La douce Virgc pcr sa grâce 548
Nos doint tele armeure tenir
due nos puissons iresiuii venir
A la grant cort de paradis.
Et nos gart de nos henemis jjz
Tout con nos sumescticest monde,
ïïi nos gan de b mort seconde ;
La mon que je vos ai nonméc
Q:.ii mort seconde eM apcltic ', SS^
Ce est d'enfer la grant dolor.
Or dcpnons lo Creator
Hi la douce virge Marie
Qpe nos moint en sa compaignie. $60
M.
ADAM DE SUEL, l'CTsiott dit Pseudo-Catott.
Version fort répandue, dont les mss. ont été énuinérés ici même, I, 209, et VI, 20. Nous en retrouvons un peu plus loin (n* XllI) une nouvelli; copie.
Seignor, axiir. que je vos cornant (t*. i?})-
E-ïpondru Caton en rotnant, Vos vuil deviser la sc-niancc Don nostrc niaîsirc sont en tance
27 n y a plutôt par ou /vr (p barré). — C'est ici que commence le
.poème dans le ms. de Turin, selon M. Schcler, Notice, etc., p. 86 —
M Turin Qui mes^tce; la Oay. Qu'il nu hâte ma œntînanct. — Sîg La Clay.
tn bon point sont; Turin chtl sont nt bon point. — 544 Ici s'arrêtent les trois
iKxtcs indiqués d-dessus (fr. 25457, '^ Clayette et Turin).
I. Voy. Apoc. XX, 6, 14 ; xxt, 8 C'est ta nconda morte de Dante. /«/. !, 117, sur laquelle on a écrit bien des dissertations inutiles. Le 5cni> ici indiqué est conMant ci pourrait être appuyé d'un nombre infini de témoignages. J'en citerai un seul : « Duplicem niorten» esse novimus , corporis scilïcct cl gcbcn- me. ■ (J. de Varatic» cxre, éd Grxssc,p. 515.) C'est, du reste, ce que cer- tains commentateurs ont reconnu ; vov- par ex. Ferrazzi, MamiaU Dantnco,
V. 397
6o
Fin (p. 183 b)
p. M£TER
Adam oou Suel qui se repose t Scignor, nos dît a U parclosc , Se il ai parle folemant En mairu leus ci oscuremanl,
S'Adans ai mespris en maint teu , Aucun bien a il dit . por Deu , Qjic vcloDÛers davez ofr, Et Deu vos an doint bien joir '
(p. 184).
vn.
Lf Doctrinal Sauvage.
Vingt-deux quatrains seulement, les vingt-un premiers et le dernier de l ouvrage complet. Pas de nibrïque initiale ni d*expli- cit. l'ai donné l'indication des nombreux mss. de ce poème dans la Romattia , \1, 21. Il faut ajouter à cette liste le ms. de TArsenal que je décris présentement, une copie incomplète que renferme le ms. 535 de Metz», et le ms. 6664 (ff. 28 v^'-jj), de la Bibliothèque Phillipps, h Chcltenlum, dont je donnerai quelque jour la description. On sait que le Docfritial a été publié par Jubinal, Nouveau recueil de fontes^ dits^ fabliaux ^ H, 150-161, d*après le ms. B. X. fr. 837.
Soigner, or entandcz, se Dex vos bcnjic , (f>. 184).
Si orroiz noveax moz qui sont sanz \-ilonic. Ce est du doctrinal qui ensoîgne et chastie Lo sicglc, qu'il se gan d'orgotl et de folie. Certes, cest bone chose de bon entaodemant: Bons entandemani Jonc conols cnsoigiicmant ; Conois ensoignetnanz fait vivre soigeniaut, Et iaigc vie donc honor et sauvenunt
Derniers couplets (p. 185) :
Si vos amcz .]. hotne et vos bien i trovez, S'on vos dit mal de lui , croire ne lo davcz Jusque tant que li tort an soit bien esprovci. Car mainz hons est a ton enplriez et grevez'.
1. Voy. le Oullftitiih la SociiU àts anàtm textes^ 1886, p 75.
2. I^it. Jubinal. p. 133.
NOTICE DU MS. DE l'aRSEXAL 520I fl
Cest doarinal doit Ton aprenJre et retenir. Car de ce qu'il enseigne ne puet nul mal venir, Ain2 an puet l'oo moût bien Dameieu desserv-îr. Et avoir la grant joie que dure sanz faillir ' .
Axes.
Vin.
Chronique dt Turpin.
Cest la version faite en 1206 pour le comte Renaut de Boulogne. £Ue se rencontre en d*assez nombreux mss. qui paraissent se répartir assez bien entre deux classes, selon que le prologue contient ou ne contient pas une mention interpolée, relative à Michel de Hames'. L'un des mss. pone un explîcit ainsi conçu : < Cy fault et fenit Tistoire de Charlemaigne que mabtre Jehan translatait. » Cette attribution ne se rencontrant que dans un seul ms. et des plus récents (il est daté de 1462), il est permis de la révoquer en doute. En 12 12, la version faite pour le comte de Boulogne fut remaniée par un certain Pierre de qui on a d'autres ouvrages i. Notre texte offi-e le prologue primitif, sans mention de Michel de Harnes. Il commence ainsi, p. 189, les pages 186-8 éunt laissées en blanc :
Voirs est que li plusor ont oi volentiers et cent encore perler de Charlemaigne , cornant il conquist Espaigne et G alic e, mes que li autre en aient osté et mis, d poez oir la vérité d'Espaigne, selonc le latin de l'estoire que li cuens Renauz de Boloigne fist « par grant estuide , cerchier et querre es livres a mon seignor Saint Denise. Et por refreschîer es cuers des gCDz les euvres et le non du bon roi , la fist en romanz translater dou latin as .sij. cenz aits et sis de l'incamacion , ou tens Phelippe, le noble roi de France, et Loys son fil. Et por ce que rime se ™et efïaitier de moz con- quellix hors d'estoire, \-uet li cuens que cist li\Tes fiist faîz sanz rime
1. Jbid.. p. 161.
2. G. Paris, De Psauio-Turpino, p. syj. Aux mss. indiqués en cet ou\Tage 00 pourrait en ajouter plusieurs autres, par ex. le ms. Libri 123, actuellement A FlorcDce. qui est l'original sur lequel a été copié le ms. B. K. fr. 57 ;, et le in*, de l'Arsenal î$i6 (anc. B. L. F. 28}), fol. cclxxxWij r> d. Ces deux ms. contûaiaeni la mention relative à Michel de Hames.
r. G. Pa»i%. ouvr. dté. p. 58.
£2 p. MEVER
Fin (p. 22)) :
Issi tre$p:i&sa li arccvcsqucs Torpîns apris son seignor le bon roi K,, la cui anne est par la mérite de sa deserie jointe a la cclestîal compaignic , avec Dcu le pcre, qui vit et rcgiie et regtiera sanz fin ou siècles des siècles, ^twN.
Ex^Uii historia KaroU rtgts et Turpini. Inàftit gituûlogid ttgum Franeorum.
IX. Généalogie des rois de France.
La généalogie des rois de France, annoncée dans la rubrique ci-dessus transcrite, est fort sommaire. Elle s^arrcte à 1226, occupant en tout deux colonnes (p. 225 h et 226 a).
Je me borne ù en citer les premiers et les dernier^ mots :
Li premiers rois de France qui i fu après la destrucion de Troie ot non Pharamonz. Après fu rois Clodius ses filz. Après Clodius fu Meroveûs, de
cui non furent tt rois {sic) de France apcli lors Mcroviiige
Fclîppcs engendra Loys qui fu nior* a Mont panc'cr en son
repure d'Avignon qu'il ot pris.
Même texte, moins la mention de la mort de Louis VIII, dans les mss. Bîbl. nat. fr. 1444, fol. 126 b; 2464, fol. 109, etc.
X.
Les nnq âges du tnonde, d'Adam à la tuùssanu du Christ,
Cet opuscule se rattache à un écrit latin qui a été fort répandu et qu'on trouvera imprimé parmi les œuvres de Bcde, dans la Patrologio latine de Mlgne, t. XC, pp. 288-91 et >20-i. En français, le texte même qu'offre ici le ms. de l'Arsenal se ren- contre en plusieurs mss-, par ex. dans les mss. B. N. fr. 1444, fol. 126 <:, Cl 2464, fol. III, placé comme ici i la suite de la généalogie des rois de France', et, avec quelques différences, dans le ms. 405, p. 12, de Corpus Christi Coll., Cambridge.
Iwfpit uuMurus peratutn* ab AtUtn usque ad Chistum (p. 2y]).
Adam avoit .c. anz quant engendra Sctb et trente. Setb en avoit .c, dis tnoÎDS, quant il engendra Kaynam. Kaynam en avoit .Ix. et dis quant il
1 . La rubrique dans le nis. 1444 est ainsi conçue : Cbi (Otimrfiffnt U nombrt éti lagu, tUs Adan ihtsquei a CHsl
2. Sic, lis. riJhifH.
NOTICE DU MS. DE L ARSENAL $201
engendra MaUIcd. Mahlcct en avoïc .Ixv. quant il engendra Jarcd. Jarcd en
a\'oil .c. et .Ixij. quint il engendra Enoch LI .v.
font cnsamble ihj.M. et .Dtccc. et Jij. As. xlij. anz de cestui Oaovien Auguste, que \oi U mondes fu en ferme pC-s, consacra nosrre Sires le sisi tige dou monde quant il nasqui de la Vlrge en l'avcsprcmani du mande.
XL
Combien àe fois Jérusalem a été prise.
Ce morceau (p. 228) se rencontre dans le ms. de h Clayette, p. 139, sous le titre d^Oiimpiadeciui est justifié par les premières lignes du texte qu'on v.i lire. Dans le nis. la Qayetie se trouve une phrase d'où il r^ulte que le compilateur de cette note historique est le Pierre mentionné ci-dessus, p. 61. Le même morceau peut encore se lire dans le ms. de la Bodlcienne Hauon 77, où se trouve le poème de la première croisade composé d'apris Baudri de Dol, dans B. N. fr. 2464, fol. 112 V*, et sans doute ailleurs. Le texte du ms. d'Oxford a été imprimé ici-même, V, 59-60, comme aussi le début du ms. de la Clayette.
Descriptio quotités Jeruiahm capta fuit.
Lonc tens devant l'incaroacion nostre Scignor icn une cité en Grèce qui avoit non Etide,et les gens Elien, du non du lacité.estoîent apclé.si condc Rome Romain. Ces gcnz se combaitoicnt par nonbre de .v. anz. Il estaublircnt emraux j. esiaublisscmant que il apclarent OlimpyaJe. Olilmjpyas, cisi moit, est tos droit espace de .iiij. anz. Ces quatre anz estoient en pais. A-j quint an se combatoicni. As .xlvî). anz de ceste Oliinpiade prisi Nabugot DonosorV
JhcrusaWm , et dura cde prise .Ixx. anz
As mil anz ci cent et .IxxsvSj. de l'incarnation la rcprist SoJehar-
dins, et tiennent U encore li païen tant corn Dcu plaira.
XIL
Lss vers de la mort.
49 couplets. LVuvrage est anon)'me comme dans tous les autres mss. connus du même poème', La leçon du ms. de r Arsenal m'a paru appartenir à la même famille que le texte publié
I Sic, cf. ct-dc5$us, p. 16, V. 77>,
>. Voy. Rimania , I, 56e; BulUtin âes attctms Uxtts. 1878. >o-l.
64 P- MEYER
par Méon, bien que les formes dialectales soient tout autres. Je cite trois couplets (i, xv, xlix), que j*ai déjà choisis comme terme de comparaison dans ma notice du ms. de Madrid ^
Jncipit romanum de Morte. 1. Mort qui m'as mis muer en mue (/> 229).
En celé estuve ou H cors sue Ce qu'il fîst ou siècle d'outrage , Tu lieves sor toz ta maçue , Ne nuns por ce sa pel ne mue Ne ne change son viez usaige. Mort , toi suelent criembre li sage. Or cort chacuns a son doniaige : Qpî n'i puet avenir s'i rue Por ce ai ge cbangié mon coraige Et ai laissié et jeu et raige : Mal se moille qui ne s'essue.
XV. Mort, crie a Rome, crie a Roins : {p. 2}i).
Segnor, tuit estes en mes mains Ausi li haut corne li bas. Ovrez vos eulz, ceigniez voz reins, Aincès que je vos proigne as froins » Et vos face crier es las I Certes, je cor plus que lo pas, Et si port dez de dous et d*as Por vos faire giter le moins. Laissiez vos chifles et voz gaz : Tex me couve desoz ses dras Qye toz cuide estre forz et sains.
xux. Hé Dex! por qu'est tant desirrtie (/>. 236 /')■
Joie charnex envenimée Qui si corront nostre nature, Q.ui ci a si corte durée, Emprès iert si chier comparée ? Moût est maie ceste pointure Qmî fait l'anne acroire a luxure .\niertume qui toz jorz dure
I. BuïUtin, 1878, p. >i-2.
VOnCE DU MS. DE L ARSENAL 5201 Por douçor qui losE est al^. Fui, leclierie; fui, luxure! Je n'ai de si chicrs tnorsiax cure, J'atin muez mes pois et ma potée. Explicil U roinanx^ de la mort.
xm.
ADAM DE SUEL , V€rsion du Pseudo-Calon.
Nous renconirons ici une seconde copie du Caton d*Adam de Suel. Comparée à la précédente (n** VI), elle offre d'assez nom- breuses variâmes. Ici le texte latin est transcrit, en regard des passages correspondants de la version, le long des marges.
Seignor. ainz que je vos conmant Espondre Caton en romant, Vos vuil deviser les sentences Dont nosEre tn^lre sont en tances. .
(^ 237)-
Voici un curieux passage qui texte mentionné ci-dessus, à la pas*.
La parole qui n'est jote {p. 245) N'est mie volentiers oie, Ne ja tant corte ne sera A celi cui ctc ne plaira C2M'ale ne soit trop longue assez, £1 de l'oir est tost lissez. Mais celc qui est desirnîe £1 volentiers est cscoutée, Avis H est qu'aie s'enfuie. Seignor, espoir il vos ennuie, Qmc trop ont duré, ce vos semble Tant de comandcmant cnsamble
Je\Tait prendre place, dans le page 181, et qui ne s'y trouve
Q.ue maistrc Chatons vos acontc. Mais ja orriez vos .j. conte Ou de Rollant ou d'Olyvîer, D'Apoloine ou d'un chevalier. Ou de Forcon ou d'Alhandre*. Moût poez plus ici aprandre. Se cist ronianz ne vos délite, Si saichiez bien qu'il vos profite A celi qui entendre i vuct. Cil est molt fox qui la Aor cuet Et met le fruit en noncbaloir
1. lise trouve en plusieurs copies, par ex. dans le ms. fr. 25462, fol. 191, et dans fr. 1555. fol. 72.
2. Maù ja ni orris l'Ouï nul t:. \ SeiTO nrdiR., | D'/t.nrde Tristant, \ Ni dt F. ne ^A, ^\.^^^. La leçon de 1 jjS est abrcgt'c.
66 p. MEYER
Ces plaintes ne som pas nouvelles: les auteurs de poèmes religieux ou moraux ont plus d'une fois regretté la préférence que leurs contemporains accordaient aux œuvres mondaines. Robert de Grctham, en son Miroir^ détournait dame Aline, en lui offrant son poème, de cette dangereuse tendance ^, et l'auteur des Quinze sigms s'irritait de ce que T homme oubliait Dieu pour de vains amusements :
Plus volontiers orroit conter Comment Rolans nia jostcr A Olivier son compagnon Qm'îI ne feroii ta passion Q.UC Dicus sotTrtt ^ grant ahan Por le pcchê d'Eve et d'AJan '.
Mais il faut surtout rapprocher des vers d'Adam de Suel le passage du beau poème moral que nous a conservé un ms. d'Oxford :
Mab nitcx vos vient oîr nostrc petit sermon Kc les vers Apoloinc u d'Aicn d'Avignon. Laissiez alirui oir les beax vers de Fulcon Et ceax qui ne sont fait se de vanité non *.
Apollonius de Tyr et Fouque de Candie sont aussi les romans que cite Adam de Suel, dans le passage rapporté ci-dessus i. Fin (p. 248) :
Adam de Sey {sic) se repose. Sdgnor, si dit a la parclosc Se il a parlé foiblemant Eni plusûrs Icus oscureniant
1 . Voyci Rptnama , XV, 299.
2. Voy. Romaniu, VI, 24, ou XV, 290.
;. Dans mes Rapports^ p, 199; Fattnâ niomî, ùd. Cloeita. p. 239.
4 N'otons ici quelques t6iioignagcs sur Fouque de Candie : Aymeri de SurboHfif, éd. Demaison, p. 196; La duchesse de Lorraine, chanson Par mamtes fois avrai tsU rtquiie, dans le chansonnier de Benic, n" 389; J. de Vcnclaî/, ytng. SAUxamhf, prcmiirn; tirade (Signour hou conteour qui Je Frontont jair;. | Df Fouque lic CatuiU et ilr Tbinhaut conter...); Peirc Willem, nouvelle allégorique (Parhn d'en Fificuens t d'en Gui) \ Raynouard, Ux. rom., 1, 405; voir aïiw Kcwatu'ii. VII, 457, .ïjg.
NOTICE DU MS. DE L*ARSENAL 5 201 67
S' Adam a mespris en maint leu {p. 248 h).
Aucun bien ai il dit de Deu
Qpe volentiers davez oïr .
Dcx vos en laist a toz joîr I
Ci faillent li comandemanz
Qpe danz Catons fist briemant.
XIV.
FRÈRE SIMON.
Le roman des trois ennemis. Voy. ci-dessus, pp. i et suiv.
XV.
Sermons.
Les pages 294 à 296 sont restées blanches. Le premier de ces deux sermons, qui sont traduits du latin, commence ainsi (p. 297) :
Qui est de Deu si ot volontiers la parole de Deu ^ , et qui n'est de Deu se ne les puet oïr, car il ai lo deaubte 0 soi qui ne li lait oîr Bieneûré sont cil qui Toem et qui la retienent et matent a euvre, car por l'oir soulemant n*e$t on mie bieneûrez, mais por le matre a euvre. De ce dist saînz Augustins que trois maleûré sont : Maleûrez est cil qui ne set les comande- manz de Deu quant il ne les demande, et maleûrez est cil qui les set se il ne les ansoignc, et dlest maleûrez qui les ansoigne se il ne les fait...
Voici le début du second sermon (p. 310 i) :
Ce dist nostre Sires : a Je descend! en mon jardin veoir les pomes des valées*.» La valée senefie humilitez et les pomes les euvres. Don poez vos bien veoir qu'il apele les pomes des vallées les fruiz d'umilité vers lesquex il regarde moût pasiblemant
A la fin de ce morceau, le traducteur a mis \e posi-scriptum qui suit (p. 324) :
Qpi c'unques lira cest livre bien et purcmant, il i trovera droite règle de vivre, se il vuet sivre* les ensoîgnemanz qu'il i trovera cscriz. Saichiez
I. jo. vm, 47.
2. Cant. VI, 10.
3 . Il y a plutôt suire.
68 p. MEYER
t^u'il am pom venir an gloire permeignauble. Si prions por toz ces qui le liront Cl orroni , qu'il prioieni ' a Deu doucemant qu'il ail merci de l'arme de celui qui lo traist de latin en romani, ci li" prions a nostrc Scignor Jhtsu Crist qu'il ait merci de lamie et du cors de celui qui l'escrisi et de toz ses amis et de tôt pupiecresiien, que Dcx, par sa grant miséricorde, lot dont faire tes cuvres que li cors soient sostenu an terre par honour, et les armes mises an la joie de paradb , ^uod whis pratare digneiur qui vîvtt ei rtgnal Dew per omnia secula sccutortim. Anten,
XVI.
Le livre de la misère de ffxjrnme, par U diacre Lothiek (pins tard Innocent ///).
Même rraduccion dans les mss. Bibl. nat. fr. 9i6»fol. 74; 918, fol. 80; 19371, fol. 136; 22921, fol. cxix.
Le texte latin a été imprimé mainte fois, par ex. dans la Patrologie latine de Migne, tome.CCXVII, col. 701-746.
Voici le début (p. 325) ;
A son trtîs chier perc an Damedcu l'avcsquc de Porz, Lothiers indignes dyacres salux an celui qui est veraic saluz et sa grâce en presam et » gloire an presant aroprès le trcspas de ceste mortel vie. Le petit de repos et de scfor que je ai pris et cù amprès mes granz angoisses, que vos bien avez scti, n'ai pas de tôt cnsi en oisousc trcspassi, aînz j'ai d'escripturc* la vilié de t'umoinne condicion, por défouler et reprisier orguil qui est comancemanz de toz les \*iccs. Le non et le titre de ccst oeuvre é dédié a vostrc non, prtanz et rcqueranz que se vos i trovez chose que soit digne d'estre loée , que vos )a lorncz tote a U divine grâce. Et se vostre comandemaiiz i est, je dcscrivrai l'indignliiï de Tumainne nature par la Deu aide, por ce que par ce soit humi- liez cil qui en orgoil est csievcz et humbles essaucicz.. .
Fin (p. 570 b) :
U fîlz Deu cnvoicrai ses anges, et ostcra * toz les escandres de son rcigue et uu ces qui font felonîe, et les lieront, si com dise l'Escripture, an fesseax a ardoir, et les metront en la cheminée du feu ardsnt. Illuc avra plour et gcmis- temdni ci uillcnunz, lormant et cstroingncmant, clamour, tramblour, labour
t Encore un subjonctif A forme extensîvc. I, Corr. si.
|. Corr. dfJCflU: dans le latin : « Vlliiatcm humanae conditionîs utcumque ducripki H.
1 II fâudr-iti Att^iiHi : « Ht colligeiit de regno ejus orania scandala » .
NOTICE DU MS. DE L* ARSENAL 5 201 69
et dolour, ardour, obscruté, angoisse, aigrace*, aspreté, chetiveté, sosfraite, destrace, tristace, obliance, confusions, tordons, poncions, amertumes, peors, fains et sois, chauz et froidures, soffres et feus qui toz tens ardra les dolanz pecheours qui en cest siegle enz^' la mort ne seront confés de leur péchiez et repentant.
xvn.
Moralités des philosophes.
Les dernières pages (370-398) de notre ms. sont occupées par Touvrage connu sous le titre de « Moralités » ou de « Mora- lités des philosophes », dont on a tant de copies et qui est la traduction du Moralium dogma, attribué souvent, mais sans preuve, à Gautier de Lille î. Voici les premières et les dernières lignes de ce traité, qui n'a, dans le ms. de TArsenal, ni rubrique initiale, ni explicit final :
Talanz m'estoit pris que je recontasse rcnsoignemant des philosophes de celé dergie qui est apelée moralitez, laquele est espandue par plusors volumes, (/». 371) si que je peûsse une partie de lor bons diz matre en .j. livret
brienunt
(p. 398) Autresi sont doné H comandemant , car l'on ne les doit pas avoir por oïr soulemant, ne por escouter, ainces doit l'on matre usaige et poinne a faire ce que il comandent.
1. Pour aigrece; dans le latin : « acerbitas n.
2. II faut o/n^.
3. Voir sur cette question, Hauréau, ]ourn. des Savants ^ 1887, p. 114. — Pour la version française, voy. BiiUeltn de la Soc. des anciens textes français ^ 1879. p. 73.
Je fais remarquer en passant que le ms. du Musée Britannique 19 .C. XI attribue la ver»on française à Jean de Mcung. Ce témoignage isolé a peu de valeur.
70 p. MEYER
TABLE DES ARTICLES DU MS. 5201 DE L ARSENAL.
|
Pftges du ms. P. |
. de 1a ootiec, |
|
Ï73.237 |
59»6$ |
|
87* |
45 |
|
1366 |
53 |
|
227 |
62 |
|
189 |
61 |
|
228 |
63 |
|
225 |
62 |
|
165 |
57 |
|
229 |
63 |
Titres des articles.
Adam de Suel, trad, du Pseudo-Caton , VI, XIII
Annonciation ( /') N.-D. , II , i
Assomption (f) N,-D. , II, 4
Cinq (Us) âges du monde, X
Chronique de Turpin , VIII
Combien défais Jérusalem a iti prise ^ XI
Ginitilogie des rois de France , IX
GuYOT DE Provins, suite de la Bible, V
Heunand, Vers de la mort, XH
Histoire de J.-C, depuis sa descente en enfer jusqu^à son ascension, II, 3 130& 51
lîWOCENT III, VOy. LOTHIER.
LoTHiER. Le livre de la misère de Vlxmime, traduction,
XVI
Neuf (les) joies N.-D. ,111
Passion (la), II, 2
Prise (la) de Jérusalem ou la Vengeance de J.-C, IV.
Robert de Blois, poèmes divers, I
Sauvage, Doctrinal, VII
Sermons , XV
Simon , Le roman des trois ennemis de Thomtne , XIV . . Vengzance (la)de J.-C; voy. Prise (la) de Jérusalem, Vers delà mort, voy. Heunand.
|
32s |
68 |
|
141 |
56 |
|
io6b |
47 |
|
143* |
56 |
|
I |
25 |
|
184 |
60 |
|
297 |
67 |
|
248 ft |
67 |
|
Paul Meyer. |
NOnCt DL" MS. DL l'AKSJîNAL )20I 7I
KoU suppUifuntaire sur V Histoire de Jésus-Christ jusqu'à la résurrection de Lazare (II, i, p. 44).
Je nie suis aperçu, en corrigeant Tc-preuvc des pages ^4:1 46 de ce niL'niûire, qu'il y ^^nit un rapport certain entre le poème intitulé dans le ms. de l'Arsenal « Roman de Tannonciation Notre-Dame et de la naissance N. S. Jésus-Christ » et le mystère provençal du mariage de la Vierge et de la naissance de Jésus-Christ que j'ai publié dans le tome précédent de la Romaniaj pp. 498 ei suiv. J'ai confronté attentivement les deux textes, et il m'a paru que les emprunts de l'auteur méridional étaient surtout nïanifestes dans les passages suivants' : Une pucelc l'apcla, (/». 89 b) Un onrjoi dis a Jo^cp.
Moût balemant li clem:indi : Amie, iligas , fe quem deves
N Don estes vos tit de quel ttirc Con av« nom ne da hon es ,
Et que venites vos ça qucrrc? i»[io68J Ni que say es vcngut quercr? Ce dit Joseph : « Ju vos dirai, Fe quem deves, digas m'en ver. 1 ja
R<ipos ]o\fp a l'envejos. De riens ne vos en meniirau Jj dt mot non vos mentiray ;
U Jvesqucs ai to/ mjnde/ Volunticrs, senhcr, o diray. J34
Lc&bachilcn et essamblcz; [1072J
Vemu i suis je voircmani E soy say vengut vcramen
Por veoir le tnaricmani Per vezcr lo maridanien 140
De la plus bclc créature De la plus bella crealura
C'unqucs poisc faire nature. [1076J Qjie anc fczes ne formes natura.
{L'èixque s'tiJressant il it peuple.) L'avfsqm dt'i ai pohol.
Or si vos pfoi toz et requier {J*. 90)
Qjic m'aûlicz a Dcu prier [i 120J Ajudas mi Dieu a preguar, 189
[Qpc Damcdex par sa doucor SU plas, que déjà dcmostrar
Kous donst VL*îr buï en ccsl jor * ] En aquest joni et avczcr
Qp'i dignes soit de l'cspouscr De que' puscani far son ptazer 192
Li virge que ci voi csier: [t t28J E que sie son espos Ical
E bon niant e natural.
Puis prenez chascuos une verge, Una vergua scqua preiies
TeJ con lui plaît, ou vert ou sèche : Cascun de vos que ay^i es ; 196
Gl qui la verge porterai, E qui la vergua ponara
En cui main cïe florirai, [i ija] E en son ponh Ihi florira,
1 . Le texte français est dli d'après le ms. de l'Arsenal ; les chiffres places entre [ ] correspondent à l'édition du ms. de Montpellier.
3. J'empTunlc au ms. de Monlpcllier deux vers qui manquent dans le ms. ée l'Arsenal.
)■ Mieux eut dans le ms. de la <2o!ombtne.
72
Ici! avrai saiu contredit
La pucele, ju vos afi.
P. MEYER
Aqucl aura, ben o afi, La verges que vezes aysi.
200
Le récit de la naissance de Jésus diffère beaucoup dans les textes français. La leçon du ms. de Montpellier est, entre celles que i*ai sous la main, celle qui se rapproche le plus du mysctre provençal. Le père d'Ancstaisc (la fille sans mains) vient de dire à sa fille qu'il n'a plus de place en sa maison pour y loger Joseph et Marie. Anestaise lui répond :
« Sire », dist clc, « si avez ; M En ccte cstable les metez. [1476] — Rlle, » fet il, ff et je l'otroî « Por ce que bêles gens les vol. a Menés les î , ses i couchiés ,
Senhcr payre , a gran Iczer Pogron ' en l'esublc jazcr. — Filha et >'cu vos o autrey Pcr so car bellis gctjs los vej-. Menas tay los e los colcas.
[472J
« A vo pooir les aaisiès. a [1480] On mielhs poyres los arrezas. [476]
P. S. Lorsque j'ai réuni, ci-dessus p. j, quelques témoignages empruntés i des oîuvTCS littéraires sur la conception selon laquelle l'homme a trois ten- tateurs, le diable , le monde ei la chair, j'ai oublié de mentionner un poème anglo-normand, que j'ai signilé jjdis, dans lequel la m£mc iàie est déve- loppée. C'est le traité du chevalier de Dieu, sur lequel voy. te BuJUtin de la SociiU des ancitns UxUs français , 1880. p. S7-8.
J*ai dit . p. 24 . que le ms. de r.\rscnal , i en juger par les caractères de la langue, avait dû être exécuté pour quelque seigneur lorrain. Un examen plus attentif de ces caractères me porte à croire qull a iié fait en Bourgogne.
P. M.
I . Dfgron dans le tns. Ashbumham ; je corrige d'après le texte de la Colombiue.
LETTRES LATINES INÉDITES
DE FRANCESCO DA BARBERINO
Les travaux d'érudition sont, de leur nature, essentiellement provisoires : pour peu qu'on aborde l'étude d'un sujet de quelque étendue, on est rarement assez heureux pour faire une œuvre définitive. Quelque longue que puisse être la période d'incubation, le livre une Ibis mis au jour n'en est pas moins à la merci d'une découverte imprévue. Voici quatre ans \ peine que ma thèse sur Francesco da Barbcrino est imprimée, et déjà il me faut y ajouter un chapitre important. Du moins ai-je la Satisfaction de ne devoir qu'îl moi-même les matériaux de ce supplément. En effet, les documents que je viens signaler aujourd'hui ont échappé à tous les critiques, français et étran- gers, qui ont rendu compte de mon travail et qui l'ont fait avec beaucoup de bienveillance. Il vaut mieux, en somme, recevoir la discipline de ses propres mains que de celles dautrui , et devant cette bienveillance de la critique, je n'hésite pas à décla- rer que les documents en question n'auraient pas dû m'échapper. lierait bien facile, assurément, d'en connaître l'existence. II suffisait de prendre en main le catalogue des manuscrits de la bibliothèque impériale de Vienne et de chercher dans les tables alphabétiques dudit catalogue ce nom lumineux : Barberino (FramisoiS di). C'est ce que j'ai fait, me trouvant à Vienne , au mois de mai 1S84; c'est ce que j'aurais dû faire longtemps auparavant. On ne s'avise jamais de tout.
Le manuscrit latin 3530 de la bibliothèque de Vienne est un volume in-4'' de 117 feuillets de papier. Il contient plus de cinquante opuscules dont on trouvera Ténumèration dans le
74 *Ï^T. THOMAS
catalogues et dont les auteurs sont, pour la plupart, des humanistes italiens du xv^ siècle. Les deux derniers opuscules seulement figurent dans le catalogue comme Toeuvre de Francesco da Barbcrino, sous les n*** $4 et 55 ; mais les n*" 52 et 53, qui sont anonymes dans le manuscrit, doivent également lui être attribués. En outre, le début d'un 56'' opuscule a été négligé par Tautcurdu catalogue, et le nom de Barbcrino se Ht, bien que mutilé, en tète de ce fragment.
Le n" 52, que nous publions le premier, est une lettre adressée ad screnissimum Henricum imperatorem par la couronne impériale pour exhorter l'empereur à venir à Rome ceindre cette couronne. A ce simple énoncé on reconnaît tout de suite la lettre dont parle Barberino dans son commentaire des Documenii et dont il cite une phrase. Voici le passage du com- mentaire ^ :
In quadam epistûU qusm vice Konianc corone ad Augustum formavi diciiur circa fincm : Et trimiu omnes in stÂibus nosfn's^ tier frit invidia in minori Mtc sttpfrbia in majori. Q^am cpistolani si vidcre volucris, utilem videbis meuphoram. Incipii cnini post salutalioncra sic : In throno el soUo magestatis divinr tue lauctissitne Serenitatis uJvtnttim qiwm anle secnla naasarium orhi (errt prex^idit Altissifints preconc^piiint, etc.
Il est impossible de donner un signalement plus précis que ne l'a fait Tcxccllent notaire florentin. Le lecteur n'a qu*i voir un peu plus loin le texte du manuscrit de Vienne : il constatera que la lettre ad screnissimum Hcttrictttn imperatorem commence en effet par les mots In tronoet solio majestatis divine^ et qu'on y trouve plus loin, circa Jincm, la phrase citée dans le commen- taire : Et erimtis omnes, etc.
Cette lettre de Barberino, pour être inédite jusqu'ici, n'est donc pas complètement inconnue. Ubaldini en a parlé et j'en ai parlé à mon tour d'après le passage ci-dessus reproduit du com- mentaire. Nous avons l'un et l'autre mal apprécié le caractère de ce document, dont le texte complet nous était également inconnu. Il me faut donc revenir sur ce sujet.
Ubaldini raconte que, lorsque Barberino fut définitivement établi i Florence, à partir de J513, il fut longtemps tenu i
I. T'jhut.f cûdiiutn manu tcripiorum prattr graecos tt orîenlaJrs i» bihUotheca paîatina Viniotonemi Astervatorum (Vîndobonx, Gcrold 1869), III, 13-16. i. Ce pd5Ugc est publié doiis ma th^, p. 196-197.
LETTRES DE FRANCESCO DA HARDERIKO 75
Técan des foncrions publiques, parce qu'il s'était compromis en écrivant i Tempereur Henri VU au moment où celui-ci était déjà un ennemi déclaré des Florentins. J'ai contesté cette asser- tion d'Ubaldini; j*ai parlé de la lettre visée par lui d'après ce qu'on en savait et j'ai conclu que celte lettre était un pur exercice de rhétorique, et que ni Henri VII ni la politique n'avaient rien à y voir. Ces conclusions ne peuvent pas être maintenues dans touie leur rigueur : Y Auguste du commen- taire est incontestablement Henri VII, et la lettre de Barberino est intimement liée aux événements politiques dont l'Italie fut le théâtre pendant son séjour en France. Mais je continue à penser qu'il ne faut pas f-iire de Barberino unguibclin militant, que sa lettre est, en eftct, un exercice de rhétorique et qu'elle ne peut avoir eu aucune influence sur sa carrière au sein de la guelfe Florence.
On sait quelle effer\'escence produisit en Italie la nouvelle qu'Henri de Luxembourg, élu roi des Romains et couronné à Aix-la-Chapelle le 6 janvier 1309, allait descendre dans la péninsule pour y soutenir de sa personne les droits antiques de PErapire. L'enthousiasme des guibelins, champions séculaires de la cause impériale, fut porté h son comble lorsque le roi des lomains eut franchi les Alpes, et une nombreuse cour se groupa
TÎdement autour du représentant de rautorité souveraine pendant son séjour ;\ Turin (fin de Tannée ijio). Mais, il faut bien le remarquer, Henri de Luxembourg ne venait pas en Italie pour scr\'ir les rancunes d'un parti; le pape Clément V, chef naturel du parti guelfe, avait sans difficulté approuvé son élection et envoyé des cardinaux pour le couronner en son nom dans la ville éternelle; tous les Italiens, indistinctement, pou- vaient donc manifester leur joie de cette venue de l'empereur qui semblait devoir rendre la paix à leur malheureux pays, tra- vaillé depuis si longtemps par les divisions intestines. C'est ce sentiment de véritable patriotisme qui dictai Dante la première lettre latine, où il invite l'Italie tout entière i se réjouir de l'arrivée de son époux*. Un peu plus tard, Thostilité que montrent quelques villes contre le roi des Romains, son long séjour en Lombardie exaspèrent le grand exilé, et c'est i l'esprit de parti le plus violent qu'il obéit en adressant à Henri de Luxembourg la fameuse lettre où il l'excite i la destruction de
!. Êpùiola V {Opert ktinf, cd. Giuliani, II, w-ï6).
y6 AN T. THOMAS
Florence*. Nous sommes heureux de le constater à l'honneur de Barberino : rien dans la leitrc que nous publions pour la première fois ne rappelle la violence de Dante contre sa ville natale; on n'y trouve que les expressions enthousiastes d'une soumission et d'un respect dont guelfes et guibelins — au moins en théorie — faisaient également profession vis-à-vis de Tauto- rité impériale.
La lettre écrite par Barbcrino rappelle la première lettre de Dante, non seulement comme esprit, mais comme style; à ce dernier point de vue on peut aussi la rapprocher des lettres VI et Vn du même auteur. De part et d'autre, on observe la même phraséologie biblique, le même ton emphatique qui était alors à la mode et dont le chancelier Pier dclle Vigne avait le premier donné Texemple. Je n'insisterai pas sur ce point : il me suffira d'avoir indiqué en noie les rapprochements les plus importants. Ce qui doit être relevé ici, ce sont les passages qui permettent de dater approximativement la lettre de Barbcrino. Nec te tencani coronarum bîanditie rtcepiarmn ^ dit la couronne romaine en s'adressanti Henri de Luxembourg : la lettre est donc posté- rieure à son couronnement comme roi d'Italie, lequel eut lieu dans Téglise Sant'Ambrogio de Milan, le 6 janvier 13x1. D'autre part, la mention de l'impératrice Marguerite indique suffisamment que la lettre a été écrite avant la mort de cette princesse , arrivée à Gènes le 1 1 décembre de la même année. La date de la lettre est donc comprise entre ces deux points précis.
Le morceau qui suit la lettre \ Henri de Luxembourg (n* 53 du catalogue) est également anon\*nie dans le manuscrit de Vienne. Pour l'attribuer à Barbcrino, il faut d'abord connaître celui qui vient après. C'est à ce précieux document (n** 54) que nous devons enfin la connaissance des rajsons qui ont amené notre auteur en France et qui l'y ont retenu si longtemps ; Barberino était un agent de la République de Venise auprès du Saint-Siège. Cette révélation se trouve tout entière dans l'adresse de la lettre t Excelso domttio domino Johanni Supcrantto Dei ^ratia Veneltarum^ Dulmatie atque Croatie duci^... domino suo, Franciscus de Barberino^ fideîis ejus in curia .
I. Epist. VU (*«;., II, 32-36).
tCTTRES DE FRANCESCO DA BARBERINO 77
La même adresse <Joît être, sans aucun doute, rétablie en tète du n** 53. Le style de ce morceau, la place qu'il occupe dans le manuscrit, le sujet qui y est traité indiquent assez que Barberino en est l'auteur. Le catalogue de Vienne le qualifie â'oratio; en réalité, c'est une lettre, comme le n" 54, et le destinataire de cette lettre est également le doge de Venise, ainsi qu'il résulte clairement du vocatif ^«a: veneramk qui s'y lit en toutes lettres. La lettre de Barberino a pour but d'annoncer au doge que le pape a enfin levé ^excommunication dont les Vénitiens avaient été frappés. Je n'ai qu'i renvoyer à Raynaldt ou aux historiens particuliers de Venise pour les détails de cette atî;ïirc. Voici les faits essentiels. Les Vénitiens furent exconimuniés le 27 mars 1509 pour avoir attaqué le territoire de l'Église, et ce n'est que le 26 janvier 13 13 qu*ils purent obtenir une bulle d*absolution.Dèsle26 mars 1309, ils avaient décidé d'envoyer au souverain pontife une ambassade composée de Giovanni Zen, de DelfinoDelfînictdcPietroQMirini; plus tard, au commenccmoni de 13 ïi, deux autres ambassadeurs, Carlo Qjjirini et Francesco Dandolo, furent encore envoyés à la cour d'Avignon '. J'ai fait des recherches dans les archives des Frari, ^ Venise, espé- rant trouver le nom de Barberino dans quelque texte diploma- dqtic : CCS recherches ont été infructueuses. Mais le témoignage que nous apporte le manuscrit de Vienne, rapproché des évé- nements que je viens de résumer et des renseignements que j'ai fournis dans ma thèse sur le séjour de Barberino en France, suffit pour nous éclairer. Barberino dut être adjoint, comme notaire ou comme jurisconsulte, à la première ambassade véni- tienne de 1309, et il resta en France comme chargé d'affaires de la République jusqu'à ce que ces longues négociations fussent terminées. Les dates des deux bulles, 27 mars 1309 et 26 jan- vier 1513, cadrent parfaitement avec ce que Barberino nous a appris lui-même de la durée de son voyage.
La troisième lettre de Barberino est, comme je l'ai dit, adressée au doge de Venise, Giovanni Soranzo. Elle est loin d'avoir pour nous la même importance historique que celte qui la précède : c'est une simple lettre de félicitations à Giovanni
I. J^empninte ces renseignements A Romiinin, Sioria lUximmtala ai ympa^XR. 30, sj. 94.
yS ANT. THOMAS
Soranzo au sujet dt- sa nomination au dogat (13 juillet 1312), On y trouve la même rhétorique emphatique, la même phra- séologie vide et obscure que nous avons déjà signalées dans les morceaux précédcn'iS, et notamment dans la lettre à Henri de Luxembourg. Sî nous avions été tenté de donner trop d'impor- tance i l'enthousiasme dont Barberino fait preuve vis à vis de l'empereur, la lettre au doge de Venise serait bien faite pour nous montrer ce qu'il faut en rabattre. Aux yeux de Barberino, en effet, la nomination de Soranzo au dogat est, tout comme Tavènement d'Henri de Luxembourg à l'empire, un fait pro- videntiel, dont l'accomplissement avait, de toute éternité, sa place marquée au milieu des desseins impénétrables du Tout Puissant. C'est donc , de part et dautrc, de la rhétorique pure, et non de la meilleure. Le début de notre lettre offre cependant un intérêt particulier. Barberino expose, en un style extraor- dinairement contourné, les idées suivantes. Dès Torigine du monde, en créant l'admirable douceur du firmament et l'im- mensité des espaces célestes, le Tout-Puissant a voulu, par un insigne privilège, que cette création brillât éternellement du même éclat et de la môme harmonie (sauf, bien entendu, le cas où il voudrait interrompre la marche de la nature en faisant un miracle, ce qui est un droit incontestable de sa toute-puis- sance); sur la terre, d'autre part, il a établi au dessous de lui la Créature, lui déléguant en quelque sorte l'exercice de sa puis- sance et se réservant seulement l'administration directe des affaires les plus importantes qui décident de la marche générale du monde. « Je sais bien, poursuit Barberino, que certains pré- tendent que dans les choses humaines il y a la Fortune, laquelle échapperait absolument au pouvoir de la Créature; mais ccux-l.\ ont tort. » Je ne sais si je m'abuse, mais ce passage de Barberino me paraît mettre en cause Dante lui-môme. Qu'on se rappelle le morceau célèbre du septième chant de V Enfer , oix Dante , par la bouche de Virgile, expose ses idées sur le rôle de la Fortune :
Colui, lo eut saper tutto trasccndc , Feceli cieli e diè lor chi conducc. Si chc ogni parte ad opni parte splcndc, Oiiitribuciido ugualniciiic la lucc . Sinùlcmcnitf dgli splendor mondani Ordind gênerai minisin c duce,
LETTRES DE FRAXCESCO DA BARBER IXO
Oie pcnnuussc n tempo li ben vaai
Dî gcntc in gcntc c d'uno in altro sangut.
Oltre la dîfensîon de* senni umiini ' .
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Les premiers vers de ce passage magnifique semblent avoir èîè délavés par Barberino dans le début de sa lettre, et la paren- thèse fton obstatitc quod quidam mentiantur in nbus eJSf fortunam ianquam ab iUius Créature potentia prorsus exempta me lait bien Teffei d'une protestation contre l'idée de Dante et particuliè- contrc le vers :
Oltrc la difcnsion de' scnni umanî.
C'est li une impression personnelle de ma part. Si elle est juste, Barberino doit prendre place il côté de Cecco d'AscoIi , le mal- heureux auteur de VAcetba, qui, i visage découvert, du moins, a pris à parti ce même passage de Dante et a défendu hautement b liberté humaine contre la prétendue omnipotence de la For- tune^. Il n'est pas très surprenant que l'astrologue de Charles de Calabrc et l'agent politique de Giovanni Soranzo se soient rencontrés sur ce point; leur accord s'explique, en effet, par un trait commun de leur esprit, i savoir une inintelligence complète de la poésie.
Une quatrième lettre de Barberino est transcrite dans le manuscrit de Vienne (n° 45); malheureusement l'état du manuscrit, que rhumidité a en partie dévoré, ne nous permet pas de la lire en son entier. J\ii reproduit exactement la dispo- sition matérielle du manuscrit pour que le lecteur puisse se rendre compte de ce qui manque. Dons cet état fragmentaire, il est difficile de dire ;H quoi se rapporte cette lettre que Barberino adresse tmiversis dominis ei amicis suis. Il semble, d'après les premiers mots, qu'il s'agisse de la destruction d'une ville illustre dont la maîtresse, gulfcrnatrix j aurait partagé le sort. Le mot de cette énigme m'échappe : de plus habiles chercheurs le trouve- ront soiis doute.
Bien que le catalogue s'arrôtc ici, on peut encore lire, au P 119 \-*', les quelques mots que l'on trouvera plus loin et en conclure que le manuscrit contenait une cinquième lettre de Barberino adressée h son compagnon et très cher ami Giovanni
I. Vers 7î-Si i, Jcaisj, II. I
80 ANT. THOMAS
dn Frogolino. C'est li un personnage qui est absolument inconnu, du moins dans l'histoire littéraire.
Combien y a-t-il eu de feuillets arrachés .\ la lin du manuscrit de Vienne ? C'est ce qu'il est impossible de savoir. Il est conso- lant du moins de constater que les lettres latines de Barbcrino avaient été recueillies : cela donne quelque espoir qu*on en retrouvera un jour ou l'autre un nianuscrit plus ancien et surtout plus complet; dans ce cas, je me réjouirais d'avoir fait encore une fois une œuvre provisoire en étudiant et en publiant le manuscrit de Vienne.
Ant. Tho&ias.
LETTRE DE BaRBERINO A HESJU DE LUXEMBOURG AU NOM DE LA COURONKE IMPÉRIALE ROMAINE.
Efnstoia ad urtnissimum Henricum imperatorem (f» 112 r«).
Exccllenlissimo ac sta'nUsiino prîncjpi ci domino suc domino Hcnrîco divîna faventc denientia Romanorum régi dignissimo ci &emper augusto, Corona subliniis et affîrmatoria coronarum ejus in aima urbe rccondiia, vite perlicnnis gloriani et desideratc felicitatis gaudium iriumphaltr.
In trono et solio majesutis divine me sancti&simc scrcnitatis adventum, quem aniesccula necessarium previdit Allissimus preconceptuni ', celum et icrra et omnÎJ que in cïs suni laudent, et bcaiificeni noinen patrls qui ut angclum ' suum emÏTKntisstmum dono nobls speratc gratic tacitum mundi coniulit posscsso* rem. Cujus cicmens et gratiosa benigniias, sircnua et dociissima probius, ordioati&simi motus ci actus, &uperc\cel tentes scnsus et habttus magnani* mique tutilubabllis cordis stabiliias et gcnero&a et antiqua nobîUtas adeo altius super omncs creaturas patciiicr insurgunt quo latius et uberosiusquam
I. Comp. Dante,/'/'. V : « DeumRomanumPrincIpem prédestinasse rclucet in miris cfTcctibus.